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Rédigé par Maryse Hache le mardi 31 jan 2012 à 09:08 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Balises: baleine paysage, bassine à confiture, brigitte célerier, lozère, marin, sardines, éboueurs
Rédigé par Maryse Hache le lundi 30 jan 2012 à 10:24 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: alain bashung, anniversaire, caen, cherbourg, clown, rivière, vitry
Rédigé par Maryse Hache le lundi 30 jan 2012 à 09:00 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: algues, baleine paysage, iode, plage, sel, thomas vinau
nuit sortie de chez elle et venue derrière les fenêtres / chat roux arrondi imperturbable sur fauteuil / ponctuations cliquetis de béquilles sur carrelage bleu et blanc façon fin 19°s / parfum de cèdre à rêverie / jeu de lampes dans miroirs aux mille et une images disparues / blondeur parquet de chêne peut-être en conversation mystérieuse avec le cèdre les arbres aussi à l'intérieur / on entend des bruits de vaisselle sûrement quelqu'un avec les dieux dans la cuisine 25 janvier 2012 / une fumée bleue flâne jusqu'a lui et son index nicotine / une ancêtre en visite tricoterait une grande jupe bleu-marine à senteur de camphre les mites ont la vie dure / baleine flâne aux bords de l'échouage /
Rédigé par Maryse Hache le dimanche 29 jan 2012 à 12:15 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: baleine paysage, bleu-marine, béquilles, camphre, carrrelage bleu, cèdre, mites, nicotine, tricot
les sirènes on ne les voit pas, un couvercle est posé dessus, les todo listes #180, de christine jeanney, chez publie.net
je les ai lues ces todo listes, jour après jour, avec bonheur, je les lis encore - elle en publie une par jour, ce jour elle en est à #216
txt de christine jeanney sur son blog dans la rubrique tentatives (dans son blog, cliquez dans l'image), avec photo associée, qu'elle a demandé à ses amis de lui envoyer, dans le hasard du choix
au début je lisais à la française, proche de la prononciatoin de "tondo', sans le d, quelque chose comme "taudau"
j'ai longtemps lu "taudau"
puis un jour, pourquoi celui-là, ne le sais, ai fait le rapprochement avec "choses à faire" dans une petite phrase de présentation que christine donne sur son blog
et ça y est le "taudau" est devenu "to do", à l'anglaise
lisez les #180 réunies en un txt numérique, enivrez-vous de sa fantaisie d'écriture, son invention, son humour, et la diversité, l'insolite, l'extravagance des photos
allez voir aussi la qualité du travail éditorial de l'équipe de publie.net
je reprends, sous l'image de couverture ( est-ce mot approprié pour txt numérique) la description qu'en donne publie.net sur le site duquel vous pouvez vous procurez le texte
il suffit de donner un clic dans l'image que je vous propose, vous arriverez directement sur la page de l'éditeur et n'aurez plus qu'à suivre les indications
si vous n'avez pas l'habitude, lisez cet article de publie.net, ça vous aidera
les commentaires sont ouverts si cela vous fait envie
Le 18 juin 2011 j’ai lancé sur Twitter un appel (du 18 juin) à don de photos.
Ma demande est la plus large et la plus vague possible, aucune consigne sur ce qu’elles peuvent représenter ou leur format, parce que j’aime les surprises. C’est justement ce que je cherche, ne pas savoir à l’avance ce qu’il y aura sur la photo qu’on m’enverra.
J’enregistre toutes les photos reçues dans un dossier nommé Todo liste. Chaque matin, j’en choisis une, plutôt à l’instinct, sans idée préconçue, parfois sans même avoir regardé la photo trop précisément, je préfère, il y a là-dedans une sorte de logique qui m’échappe.
Je me donne ensuite la journée pour écrire une liste de 4 points /occurrences /choses à faire, à dire ou à penser en réaction / réponse / écho à cette photo, ma « Todo liste ». Le résultat est mis en ligne à 00h01 sur le blog tentatives. Parfois, j’écris le texte d’un seul jet, d’autres fois, il me faut la journée entière et je le modifie jusqu’à 23h59.
En fait, c’est presque un jeu de déplacement : la photo se déplace vers moi, elle vient de je ne sais où, et moi je me déplace vers elle, un endroit surprenant, ça donne un texte imprévisible, avec des pistes qui partent presque sans moi, que je n’ai qu’à suivre, ou à débusquer.
