Rédigé par Maryse Hache le dimanche 22 jan 2012 à 00:10 dans atelier d'écriture de pierre ménard, quand C'est cRâne | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: anormalité, bassin, handicap, maladie, plus, souplesse
accommoder les restes
en prendre d'abord 48
puis en réserver dans un bol entre 0 et 14
disposer les plus petits dans un même plat
réserver les plus anciens dans un autre plat
dès qu'il sera nécessaire les associer par un coulis
si on ne dispose pas de coulis on peut le remplacer par un couloir
il peut arriver que l'ensemble soit aigre
on peut alors atténuer l'aigreur avec du brin d'amour
écrit lors d'un atelier d'écriture de pierre ménard dans le cadre de sa résidence à la librairie litote en tête autour du thème de la ville de paris le samedi 13 mars, en compagnie des autres participants
pierre ménard avait mis une première brassée de ces textes en ligne sur son site liminaire , ce dont je le remercie encore aujourd'hui
une des contraintes d'écriture proposée consistait à "décrire un lieu à la manière d’une recette de cuisine, reprenant une piste d’écriture trouvée dans l'Anthologie nomade de Michel Butor"
ce court texte, publié aujourd'hui, était resté dans le carnet d'écriture / ne l'avais pas proposé à pierre ménard/ était partie rapidement vers l'autre proposition
aujourd'hui je propose d'accommoder les restes
Rédigé par Maryse Hache le mardi 23 nov 2010 à 14:22 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: 48, aigre, ancien, brin d'amour, couloir
écris pour avec autour dedans posée près d'atelier d'écriture en ligne the last de pierre ménard liminaire
la fin est dans le commencement et cependant on continue
lis mort d'un jardinier lucien suel rouge sur fond blanc et brouette
lire dit vivre
mourir au jardin, faut pas rêver ils disent
il faut aller au bout
lu hier un tweet de @oeuvres ouvertes insulaires laurent margantin, celui qui voit dans le bleu matinal de la mer la tache bleu foncé d'une baleine : "sans tristesse il faut endurer ce qui vient" adressé à @brigetoun paumée
reçu dans le mille lire mien
lire dit vivre
écrire dit vivre
ni me rassure console soigne aide rien de tout ce bataclan
une de mes manières de vivre en accompagnement comme manger à la même table
toujours seule jamais seule
lis un extrait de claude royet-journoud in la poésie entière est préposition, chez @liminaire pierre ménard atelier d'écriture en ligne 365
pas de pages à numéroter dans le webmonde mais textes du jour qui se dénombrent
la poésie se pose avant quoi
dire avant tout serait trop proche de jeu de mots d'éviction
elle se pose là au bout des doigts du chœur pensée-sensation-émotion effleurant du sens
rouge-gorge de mon poème
travailler la langue à lui faire rendre gorge
ouste scories en langage ready-made
tenter se poser sur la pointe du simple en saltimbanque au risque du simpliste
le simple comme carottes râpées oeuf à la coque et mouillettes soupe aux poireaux pomme de terre salade de pissenlits avec œufs durs et échalottes, pommes de terre à l'eau ou au four, pain et olives, très proche de la p. 45 de mort d'un jardinier, qui n'a pas de p.48 à enregistrer pour liminaire
la fourchette saute d'écrire en lire et de lire en écrire
d'ici à @christogrossi corps pluriel #10| les dénis
"Parce que nos corps voient le masque de la mort partout.
Qu'ils vont rarement fouiller dans les ruines de leurs caresses."
poésie préposition
préposée à vivre
jusqu'à ce que mort s'en suive
je dis oui à mort et
vivre
avec lire-écrire-lire
et vous
Rédigé par Maryse Hache le vendredi 29 oct 2010 à 14:23 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: accompagner, atelier d'écriture, baleine, beckett, brigetoun, christophe grossi, claude royet-journoud, corps, endurer, jardinier, langue, laurent margantin, lire, lucien suel, manger, mourir, oeuvres ouvertes, pierre ménard, poésie, préposition, ready-made, rouge-gorge, saltimbanque, simple, vivre, écrire
vert
hôtel … / soleil / hôtel … / juste après les grandes verrières là-haut
voitures voitures voitures piétons flics voitures piétons vitrines tout bouge
fragments de la vision — meilleure côté passagers cadre pur …
…pur … résolument pur …
gauche côté barré par montant du pare-brise
se contenter du peu de vue jupes courtes jambes moches vélo déglingué accroché à …
…pur … résolument pur …
avenue d'orléans / non / du général …
la voiture peut rouler je connais la suite — mémoire complète vision
"pleure pas gros bêta tu vas chez noblet"
déjà dépassé l'église — mais le cerveau roule aussi — pas vu ce "pleure pas gos bêta" etc. — qu'y avait-il à la place — pas de retour possible — faire avec le peu faire avec les bribes les brimborions les brindilles —tiens déjà la rue brézin salut mon père la rue daguerre salut varda monoprix une femme à vélo enfant sur le porte-bagages attend derrière le bus
je retourne la tête — pas sûre — l'ai reconnue — va sûrement passer entre le bus et le trottoir — tourne toujours la tête — ah /oui / c'est elle / le lion de belfort / un coup d'œil sur la gare du RER / la file allongée très allongée encore allongée des désirants aux catacombes / sur gauche les taxis / le panneau d'interdiction de tourner à gauche /
l'ai vu au pied du lion? — mais voiture longe déjà le bâtiment des aveugles / l'hôpital … l'hôpital … / pas de vérif possible
voiture à l'arrêt
cloches d'un bâtiment de religieuses
la contre-allée
les vélocipédistes
le soleil dans les marronniers
…pur … résolument pur …
et ça bouge : le vert du café à port royal la voiture de la closerie les fontaines (comment faire tenir tout ce mouvement dans les phrases) couloir de bus vélos hôtel de beauvoir déjà dépassé et les piétons et les piétons quelles couleurs quelles formes quels vêtements quelles chaussures — détails disparus — balcons rinceaux trous dans les murs vestiges de … grilles (escaladés par gérard philippe) la fontaine les photos moches sur … boulevard saint michel dépassé les banques les boutiques de fringues (sur les grilles) les boutiques de fringues les boutiques de bouffe …
... pur … résolument pur …
celui qui traînait son barda sur caddy à port-royal — dépassé —zut — dépassé — j'allais à port royal
revenir / tour de la place saint michel / saint germain / tourner / monsieur le prince / tourner / luxembourg / tourner / port-royal / tourner à gauche / les nouveaux bâtiments de l'hôpital… — les allées les contre–allées les en-allées — tourner à droite — st jacques : au pied de cochon ...
se retourner — pas possible — non — de cochin — juste le temps de tourner la tête …
...pur … résolument … pur … soie de porc
rouge
merci à pierre ménard, donneur du titre
paru d'abord, en compagnie des textes des autres participants, dans le cadre du dernier atelier d'écriture sur la ville de pierre ménard chez liminaire
Rédigé par Maryse Hache le vendredi 22 oct 2010 à 18:00 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: atelier d'écriture, brimborion, brindille, cochin, lion de belfort, marronnier, pierre ménard, rue brézin pur, soie de porc
penser plutôt que croire penser
être sûre mais pouvoir douter quand même
concevoir plus facile qu'imaginer car imaginer un chiliogone et rater
dire à la beckett essayer rater essayer encore rater mieux
dire, presque à la isabelle butterlin, philosopher n'est pas dauber
et, suivre deux lignes au lieu d'une sans se préoccuper de l'advenir
et Rester en mouvement, coûte que coûte, dans la pesanteur du réel.
