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dans le linge moiré brille robe à smocks
tilleul acquiesce en lumière soleil
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vue sur les photos ; quelqu' un y a mis une broche or représentant un petit bouton de rose ; comme souvent la fréquentation de la photo rend difficile d'accés le souvenir lui-même ; et pourtant, comme un petit quadrillage et une couleur un peu rose, pas un rose layette, pas un rose pâle, un rose un peu jaune orangé ; les deux soeurs, robes identiques ; pour quoi la photo ? ; quel événement ? ; on avait fait friser les cheveux de soeursoeur, cheveux raides comme des baguettes de tambour disait-on ; les photos des deux petites filles, encadrées avec soin et art d'encadreur, témoin : le petit liseré doré, ont longtemps été en place stratégique pour le regard de la grand-mère
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qui avait fabriqué les petites robes à smock ; pas leur mère ; recoudre les boutons c'était son maximum en fait de travaux d'aiguille; s'il fallait faire un ourlet l'angoisse montait : quelle hauteur, trois centimètres, est-ce assez, est-ce trop, ah! non couper, non, et si, après, on voulait rallonger ; on ne rallongeait jamais sauf la sauce à l'angoisse ; on ne pouvait pas donner un coup de ciseau dans le réel ça déchirerait quelque chose à laquelle on ne pouvait pas toucher sans que l'échafaudage de l'univers intime s'écroulât ; passé, simple, s'il en fût
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robe smocks rose orangé
du fond de souvenirs ou
vue sur la photo soeurs
habillées à l'identique
avec une broche rose or
piqué revers du col qui
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avait frisé et pourquoi
les cheveux raides dits
baguettes de tambour de
la cadette et qui donc
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avait cousu les petites
robes pas leur mère une
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incapable aux travaux d
aiguilles à moins coud
re boutons sinon jamais
aucun ourlet car quelle
mesure alors l'angoisse
montait couper impossib
le rallonger après donc
on ne coupait ni ne ral
longeait si ce n'est la
soupe à l'angoisse donn
er un coup de ciseaux à
même la figure du réel
aurait fait s'effondrer
l'échafaudage de son un
ivers intime définitive
ment fin et intouchable
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cette nouvelle catégorie au semenoir doit beaucoup à l'autobiographie des objets de françois bon, lue régulièrement sur son tierslivre, et maintenant disparu car paru au seuil
elle se poursuit en images ici
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merci florence de dire ici ton intérêt et ta réjouissance / mon écritute me lance en lamelles de mémoire, dans les fils de la bobine des parques - que la coupeuse attende encore un peu - / je la laisse se lancer au bord de ces principes, en confiance et en partage, poussée par le beau travail de françois bon et son autobiographie des objets / je n'oublie pas non plus la confiance que tu avais offerte à mon travail d'écriture il y a quelques années lors de nos premières rencontres et l'aide apportée à la construction et à l'ouverture du chantier d'écriture à ciel ouvert qu'est le semenoir / il a bien poussé depuis
Rédigé par : maryse hache | lundi 24 sep 2012 à 14:45
Réjouissance de cette nouvelle série qui commence...
Robe à smocks, oui, souvenirs aussi, et trois petites soeurs "habillées pareil"....
une photo de classe très ancienne, aussi, portrait, avec les smocks.
Et le souvenir aussi d'avoir ressenti ce mot, enfant, comme étrange(r) : s m o c k s
Rédigé par : Florence Trocmé, Poezibao | lundi 24 sep 2012 à 14:20