C’est une drôle d’expérience, à la fois sous contrainte et très libre. C’est ça, les Todo listes. Voici les 180 premières.
(l’exercice continue actuellement, grâce aux contributions d’amis ou d’inconnus, et je les remercie tous, infiniment)
Christine Jeanney
... et on comprend aisément pourquoi et comment les Todo List de Christine Jeanney sont ainsi devenues en quelques mois un blog culte. Bien sûr il fallait les rassembler, mais ce faisant, l'objet devient tout autre : énigmatique collection de photographies du monde, fiction appliquée aux signes les plus quotidiens, et un labyrinthe de lecture (testez donc le petit signe "lecture aléatoire") qui justifie pleinement l'objet numérique pour aller plus loin que le site. Avec 51 contributeurs pour les images, et une création epub de Roxane Lecomte...
Rédigé par Maryse Hache le dimanche 29 jan 2012 à 00:35 dans ils écrivent | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: christine jeanney, sirènes, todo liste
ah ce rose là-bas à fond d'est avec le haut des arbres et la ligne de quelques toits / un blanc de lait devenant bleuté dans le laps d'écriture / merles 24 janvier 2012 / rose a disparu / plus l'heure / après midi / entre-deux / entre fenêtres sur jardin / entre noisetiers à chandelles (ou quel nom botanique benoît vincent) et grand pin / l'orme en deuxième plan et sa graphie de branches sombres sur ciel blanc opaque / bruit mouillé des pneus sur chaussée / gouttes de pluie accrochées translucides aux bras des tilleuls / pétales violines de l'orchidée séparées de leur tige c'est la pâleur maintenant et à l'heure de notre mort / le ciel plombe / soudain mésanges et leurs deux petits cris inlassablement répétés zinzinule ou quelquechose à zinzin et à lunule ou à zinzin et à bulle ou zinlidule ça chante quoi et ça lève le couvercle / chat roux au rez-de-chaussée dort sur fauteuil / quelqu'un à l'étage écrit à doigts et coussinets / quelqu'un d'autre enroule deux longs morceaux de coton humide sur deux petits mandrins en carton / une baleine échouée chante écholocalisation plutôt que geo /
Rédigé par Maryse Hache le samedi 28 jan 2012 à 12:30 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: anne savelli, baleine paysage, benoît vincent, est, fenêtre, mésange, noisetier, rose
là-bas à la jointure le bleu émouvant du petit jour / petits piaillements merles possible / on allume des lampes dedans / on descend un escalier 23 janvier 2012 / chat roux veut (a-t-il volonté) sortir au jardin / les voitures et leur ribambelle de lumignons rouge jaune / l'orme / le grand pin / une théière rouge à pois blancs une grande tasse rouge à pois blanc / passage alice fugace au pays de dinah mémoire et merveilles / boucles légères en copeau et souvenir de rabot / chant d'un rouge-gorge à moins que... rossignol / chat roux veut rentrer ( même question) / on attend quelquechose ou quelqu'un / une baleine échouée dans chevelure des mers /
Rédigé par Maryse Hache le vendredi 27 jan 2012 à 08:26 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
tilleuls à nouveau à vue / rue de chantilly disparue rue de sèvres aussi / chat roux dort sur un fauteuil à l'étage au-dessous / la nuit dort dehors / lampes allumée dedans / un cheval dans la buée de mémoire mange des branches de fenouil en surplomb d'une plage vers st malo / petits filaments de fumée bleue passent devant le rectangle de lumière / une odeur de rose brûle-parfum légère / 21 janvier 2012 22h13 apparition lecture twitt de candice nguyen (@theoneshotmi) 22h03 défilement des heures sur vase initialement publié chez Quentin (@valetudinaire) avec girafe chien mort et paquebot / un monde est là à portée de doigts / fleurs d'orchidée violacées à l'écart de sa branche dans l'heure de la chute / balalaïka triangle sa musique muette au mur / papier peint aux roses bleues si / douleur calme par-dessus le toit / des orchidées en boutons couleur surprise / une baleine échouée en prise avec des fourmis /
Rédigé par Maryse Hache le jeudi 26 jan 2012 à 08:06 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: balaIaïka, candice nguyen, cheval, fenouil, fourmi, tilleul, valetudinaire