twitter et pouvoir penser
déconstruire déconstruire déconstruire : manière de construire à côté sur les marges dans les plis ailleurs près du bélier et du mimosa
penser pour lire
lire pour penser que vivre est préférable quand bien même
écrire que lire sans s'arrêter de vivre
se soigner et penser que pas pour toujours mais pas en finir right now attendre un peu de lire un peu d'écrire un peu d'aimer
commencer à finir mais doucement lentement être dans l'être de la vie dans l'être des textes dans l'être des jardins dans l'être des blogs
dire ce que voir et pas dire ce que croire voir
voir c'est aussi penser intuitionner
user des mots sans savoir leur savoir sur nous
aller à l'amble dans la pensée loin et proche de soi
décortiquer les crevettes et penser à nous autrefois poissons quelque part
enlever la peau du lait comme soulever la peau de la mer et penser à la fois en surface et en profondeur perspective de la grenouille aussi
regarder les nuages et penser aux semelles de vent aux armoires et aux mille ans d'âge
pas idéaliser l'idéal marcher le penser dans les grands espaces du cerveau
laisser venir à soi le vivant tout entier bêtes végétaux pierres et hommes
se poser les questions quoi comment pour quoi et rire de penser aux réponses même avec ciel étoilé au fond du coeur
tout préparer pour achever germoir visitoir ostensoir et ... surseoir
penser que pas voir le finir finir à même l'instant
cracher jusqu'au ciel
longer des couloirs, prendre des ascenseurs, s'asseoir, entendre le son adéquat à l'objet, venir avec régularité là où il faut venir, prendre ce qu'il faut prendre, et ne pas penser que recommencer jusqu'à la fin
penser que recommencer jusqu'à la fin
se demander si voler comme oiseau aide à penser le léger et la gravité
faire tourner les sphères sur un plan, incliner et penser à hubert reeves
éclater sa quille et aller à la mer avec rimbaud
être rien et rien que rien avec michaux
botter et ganter de près avec montaigne
penser sans avec joachim séné
penser franck avec anne savelli
désirer dans les lignes avec pierre ménard
aller à hanoï avec candice nguyen
tumultuer avec françois bon
signer clinique avec christine jeanney
ouvrir la valise avec jérôme wurtz
être paumée avec brigitte celerier
anthologiser poétique avec florence trocmé
penser enrager la nuict avec laurent margantin
désordrer avec philippe de jonckheere
oublier les autres
penser pas en vouloir
insérer les liens une autre fois
dormir dormir
mourir ay there's a rub
alors penser que mouRIRE
et continuer à
texte écrit pour l'atelier en ligne de pierre ménard
proposition d'écriture : emmanuel fournier : croire devoir penser, éditions de l'éclat, 1996
proposition signalée sur twitter aujourd'hui
j'y ai répondu immédiatement
Rédigé par Maryse Hache le jeudi 21 oct 2010 à 18:33 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: anne savelli, atelier d'écriture, brigitte celerier, candice nguyen, christine jeanney, cnadice nguyen, florence trocmé, francois bon, infinitif, isabelle butterlin, jocahim séné, jérôme wurtz, laurent margantin, penser, philippe de jonckheere, philosophie, pierre ménard
à l'atelier d'écriture sur la ville de pierre ménard
dernière séance : paris, château-landon, samedi 9 octobre 2010
l'intégral des textes des participants sont chez pierre ménard liminaire
les fautes d'orthographe sont de moi
après avoir beaucoup bataillé, impossible d'accéder à nouveau à ce qui rend possible les changement dans les textes insérés dans l'image et redonner le "o" manquant à "bourgeises et majestueuses rives de la seine, le "p" à "choisis ton cam", ni monter la taille de la police du texte sur la photo de la plaque "château-landon"
quelque chose de l'aléatoire donc
beaucoup de bonheur dans ce travail d'écriture partagé
dans la rencontre avec les participants
merci encore à pierre ménard
Rédigé par Maryse Hache le vendredi 15 oct 2010 à 15:06 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Balises: atelier d'écriture, château-landon, cut-up, litote, pierre ménard, ville, voiture
petite robe noire, livre — gestetner, dupliquer — pantoufle de vair, kolinski — une armoire, néon — un œil, les oubliés — l'amour, un store vert — au jardin, vent pour les graines de l'automne — dans la chambre, en vert d'eau et bleu marine, le couple et ses ombres —
il demande de la lumière — un avion traverse le ciel, et disparaît — rouge-gorge dans le houx, lunettes de soleil — livrée rousse, frises noires — temps doux et soleil de septembre — l'effondrement — dents arrachées, ils l'appelaient le gros —
le son d'une guitare, glaïeuls — c'est pas commode, biquette — bergère, au pied du noyer — un faon, elle dort — trois chats en terre, un disparu, un vivant, que dire — les colombes s'endorment sur le banc —
placard au papier rose fané, burnous — madeleine portait un ruban noir autour du cou — rouge à ongles et à bouche, vous debout devant — la girouette tourne sud, les nymphéas reposent — haleine désagréable, fauteuil louis XV —
une tête de musaraigne, si seule au sol — nuages, chant de troglodyte — son d'un avion, nuages — il s'est accoudé à la balustrade du perron — elle boit un ratafia frais — une tourterelle, le bain —
paru d'abord chez liminaire en compagnie des autres participants
pour l'atelier d'écriture sur la ville de pierre ménard du 11 septembre 2010
piste de travail : Philippe Clerc, Oostende, Passages d’encre, collection Trait court n°2, 2003.
Rédigé par Maryse Hache le jeudi 23 sep 2010 à 18:51 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: atelier d'écriture, bain, bergère, gestetner, glaïeul, kolinski, liminaire, noyer, ostende, philippe clerc, pierre ménard, tourterelle
à vienne dans un "heurige" où le vin blanc me buvait à volonté jusqu'à me jucher une balançoire dans la tête
à st aubin où le soleil où le foin pour dormir dans la grange avec les moutons et où l'amour dans l'odeur du feu de cheminée
à st brévin-les-pins où le coquillage quand je m'étais jetée dans la mer main en avant avait entaillé la paume de l'une d'elles et que ne voulais que personne ne s'occupe d'une piqûre de tétanos fors mon papa
à paris dans une galerie où j'ai découvert subjuguée élégie à la république espagnole de motherwell
à dampmart où j'ai beaucoup dansé avec toi
à séville où la célèbre chanteuse avec micro pour être entendue sur cet immense plateau et dans cette tout aussi immense salle en plein air de l'exposition universelle a repris son chant interrompu un instant par une panne d'électricité mais a capella et au son des olé de la foule en joie
à châtenay-malabry où le père s'est endormi le jour des amoureux
à lalinde où elle m'a demandé de tenir le lapin pendant qu'elle le saignait
à pontempeyrat où je me suis couchée dans le lit caillouteux d'une rivière pour profiter de la course des eaux sur ma peau dans la lumière de l'été et le silence des rives
à bruxelles où je suis entrée dans l'armoire d'oscar au musée des beaux-arts
à rome où le café sur les terrasses au soleil
à paris à la bibliothèque ste geneviève sartre les mots
à vatan où la 2CV passait presque tous les étés sur le chemin des vacances
à monaco où la daurade se mangeait en terrasse au soleil au poivre blanc et au vin blanc
à ithaque l'odeur des fleurs jaunes
à st malo tout à côté où comment_et je montais pour la première fois_le cheval mangeait et mangeait et mangeait encore les ombelles odorantes du fenouil juste avant qu'il me conduise sur la plage le long des vagues
à verchères où je ne sais rien que le nom dans l'enfance
à berlin où l'on s'assied aux longues tables communes des cafés sur les trottoirs et où l'on bavarde
au cap-gris-nez où jamais fous de bassan aussi nombreux n'ont fait entendre leurs cris de crécelle rugueuse à mes oreilles
paru d'abord chez liminaire en compagnie des autres participants
atelier d'écriture sur la ville de pierre ménard du 11 septembre 2010
piste de travail : Jérôme Leroy, Le déclenchement muet des opérations cannibales, Editions des Equateurs, 2006.
Rédigé par Maryse Hache le jeudi 23 sep 2010 à 12:00 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: atelier d'écriture, bruxelles, cap-gris-nez, châtenay-malabry, jérôme leroy, liminaire, monco, pierre ménard, rome, st aubin, st brévin-les-pins, st malo, verchères
l'horreur du cri
longtemps
au fond du bleu
et le miroir
dans les page et les pages
si l'on n'est pas morte d'ennui
et ça a été
à l'endroit de juillet
tas de sable
et vers de terre
dans la cour
les marronniers rimbaud
sonnent
à la volée
grillage
portail
bergère sous le noyer
l'eau de la mémoire
il est tard
pour les volets
le cirage et
les glaïeuls
la montre
s'élève du pantalon
vieillir
se disperse au bois
des églantines
texte écrit pour l'atelier d'écriture en ligne de
pierre ménard
Abrutions, Patrick Watteau, Atelier de la
Feugraie, 2002 Flammarion, 2009.
et paru d'abord chez liminaire
Rédigé par Maryse Hache le mardi 21 sep 2010 à 12:00 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: atelier d'écriture, bergère, bleu, cri, glaïeul, marronnier, mémoire, pages, pierre ménard, rimbaud, églantine
l'herbe se lève dru
depuis ton en allé
et fermé
petit tiroir de bois
du moulin à café
tout ton tendre
à la poudre
et tes yeux bleus cassés
paroles soupirs et pleurs
dans les pissenlits
#
soleil sur bouquets
horizontal sur jardin
c'est février sur tombe
#
tes mains sont dans les miennes
mais plus que génétique
ta peau a disparu
#
ta musique repose
sur le mur aux roses
bleues de papier
texte écrit pour l'atelier d'écriture en ligne de pierre ménard
Éblouissements, Martine Broda, Flammarion, 2009.
et paru d'abord chez liminaire
Rédigé par Maryse Hache le mardi 14 sep 2010 à 10:00 dans atelier d'écriture de pierre ménard, paul | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: atelier d'écriture, février, herbe, martine broda, moulin à café, mur, musique, papier, pierre ménard, rose, tiroir, tombe, éblouissement
si un jour
l'électricité disparaît
cache-toi dans ta mémoire
et récite ce que tu sais
par coeur
si un jour
les mites entrent dans les armoires
jusqu'aux lamelles
chante la lumière du présent
si un jour
tu ne sais plus
jusqu'à son nom
regarde sa couleur
si un jour
du fond des grandes fosses
remonte un corail oublié
dis-toi que profondeur
n'est pas tombe
si un jour
l'anémone d'automne
poussait dans tes cheveux
peut-être alors la guerre
s'arrêterait
si un jour
ta mandoline de rêve
joue du tambourin
bergères et gitanes
feront farandole
texte écrit pour l'atelier d'écriture en ligne de pierre ménard
Si un jour, Bernard Montini, Le bruit des autres, 2003.
Rédigé par Maryse Hache le lundi 13 sep 2010 à 12:00 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: anémone, bergère, corail, fosse, gitane, guerre, lamelle, liminaire, lumière, mandoline, mite, montini, tambourin, tombe, électricité
texte écrit pour l'atelier d'écriture en ligne de pierre ménard
Liquide,
Philippe Annocque, Quidam Éditeur, 2009.
et paru d'abord chez
liminaire le 22 juillet
la rivière jouait son bruit
d'eau courante avec cailloux effleurés
il avait assujetti la
bouteille de gewurz à une ficelle et l'avait plongée dans l'eau et sa
fraîcheur. un pâté de campagne aussi, au sec dans un sac en plastique
la vie coulait dans les
vacances
il se tenait dedans comme il
pouvait
l'eau des fleurs commençait
à sentir le croupi mais il était loin de la maison
le fil de pêche la canne à
pêche dans son étui de toile de lin et quelques hameçons attendaient l'heure de
l'eau
bientôt la salée du bassin
d'arcachon et le départ à la fraîche dans la barque
s'éloigner un moment de la
vie qui prend déjà l'eau et il écope il écope, c'est sa force de tendre
une année de mer et de
bretagne le chabadabada des essuie-glace il pleut sur un homme et une femme
les crevettes grises les
tourteaux il les prépare pour sa femme et ses filles
pas de réfrigérateur dans cet
appartement là-bas mais un garde-manger
pas de baignoire ni de
douche mais un tub gris qui recueille l'eau versée sur les épaules de ses
fllles; c'est l'heure de la grande toilette dans le cabinet de toilette, eau
chaude eau froide eau mitigée; c'est l'heure de l'ablution du bonheur asperges
me
le bassin ses eaux d'urine
et d'excréments
à quel moment le vin a-t-il
tourné au vinaigre, à quel moment est-il devenu indispensable à l'infortune
il nage il nage loin vers
l'horizon il s'amuse dans les vagues il se repose le temps d'une vague lui
vient l'envie de nager nager nager abandonner la rive il nage
elles pataugent dans des
petites flaques tièdes un instant il retourne la tête il voit leur foulard
coloré il revient et nage vers la plage
la baignoire c'est plus
tard; la sabot d'abord jusqu'à la dernière, dans une salle aseptique ou
aseptisée, celle en zinc avec une porte, secourable aux corps trop fatigués
pour enjamber
quand a-t-il eu l'idée du
bassin d'arcachon plutôt que la bretagne habituelle
au bord de la rivière il ne
sait pas que le zinc dernier sans gewurz viendra à la place de la faïence
offrir la dernière baignade
bateau sur l'eau la rivière
est tombée dans l'eau
Rédigé par Maryse Hache le dimanche 25 juil 2010 à 12:27 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: arcachon, baignoire, barque, gewurz, liminaire, rivière
atelier d'écriture sur la ville de pierre ménard
du 12 juin dans le cadre de sa résidence à la librairie litote en tête
voici les propositions d'écriture :
détails à lire sur liminaire
#décrire ce que vous voyez en marchant tout en décrivant ce que vous ressentez :
difficulté d'écrire dans la marche, temps, paysage.
#à l'arrêt café,
champ/contre-champ, intérieur/extérieur, dans le café / devant le café,
quartier /rue
#cf Laurent Septier : décrire
en une ligne photo que vous auriez prise : photo potentielle
en compagnie des autres participants dont vous pouvez lire les textes sur liminaire (cliquez sur le lien)
voici ce que j'écrivais
je marche
sur la rive du canal saint-martin, quai de valmy paris 10°
atelier de lecture itinérant de pierre ménard
je marche
puisque la consigne c'est d'écrire
/ décrire ce qu'on voit en marchant
et j'ai attribué d'emblée le en marchant à écrire, et pas à ce qu'on voit
alors je
marche et j'écris tout en marchant
le chaland
jeune skater à casque orange
pavés sous les pieds
odeur de l'eau
anneau en fer
pour quel amarrage
écluse
je pense à simenon
un homme fait des pompes dans un petit jardin d'ombre
sous mes pieds c'est quoi
une moquette verte en plastique
vigilance poubelle dit le plastique vert vide accroché à son anneau
pour les reliefs repêchés sur
le canal
pépiement de moineaux avec bruit d'eau
écluse
ça klaxonne
réverbères déguisés à l'ancienne
l'allumeur a coulé depuis
longtemps
un homme sur un banc lit avec un gros cigare à la bouche
je pense à orson welles
les platanes regardent l'eau qui regarde le ciel
les verts se rencontrent
bouquets d'eleagnus ou de choysias sans fleurs
des petites herbes entre les pavés
des cases métalliques le long des portes de l'écluse exposent déchets détritus
et autres restes qui s'y sont accrochés
comment décrire sur le pont cette plaque métallique au sol ouvragée de points
pendant que je ne peux pas observer plus longtemps car
je marche sur le
pont au-dessus du canal saint-martin quai de valmy paris 10°
les portes de l'écluse bougent
café restaurant le valmy
quelle date la bataille
les voitures coulent à flots inlassablement
leur flot n'est pas celui du canal
celui-là est discontinu voiture après voiture couleur distincte après couleur
distincte
les particules d'eau sont
tellement collées l'une à l'autre qu'elles construisent une nappe
et de même couleur
à nouveau grilles au pied des arbres et pissenlits
pour quelle salade
je marche et j'écris tout en marchant
je vois le sol pendant que j'écris
je vois ce qui m'entoure plus haut plus loin avec le regard périphérique
pour les détails en plan large je lève le nez de mon carnet
j'arrête l'écriture
en contrebas une allée herbacée et pierreuse avec pierres rondes
l'herbe abondante signale
qu'elle est peu empruntée
les nez de marche des trottoirs défilent l'alignement de leurs longs
rectangles de pierre
contraste de couleur de gris avec le bitume
le regard traverse le canal
sur l'autre rive grand bâtiment industriel
il semble abandonné
le mot "exacompta"
je pense aux carnets d'écriture
aux textes échangés sur blogs à leur endroit
moleskine ou clairefontaine
la surface de l'eau montre moins d'objets flottants non identifiés
je lis "131 espace vélos piétons" pendant que mes pieds sentent
toujours le dessin des pavés
photo
jeune homme au balcon remontant la manche de sa chemise blanche
photo
une voûte quai de Valmy avec petite haie de troènes au fond après l'ombre
installation de piquets et barres de fer
marché sans bâches
ils pique-niquent sandwich chez paul
objets flottants identifiés : deux sacs plastiques bleus un blanc un emballage
de ships mais
je marche tout en écrivant et ne peux vérifier la marque
toujours l'irrégularité des
pavés sous les pieds
je la sens très bien à travers la semelle des chaussures
mes chaussures
elles marchent
tantôt l'une tantôt l'autre
construisent un rythme vert anis
elles suivent la nappe vert bouteille du canal à ma gauche
un peu au-dessus sur ma droite le vert des platanes
le vent de la partie
fait rider la surface de l'eau
une musique des mots
m'entraîne dans le courant
mémoire
la fontaine
le moindre vent qui d'aventure
puissance d'évocation d'un assemblage de mots
passé un jour dans notre vie
et faisant retour
un pigeon traverse le canal
au jardin sur la même rive mais de l'autre côté de la rue on s'allonge sur les
pelouses
on s'envole comme on peut
les enfants jouent au ballon
des moineaux pépient dans une masse de vert lierre accrochée au mur
peut-être pas du lierre avec
ces petites grappes fines de feuilles jaune crème
c'est quoi alors
un pont sur le canal
je vois l'absence d'arletty
(même si elle était sur un pont-décor-de-cinéma)
les canards col-vert voguent
à l'écluse attend une péniche
un panneau de signalisation indique espace jemmapes
devantures peintes jaune d'or vert absinthe et rose bonbon
chez antoine et lili
plus possible de continuer sur la longueur du bassin d'écluse
_comment ça s'appelle_
je marche sur des
marches
je fais demi-tour
je vois pierre ménard
suppose qu'il twitte l'atelier
je change encore de sens
reprends la marche un peu en contrebas sur le trottoir cette fois
un petit coup de vent
pas de longueur de cheveux
suffisante pour en faire sentir le passage
pas non plus de jupe ou de robe
mais les joues
s'arrêter
moment du café
pas encore
je continuer à marcher
en marchant retrouve la berge possible
encore un anneau d'amarrage
quel est le mien
tiens voilà la péniche après changement de niveau
elle passe l'écluse
décrire en
marchant
écrire en marchant
je marche et je
tourne la tête pour regarder encore un peu
le mot "aspasia" sur bleu
au sol petites boules vertes hérissées de piquants
sûrement de jeunes bogues de
châtaignes
tombées du nid
je lève la tête
châtaigniers confirmés
interdit aux chiens même tenus en laisse
n'ai pas de laisse
ou du moins pas de celles-là
entre dans une aire de jeu
feuilles de platanes au sol
ça sent l'ombre mouillée
comme un peu déjà l'automne
je marche
je marche
la main gauche tient le carnet
commence à s'essouffler entre poignet et carpes
la mine du crayon s'épuise
vais bientôt écrire avec le bois
sur le papier ça n'ira pas
ah il faut retourner
l'aire de jeu ne dure pas
encore sentir du sol moquette plastique
écrire sans arrêter les pas
plus ralentis qu'une marche sans écriture
qu'y a-t-il d'autre de ralenti
les pieds sentent des petits cailloux sur le marches
avant que les yeux ne les voient
ils n'entrent pas dans la chaussure
ce n'est pas l'heure du scrupule
enseigne : carré revêtements céramiques
bribes de conversation sur la rive du canal saint-martin
"c'est pas l'artiste ...comment s'appelle-t-il ... c'est un
australien"
photo
pignon peint signé bergerol, quai de valmy, paris 10°
bribes de conversation mais pas la même personne que précédemment
: "j'ai toujours rêvé d'être
un artiste ... j'ai toujours trouvé ça ...."
les pigeons roucoulent à trois sur la berge de pierre
un étui de papier à cigarette à côté des pigeons
je pense à fred griot et son JE CLOPE
elles mangent la dernière bouchée de leur sandwich
hygiéniquement correctes
elles se lavent les mains avec le liquide désinfectant obligatoire
difficile
à la caisse d'une pharmacie quelconque
de ne pas voir des amas de flacons en plastique transparent
proclamés gels mains antiseptiques
bribes de conversation : "on gruge les gens ... sur les vêtements
..."
photo
breton sur le canal saint-martin : rue jean poulmach
lever les yeux et voir les nuages
l'écrire en marchant
et voir sur fond de pavés herbes capsules de bouteille et mégots
un avion passe
un autre pont et un pont tournant qui tourne
laisse apparaître dessous ...
photo
canne et couvée de canetons
révélées par ouverture du pont tournant sur canal saint-martin
je marche en écrivant
s'amuser à l'impossibilité
d'observer davantage et de compter les canetons
écrire en marchant
canauxrama et sa ballade touristique et ses touristes qui font bonjour repasse
dans l'autre sens
le bruit du bateau qui glisse sur l'eau
la voix sonorisée du guide touristique
"vous allez pouvoir apercevoir sur votre gauche l'... (le quoi?) de
l'hôpital saint louis"
pas de places à la terrasse de la marne
sur l'autre rive du canal lire puis écrire : salle des ventes aux enchères
eau surfacée avec reflets et détritus surnageant
le vent offre des ondulations au ciel
tiens pas de garde-fous ici
de balustrade
de grilles
pour protéger
au bord du canal
simenon rôde
une qui jogge
cette odeur un peu âcre un peu saumâtre un peu moisie-mouillée
quel mot pour le parfum de
cette eau-là
le soleil
et des ombres
s'arrêter chez sésame café champ contre-champ en terrasse deux clients
viennent de laisser places
je ne marche plus
contre allée champ et ses
voitures garées entre
trottoir et voitures garées allée pour cyclistes terrasse
avec tables carrées revêtement bois mais lequel et pieds ferronniers à l'ancienne
petites chaises de jardin pliantes en fer avec coussins orange un skater
glisse sur l'allée des cyclistes une rangée
de platanes
contre-champ une rangée de hauts
tabourets autour d'un bar en bois .....
j'aperçois des livres derrière la vitre presque vitrine : shakespeare,
jules césar, visible-lisible sur un dos une
corbeille en osier à l'entrée recueille des magazines "papa,
papa" dit une petite voix enfantine
au-delà du canal sur l'autre rive ligne de platanes aussi champ un
grand immeuble moderne à balcons translucides orange, comme de grandes
gélatines-filtres pour projecteurs de scène
ils passent devant la terrasse elle et lui
en chapeaux haut-de-forme-déguisement..........entrent au café.........ils
n'ont plus dix-sept ans
"j'ai pas énormément faim moi" ...........ressortent champ et
s'installent en terrasse
un bouquet de lysanthis autrefois blancs contrechamp continuent de faner en un vase trop
de soleil ou trop d'âge trois
chaises longues repliées le long de la porte d'entrée à côté d'une poussette
tout-terrain-panier-à-commissions-intégré "papa
papa donne-moi la main"
colette magny chante dans la mémoire réveillée
au fond de la salle au-dessus
du bar immense ardoise-programme
"la nana elle a déjà poussé la voiture de 20 mètres en se garant tout à
l'heure" dit un jeune homme buvant un café à une jeune file qui
l'accompagne et observant la voiture qui manœuvre pour se désenclaver de sa
place champ puis "ils
prennent les tickets restaurants
j'sais pas le samedi"
un ventilateur contrechamp
au-dessus du bar
15h 35 quitte le
sésame et le contrechamp en travelling
en sens inverse je
marche en écrivant j'écris en marchant
du vent du vent des nuages des nuages
klaxons de vélos
les voitures voiturent
au loin j'aperçois une personne svelte, casque de vélo sans vélo, torse nu,
sorte de boxer-short_le temps de l'écriture marchée me rapproche de l'énigme_ le
torse nu se confirme, gants de boxe rouge sang et silhouette pliée d'une
manière que je ne parviens pas à déchiffrer
quel est ce pli
quel est ce ploiement
est-ce douleur
est-ce rire
la position des jambes intrigue aussi
il me semble se protéger de quelque chose
il se tient sur la berge sous
la pile d'un pont
et trois ou quatre personnes stationnent au-dessus de lui
il me semble qu'ils le regardent se penchent vers lui
encore quelques pas et l'énigme va tomber
ce qui tombe ce sont des œufs
crus
et le récipiendaire a l'air consentant
j'imagine un pari
je me retourne pour regarder
encore un peu
mais je continue à marcher
je marche
un homme endormi-couché en travers
sur le rebord béton de la rive_ou dois-je dire du quai_la moitié de sa tête n'y
repose pas
j'imagine un esseulé
un habitant du dehors
un avec pas de logis
un dans un équilibre instable
mais il ne peut pas tomber
dans l'eau
je marche
sur un bâtiment l'inscription : Assainissement de Paris
quid de celui du canal
quelques gouttes de pluie
à nouveau les trois couleurs de chez antoine et lili et la frise des ampoules
colorées pas repérées lors de la marche dans l'autre sens
"en me voyant il refume" dit une jeune fille que je croise
une manif au loin avec sifflets et slogans
décryptage peu probable
crois entendre "qui va là" "où vas-tu"
aperçois de la couleur orange qui s'agite
le bruit fait s'envoler les canards
je marche
la fanfare va me croiser
je vais croiser la fanfare
orange c'est la couleur d'écharpes boa
sûrement acryliques
montées sur tiges de fer et agitées pour la circonstance par les manifestants
impossible de savoir de quoi il s'agit
pas de panneaux
pas de banderoles
pas de distributions de tracts
c'est fête de voisins ou quoi
ils sont tout seuls ou quoi
ça reste entre eux ou quoi
j'entends un "manifestez-vous"
guère plus avancée
je marche
les bruits de cette réunion de joyeux drilles s'éloignent
je m'éloigne des bruits etc
c'est une histoire de sol cette écriture en marchant
c'est par les pieds que ça s'écrit
c'est par le regard périphérique
c'est par les oreilles
pépiements de moineaux dans un
bosquet
je lève les yeux du carnet pour identification du bosquet
je marche
c'est du charme
je marche
je marche
je marche
le temps marche aussi
il est 16 h
l'heure de litote en tête
l'heure de la rue parodi
n'y suis pas encore
tiens revoilà canauxrama
photo assise sur un banc quai de
Valmy paris 10°, femme indienne en sari chantant une mélodie
voilà la rue parodi
16h 05
Rédigé par Maryse Hache le samedi 19 juin 2010 à 12:00 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: arletty, atelier d'écriture, canal saint-martin, champ-contrechamp, colette magny, françois bon, fred griot, marcher, pierre ménard, écrire
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 19 mai 2010 à 19:58 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: no borders, peace and love, place stalingrad
atelier d'écriture de pierre
ménard du 15 mai 2010 dans le cadre de sa résidence à la librairie litote en tête
autour
du thème de la ville de paris
ce jour-là il s'agissait de travailler_en se souvenant du texte de Georges
Perec : Tentative d’épuisement d’un
lieu parisien_à décrire ce que nous voyions, installés que nous étions dans
un café, place de Stalingrad à Paris, pendant une heure. Pierre était preneur
de sons et d'images et même twittteur-live. Nous avons ensuite lu nos textes
que Pierre Ménard a enregistrés. L'ensemble des textes, images et son, qu'il a
mixés et mis en forme, est en ligne sur son site liminaire. (le lien est en
début de ce texte)
.
voici ce que j'écrivais
samedi 15 mai 2010
café peace and love au bout de la rue Lafayette place
Stalingrad, Paris 10°
15h30
·
passe un taxi occupé AP 634 TQ
·
temps nuageux et soleilleux,
en alternance
·
feu vert passe au rouge,
plusieurs fois
·
un jeune homme, short vert,
tong aux pieds, parle américain cheveux coupés courts, lunettes de soleil
·
un jeune homme fume, debout,
sur le trottoir, jeans, blouson; je le vois de dos, juste derrière la vitre du
café
·
passent deux gendarmes,
clinquants sur leur moto blanche
·
traversent et passent devant
le primeur deux jeunes filles, une brune à sweat rose et l'autre blonde à
chignon
·
un enfant avec des chaussures
rouges
·
un homme âgé, sac jaune
plastique: supermarché tang, à la main gauche, il mâche. Un chewing-gum?
·
un homme à moustache et
lunettes passe et jette un coup d'œil dans le café
·
une moto, deux passagers, 646
E4A95
·
une petite camionnette RATP
avec ligne verte reconnaissable, en stationnement, de l'autre côté du
carrefour, angle rue Lafayette, quai de Valmy
·
un petit garçon roux passe sur
une trottinette verte
·
temps nuageux
·
six peupliers en contrebas
·
une station d'autobus de
l'autre côté de la rue
·
un panneau de signalisation
jaune d'or : Déviation
·
un panneau d'interdiction de
stationner, rond bleu cerclé et rayé de rouge avec, en dessous, le petit dessin
: enlèvement demandé
·
une voiture de police s'arrête
au milieu de la rue, portière gauche reste ouverte, clignotement warning
·
en courant, entrent dans le
café, deux jeunes filles asiatiques, elles s'adressent au bar.
·
une vespa LX4, vert foncé,
jeune file à la conduite, capuchon rouge et casque
·
un petit groupe, cinq hommes,
au pied du panneau jaune d'or Déviation : un à casquette, un à chapeau, deux
déjà chauves; ils s'en vont.
·
passe un camion Canter
·
une mini manif passe : NON À
L'EUROPE SÉCURITAIRE ABOLISSONS LES FRONTIÈRES
·
passe une femme à vélo en
début de manif, un enfant derrière, dans un petit siège, tient un ballon
·
retentissement de sirène
·
NO BORDERS
·
passe un enfant à patinette,
petit blouson à capuche mauve
·
la manif passe
·
un petit chien noir court sous
la bannière NON À L'EUROPE
·
un jeune homme avec Nikon
photographie
·
un homme sac en bandoulière
passe
·
la manif stationne toujours
·
sur la gauche, le fer gris du
métro aérien
·
le 26 Gare Saint Lazare passe,
publicité Pinacothèque Munch à l'arrière
·
un homme, longue barbe grise,
sac à dos beige sur l'épaule droite, traverse et rejoint le groupe des
manifestants, arrêté
·
les grandes bandes blanches
obliques sur la chaussée
·
passe un jeune homme tee-shirt
marqué Memphis, bleu électrique,
et un sac à dos avec sa marque Nike
·
une publicité Yves Saint
Laurent et son sigle défilent sur un panneau
·
un homme sort du café, seau
serpillère, échelle aluminium, laveur de carreau du moment
·
maxi manif de voitures de
police, gyrophares allumés, j'en compte 14 pour l'instant, qui suivent les
manifestants quai de Valmy; j'en compte 25 maintenant
·
une bouteille de Schweppes,
étiquette verte et jaune, sur une petite table du bistrot, en terrasse
·
encore une voiture de police,
retardataire
·
une voiture camionnette
blanche remorque une voiture rouge
·
bus 26
·
car Suzanne, bleu
·
voiture de la poste jaune
Arrêts fréquent; elle roule
·
une cabine téléphonique sur ma
gauche
·
passe une Volkswagen rouge
4509 KV 93
·
passe un 26, toujours Munch
·
passe, au loin, une voiture
municipale, transporteuse d'eau dans un grand réservoir et qui abreuve les
arbres? qui nettoie les trottoirs?
·
la vitrine de Mac Donald, de
l'autre côté, en transversale
·
passe un jeune homme
boitillant, écouteurs aux oreilles, sac de sport orange et vert sur l'épaule
droite
·
un peu au-delà, de l'autre
côté du quai de Valmy, la façade vitrée d'un immeuble avec reflets des arbres
·
un homme passe, à cheveux
blancs, lunettes, veste de peau, sac sur l'épaule, se mouche
·
un jeune homme traverse, dans
la main gauche, petit paquet enveloppé dans un sac plastique noir fin genre sac
poubelle, et une petit papier blanc peut-être la facture de ce qu'il y a dans
le paquet
·
un cycliste attend au
carrefour de pouvoir passer
·
un 26, gare Saint Lazare Gare
de Lyon, publicité Copie conforme avec rouge à lèvres
·
couple traverse, elle cheveux
courts teints en blond, lunettes cerclées noir, lui main dans le dos, elle lui
tient le bras; dans la main droite, sac à mains noir et sac noir; tous les deux
habillés de noir
·
quelqu'un téléphone dans la
cabine
·
derrière la cabine un panneau
publicitaire; je vois du jaune
·
un métro passe, aérien
·
un magasin là-bas, à gauche,
La Générale d'optique
·
le café d'en face : La Pointe
Lafayette
·
une sirène : les pompiers
passent
·
une femme pousse une poussette
vert pomme dans laquelle se transporte un bébé
·
la Supérette Lafayette, fruits
et légumes à l'étal
·
des jeunes gens accoudés aux
grilles
·
une sirène de police
·
le laveur de carreau
temporaire lave le carreau, à ma gauche
·
le plafond du café est rouge
avec des ligne noires
·
un escalier de fer gris, qui
mène au métro aérien
·
passe une femme en boubou
jaune à grands motifs de cercles bruns
·
un jeune homme passe, baguette
de pain emballée dans la main gauche, sac de toile vert clair en bandoulière
·
un 26, Munch
·
un graffiti tag rose sur le
mur d'un bâtiment, quai de Valmy
·
pause; je bois un jus de
tomate
·
passe une femme, cheveux gris,
manteau marron, canne à main droite
·
une femme s'installe à une
table du café, brune, cheveux longs, chaussures à talons hauts, manteau crème,
elle boit un coca-cola à la paille, au majeur de la main droite, elle porte
deux bagues, une à grosse pierre verte, l'autre à grosse pierre de lune, elle a
posé au sol un petit sac à main de paille tressée rose
·
camionnette en arrêt
carrefour, elle attend son tout pour tourner
·
la bouteille de Schweppes est
maintenant par terre; je ne l'ai pas vu bouger
·
sirène
·
enseigne, rouge blanc et noir
: Facom, en majuscules
·
le 26 dans l'autre sens
·
une sorte de petit autel à
mégots sur le trottoir du peace and love
·
le soleil se cache
·
passent les nuages
·
vole une petite graine
d'arbre, en étoile
·
sur des plots en béton,
graffitis roses
·
panneau de signalisation Voie
pompiers Accès secours
·
une Renault grise, une Peugeot
bleue, une Mercédès noire,, les unes derrière les autres, en attente de tourner
vers le quai de Valmy
·
une femme à vélo, petit
foulard vert pomme autour du cou, et deux enfants, chacun à vélo, à la queue
leu leu; ils s'arrêtent devant le café La Pointe Lafayette
·
passent trois femmes âgées,
cheveux teints en blond, l'une porte une veste en fausse peau de léopard
·
le laveur de carreaux lave
toujours
·
un 26
·
un couple à lunettes de
soleil, la femme, mains dans les poches, sac à dos en cuir, l'homme pousse la
poussette, sac à dos bleu
·
sade écrit en bleu sur fond blanc d'étiquette posée sur une
camionnette blanche; qu'est-ce
·
passe un garçonnet, dribblant
·
un peintre, en bleu de travail
à taches de peinture blanche, poche plastique dans la main gauche
·
une femme, sac Lidl à la main
droite, traîne un caddy de la main gauche, l'air soucieux et grave, la tête
enveloppée dans un grand châle à paillettes
·
roule un métro, aérien
·
26, direction gare Saint
Lazare
·
un autre, juste derrière, vide
·
un cycliste
·
un petit chien au bout d'une
laisse tenue, main gauche, par un homme à cheveux gris, blouson noir, il traîne
un caddy main droite
·
une jeune fille, chaussures
rouges, robe noire à bordure rouge, talons hauts rouges, rouge à lèvres rouge,
entre dans le café
·
un homme traverse le
carrefour, teeshirt rose et patins à roulettes
·
sirène
·
13 petits cars de police
passent
·
sirène
·
6 camionnettes de police
passent
·
un quad vert pomme va tourner
·
·
on me fait signe; l'heure est
passée
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 19 mai 2010 à 19:31 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: georges pérec, manifestation, no borders, paris, pierre ménard, stalingrad, tentative, épuisement
atelier d'écriture de pierre ménard dans le cadre de sa résidence à la librairie litote en tête
autour du thème de la ville de paris
étais absente-présente à celui de samedi 10 avril. Ai rédigé "en chambre" mais quasi synchrone avec le groupe et dans les propositions de durée limitée. gratitude à pierre ménard de l'avoir rendu possible.
pierre ménard a mis il ya quelques jours en ligne sur son site liminaire , ce dont je le remercie encore près du cœur, les textes des participants.
il empruntait les propositions d'écriture à jacques-françois piquet et michel valprémy :
Puiser dans le nom des rues, des quartiers du lieu où l’on a passé sa jeunesse, matière à écrire de courts textes autobiographiques, fragments de vie, biographie familiale, les lieux fonctionnant comme théâtre de la mémoire. Jacques-François Piquet, Noms de Nantes, Joca Seria, 2002.
Autour d’un mot choisi dans le vocabulaire urbain (kiosque, quartier, bus, rue, pavés, vocabulaire urbain), retrouver la ville de son enfance, à travers de courts textes aux sonorités en échos, au-delà des assonances, exercices de précision rythmique, de composition, de phrasé, où les mots s’aimantent à toute vitesse, passant du coq à l’âne, de la gare au marché. L’énumération est une manière de fragmenter autant d’éléments très précis et variés, détails miniatures. Le déclencheur de cette frénésie verbale est avant tout le son. Michel Valprémy, Albumville, Atelier de l’Agneau, 2002..
voici ce que j'écrivais en lien avec la deuxième proposition:
texte 2 #caniveau et son eau jaillissante après un tour d'écrou allant
droite ou gauche, côté pente ou côté de l'autre, par dépose à l'oblique de
serpillère mouillée, l'inclinant à prendre telle ou telle course et sa plaque de fonte rouillée déplacée et déposée sur le
bitume / cela ouvrait soudain le trottoir que l'on ne soupçonnait pas de cacher
tant de profondeur / aurait-on la chance de pouvoir jeter le sien et sonder ce
trou d'ombre quelquefois fumante / trou rectangulaire ouvrant sur quel noir
mystère, donnant sur quel néant urbain elle apprenait à lire aussi, regardant par la fenêtre du
train, en épelant les noms des stations_bien détacher les syllabes :
den-fert-ro-che-reau_ou en épelant le nom des publicités dans les tunnels
sombres_certaines facilitaient la chose en détachant déjà les syllabes : dubo-dubon-dubonnet
/ une lecture en transport dans l'odeur du grésil les grands de l'avenue felix faure qui montent jusqu'au
troisième étage_étaient-ce des platanes /ceux de la rue de la convention / les
grands marronniers à grappes blanches de la cour de récréation, avant le
bonheur plus tardif de rencontrer ceux du boulevard arago / aucun rue sarrasate
/ aucun rue de lourmel /en revoilà rue saint-charles / aucun rue boulard /aucun
rue daguerre on pouvait y acheter des chapeaux ou des imperméables que
l'on appelait parlo; elle comprit
plus tard le sens des deux syllabes : parer à l'eau vieille dame, autrefois rousse / elle vend des œufs tout
en se promenant dans les rues du paris quatorzième / ils sont bien rangés dans
des alvéoles au fond de petites boîtes en carton carrées et bleu marine ça c'est du meuble #le chanteur des rue et le bruit que font sur les
trottoirs les pièces qu'on leur lance, où elles tutoient les mégots
#regard
#bouche d'égout
#train pour la vallée de chevreuse, station denfert-rochereau
#grille
et ses jours de dentelle de fonte rouillée autour du pied des arbres / elles
bougent et grincent souvent lorsqu'on passe dessus
#arbres
#à la toile d'avion, avenue du général leclerc
#les marchands avec charrettes à bras
#madame coco
#les mégots que ramassent les clochards sur les trottoirs
#ségalot, avenue du général leclerc
#le ré mouleur
#le vi trier
#le balayeur des rues et son balai de branches
#au soldat laboureur, avenue du général leclerc
#aux galeries d'orléans
#la toute petite librairie, avenue du général leclerc, où après cinq ans de captivité,
le kriegsgefang peut rencontrer, grâce à un oncle compréhensif propriétaire de
la dite, celle qui l'attend depuis cinq ans / retrouvailles, à l'insu de leurs
parents respectifs, libres au milieu de livres
l'enfance des villes de l'enfance m'a retrouvée
samedi 10 avril 2010
Rédigé par Maryse Hache le vendredi 14 mai 2010 à 12:46 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: arbres, bouche d'égout, caniveau, denfert-rochereau, jacques-françois piquet, kriegsgefang, libre, livre, michel valprémy, mégot, pierre ménard, regard
atelier d'écriture de pierre ménard dans le cadre de sa résidence à la
librairie litote en tête
autour
du thème de la ville de paris
étais absente-présente à celui de samedi 10 avril. Ai rédigé "en
chambre" mais quasi synchrone avec le groupe et dans les propositions de
durée limitée. gratitude à pierre ménard de l'avoir rendu possible.
pierre ménard a mis il ya quelques jours en ligne sur son site liminaire , ce dont je le remercie encore près du cœur, les textes des participants.
il empruntait les propositions d'écriture à jacques-françois piquet et michel valprémy
:
Puiser dans le nom des rues, des quartiers du lieu où l’on a passé sa jeunesse, matière à écrire de courts textes autobiographiques, fragments de vie, biographie familiale, les lieux fonctionnant comme théâtre de la mémoire. Jacques-François Piquet, Noms de Nantes, Joca Seria, 2002.
Autour d’un mot choisi dans le vocabulaire urbain (kiosque, quartier, bus, rue, pavés, vocabulaire urbain), retrouver la ville de son enfance, à travers de courts textes aux sonorités en échos, au-delà des assonances, exercices de précision rythmique, de composition, de phrasé, où les mots s’aimantent à toute vitesse, passant du coq à l’âne, de la gare au marché. L’énumération est une manière de fragmenter autant d’éléments très précis et variés, détails miniatures. Le déclencheur de cette frénésie verbale est avant tout le son. Michel Valprémy, Albumville, Atelier de l’Agneau, 2002..
voici ce que j'écrivais en lien avec la première proposition :
1.avenue felix faure
1.1 avenue felix-faure chez madame debossu
jardin d'enfants, trottoir en
face du 48, un peu plus loin, en allant vers le boulevard Victor / petit groupe
de bambins jouant au sable avec panoplie ad hoc : seau, pelle, rateau, passoire
/ confection rituelle de châteaux et de haute importance_comme s'il en allait
de leur vie et qu'il savaient déjà que nous sommes poussière etc. / petit va et
vient entre tas de sable et châteaux alentour / on entendait des voix crier
avec une modulation qui veut du sa ble fin / ainsi déjà certains
comptaient sur le désir des autres d'avoir le produit convoité sans l'avoir
fabriqué eux-mêmes_avec leur passoire_et ceux-là avaient raison ; il en était
toujours pour répondre moi; ils en voulaient / c'est ainsi qu'un seau fut
retourné au-dessus d'un château presque achevé et qu'un sable_comble de
l'horreur, et ce fut un drame_et qu'un sable grossier se déversa sur le
château, détruisant pour toujours la pureté et la belle harmonie de la finesse
de la matière qui le constituait jusqu'à ce geste destructeur / c'est ainsi que
l'enfant de quatre à cinq ans découvrit le mensonge et que la parole pouvait
dire ce qui n'est pas
1.2 avenue felix faure chez piault
pharmacien, face au 48, le 45 /
c'est là qu'un jour sa mère, peu courageuse ordinaire, après avoir descendu
l'étage de l'immeuble et traversé la rue_pas dans les clous comme on avait dit
qu'il fallait_et appuie bien sur la
coupure_ déboula / la blouse blanche et l'homme qui était dedans demanda de
tremper le doigt dans un petit bol rempli de liquide_de l'eau_ce qui fut fait /
or ce liquide inerte et sans surprise en avait une en réserve / au moment ou
elle y trempa son doigt, et la coupure qui saignait, l'eau soudain devint
mousseuse / plus tard elle sut que l'eau était oxygénée, qu'elle avait assisté
à sa première leçon de chimie et à une réaction de la dite
1.3 avenue felix faure chez poitreneau
c'était preuve qu'on avait
grandi : avoir la permission de descendre l'étage, suivre le trottoir à droite
et cinq boutiques plus loin entrer chez le marchand de légumes, lui demander
haut et fort_n'oublie pas bonjour
monsieur, s'il vous plaît monsieur, merci monsieur, au revoir monsieur_lui
demander tout haut une livre de poireaux, poireaux qu'il enveloppait dans du
journal, les déposer dans le dit sac à commissions, payer en comptant bien pour
savoir combien il allait rendre comme monnaie, et refaire le trajet en sens
inverse, fière d'avoir réussi toutes les étapes / on avait repoussé, en
longeant cinq immeubles d'une rue parisienne du quinzième arrondissement, la
limite du monde
1.4 avenue felix faure chez taral
si le grand père l'avait
demandé je te fais confiance ma p'tite
fille, on entrait dans le bureau de tabac-café, à quelques pas de la
maison, à l'angle de la rue de la convention et de l'avenue felix-faure,
acheter 1 des gauloises bleues sans filtre 2 des petites ampoules en verre
transparent laissant voir un liquide bleu pâle_il disait des ampoules d'essence_et 3 une boîte de cachou lajaunie
1.5 avenue felix-faure le cheval
il trottait sur les pavés de
cette avenue, tôt le matin, très tôt, ses sabots claquaient pendant un petit
moment puis s'arrêtait / il apportait du lait frais à la crémière, au coin de
la rue Houdart de la Motte / quand on venait lui en acheter elle plongeait une
grande mesure grise en aluminium dans le beau liquide blanc et le faisait
couler dans un pot à lait qu'on apportait vide / le cheval faisait aussi
entendre son pas_et là on pouvait voir son grand corps de bête en pleine ville,
par la fenêtre, il était plus tard_lorsqu'il livrait des grands pains de glace;
on appelait le lieu d'où il venait les glacières / le temps des réfrigérateurs
viendrait un peu plus tard
2.rue de lourmel
l'école religieuse des filles
3.rue lacordaire
l'école laïque des filles
2.3 rue de lourmel rue
lacordaire
lorsqu'on était dans l'une on
pouvait voir la cour de récréation de l'autre par-dessus le mur / deux mondes
séparés par le mur /
4.boulevard victor
le dimanche on allait, en
tenant la main des parents, jusqu'à ce boulevard, près duquel poussaient des
herbes qu'ils disaient folles sur des terrains qu'ils disaient vagues /on
sentait que cela avait à voir avec quelque chose d'indéfinissable, excepté son
côté dangereux et défendu sauf accompagnées des grands / le dimanche on allait
tout près du bout du monde
5.la rue brézin
le quatorzième arrondissement
c'était pour le jeudi / les autres jours de la semaine, dans le quinzième, les
petites_montées sur le petit balcon à cette occasion, remuant leur main en
signe d'aurevoir, quand avant de tourner avec son scooter au coin de la rue
houdart de la motte et de la rue de plélo, il tournait la tête dans leur
direction_savaient qu'il y partait travailler / le jeudi donc accompagnées de
leur mère, elles prenaient le 62 et allaient voir le travailleur dans sa
boutique / on allait au magasin, on avait le droit de passer derrière les
comptoirs et même de s'asseoir à la caisse sur les genoux de celle qui rendait
la monnaie / c'était une ancienne boutique de marchand de couleurs, devenue
après la guerre Les arts et les techniques
en ce temps-là, avenue felix-faure, avenue de la convention, rue brézin, avenue
du général leclerc _autrefois avenue d'orléans avant l'entrée du dit général
dans paris libéré_rue houdart de la motte, avenue du maine, les grands
appelaient les petites bout d'zan
samedi 10 avril 2010
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 12 mai 2010 à 11:37 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: cheval, glacière, les arts et les techniques, liminaire, michel valprémy, paris, pierre ménard, ville, zan
atelier d'écriture de pierre ménard dans le cadre
de sa résidence à la librairie litote en tête
autour
du thème de la ville de paris
étais présente à celui de samedi
13 mars, et nous étions quinze participants
pierre ménard met aujourd'hui en ligne sur son site liminaire , ce dont je le remercie encore près du cœur, la
deuxième brassée de textes des participants
il empruntait la contrainte d'écriture à
françoise collin :
Écrire un texte qui décrit la ville par l’intermédiaire d’un personnage de fiction que l’on suit dans la rue et ce que l’on voit ou non de la ville qu’on traverse, et les pensées, et les images qui nous passent par la tête au cours de cette filature, ainsi que les minuscules tableaux de la vie quotidienne où l’on tente de restituer certains des repères du quotidien de la ville dans laquelle on vit, dans sa solitude. Depuis son quartier, regarder agir quelques-uns de ceux avec lesquels on traite ou de simples passants. Ces figures étranges (entre fantôme et fantasme) et l’évocation de la perte reviennent, mais toujours comme des traces de quelque rêve. Une sorte d’autobiographie plus ou moins rêvée, travaillant les effets de réel, jouant avec les temps et les lieux, avec les personnages mis en scène, ce qui permet de renforcer la cohérence à l’ensemble.
On dirait une ville, Françoise Collin, Éditions des femmes, 2008.
voici ce que j'écrivais
et pierre ménard lui a donné ce titre : mon navire loin des mers
une cathédrale sans doute / tympan roman je crois /
bâtisse qui ose le grandiose toutes ses pierres en soleil /impression de gris
en camaïeu / lumière accrochée aux arêtes des pierres / ombre dans les
anfractuosités / splendeur /
suis sur le parvis/
devant moi grande place rectangulaire_noire de monde dit
l'expression_peu de liens avec ma sensation / plutôt taches de couleur / plutôt
flux / ça bouge
une tache plus claire me le fait voir / pantalon et
chemise ivoire / il s'appuie sur une vitrine et regarde /
son regard me surprend / il est vague et rêveur comme s'il
ne regardait rien de singulier / qu'est-ce qui l'occupe
le suivre
il passe devant la terrasse d'un café / se rapproche / il
porte une valise, usée / il traverse une petite rue abandonnée tout entière aux
promeneurs et vient s'arrêter sur le parvis / pose sa valise et en sort un
pliant / il s'assied face au monde
le temps sonne à la grande horloge de la cathédrale /
d'autres viennent sur le parvis, déposent leur valise, l'ouvrent, sortent un
petit pliant, s'asseyent les uns à côté des autres selon une disposition en arc
de cercle, et regardent le monde
ils sont douze à s'être installés / quels apôtres
ils portent tous des vêtements clairs / de leur valise ils sortent un peu de
blanc qu'ils étalent sur leur visage / un peu de noir, sobre, pour dessiner des
sourcils / du rouge pour les lèvres et / ensemble / dans la lumière du soleil /
en une sorte de rituel / ils ferment les yeux et après avoir baissé la tête,
ils arrangent sur leur nez un petit bout de plastique rouge / et relèvent la
tête / puis ils replient leur pliant le remettent dans la valise et s'en vont /
ils entrent dans la petite rue à droite du parvis /
impossible de les suivre / trop de monde dans la rue
je pense à Michaux :
Un jour,
Un jour, bientôt peut-être,
Un jour j'arracherai l'ancre qui tient mon navire loin des mers,
samedi 13 mars 2010
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 24 mar 2010 à 16:31 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: atelier d'écriture, cathédrale, clown, françoise collin, michaux, pierre ménard
atelier d'écriture de pierre ménard dans le cadre de sa résidence à la
librairie litote en tête
autour du thème de la
ville de paris
étais présente à celui de samedi
13 mars, et nous étions quinze participants
pierre ménard a mis une première brassée de ces textes en ligne sur son site liminaire ,
ce dont je le remercie près du coeur
une des contraintes d'écriture proposée
consistait à "décrire un lieu à la manière d’une recette de cuisine,
reprenant une piste d’écriture trouvée dans l'Anthologie nomade de Michel Butor"
voici ce que j'écrivais
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 24 mar 2010 à 12:01 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Balises: atelier d'écriture, jardin à la française, pierre ménard, recette de cuisine
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