eux aussi comme chez paul (gadenne) disparaissant de plus en plus dans les coussins / quelqu'un pour demander si quelqu'un avair entendu parler de baleine échouée 19 janvier 2012 / édith était surprise qu'elle eut fait ce long voyage au moins six ans et qu'elle arrivât par ici en mars de l'année dernière / il fallait qu'elle fût dans un bouleversement pour avoir quitté la douceur de l'eau la légèreté sienne en son élément et une finesse surprenante pour son poids / baleine échouée avait ressenti le début du cataclysme un jour de fin d'été un jour de soleil de roses de bourdons un jour qu'elle était dans l'ignorance entière de la gravité bleue de ses 200 tonnes / on l'obligea à changer ses habitudes de déplacement et s'approcher de territoires inconnus peu propices à ses danses / quelques mois plus tard on la vit en soubresauts obligée de temps en temps de toucher terre mais elle réussissait en se traînant un peu et sans comprendre pourquoi à retrouver les vagues qui l'emportaient à nouveau / au fil des lunes la manoeuvre devenait de moins en moins facile et bientôt son nom de baleine échouée prit tout son sens / dans les coussins le petit cercle d'amis s'étonnait / comment avait-elle parcouru toute cette distance hors de son élément / car elle l'avait bien quitté / ils étaient là tout près du jardin de roses / elle était là tout près baleine échouée résolument /
extrait d'un texte de Paul Gadenne chez joachim séné sur Journal Ecrit Archives du 29/09/2004 au 15/02/2009
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 25 jan 2012 à 15:46 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: baleine paysage, cataclysme, joachim séné, paul gadenne
peut-être un jour elle deviendrait transparente à force d'être fragile et fine / quelque chose encore s'agitait au-dessus / en bas les voitures roulaient sur du mouillé sonore / et il faisait nuit / quelque fois sous des chocs à peine sensibles elle se déchirait / il faisait lumière dedans et bruit tremblé de réfrigérateur / un peu de sang faisait lunule rose vif / il faisait gaieté dans une dégringolade de petites boules multicolores le long d'un pied de lampe près de la bibliothèque / un vase à émaux faisait longwy sur étagère / un petit sifflement dans le silence 19 janvier 2012 / une fumée de cigarettes / tissu à ravauder comme voile au vent des années / une baleine échouée en songe de broderie /
Rédigé par Maryse Hache le mardi 24 jan 2012 à 12:36 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: baleine paysage, broderie, isabelle pariente- butterlin, lunule, ravauder, tissu
juste i fiée 23 janvié
2012 appel secours twt
sûre i parlerai vivant
sûre parlerai présente
quoi opposite fantômes
goût du sucré en bruns
cristaux candice force
images shots nguyen mi
l'écoute du rouge dans
ta gorge route de paix
au bout de [la] digue[
…] la mer partout […]ô
blanc des robes en cot
on le parfum des roses
au jardin l'endormisse
ment (ne ment pas) des
cétoines en leur coeur
tout l'infini de celle
ceux d'écrirelire lire
crir lui #recuicui isa
bords des mondes celle
todo liste elle paumée
mauricette ou elles ou
elle eux la ribambelle
de nous autres te dira
langoureux c'est rimb)
oh l'adjectif) vertige
de lumière première du
jour petit vivant vois
lumière renée toujours
toujours vois le blanc
des robes coton-pétale
hellébores perce-neige
aigrettes avec graines
pissenlit et cerisiers
prunus pommiers (et du
rose) et enchantements
parfumés discrets nars
cisses de poète à parf
plus capiteux et lilas
et cytise ho voilà les
morts ah reviennent en
nos vies peut-être des
présents nôtres et sur
vivants pour lap temps
mais quelque fois trop
de noir pas assez parf
alors les délaisser et
finissent par paraître
vanished si on résiste
rrebiffe griffent hard
mais quand même ah oui
des fois faut bien bin
cogner sévère bingbong
et la nguyen cache ben
sonorité du sauvage au
fond de gueule denture
acérée crach si besoin
sûr te murmurerai choc
au lat noisette autour
avec vue sur vagues en
blond de grève rhum et
citron-vert saupoudrat
noix-muscade vue délir
rose-bleu-violetcarmin
soleil couchant et ban
ane mangue poulet citr
onnelle sorte de crèpe
à goût curry à tic exo
te parlerai parlerai p
trie paroles parl parl
que fantômes auront fu
i morts déguerpis parl
parlera parle en corps
Rédigé par Maryse Hache le lundi 23 jan 2012 à 23:14 dans rebond / écho | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Balises: blanc, candice nguyen, fantôme, fleur, lumière, mer, mort, parfum, parole, robe, sauvade, secours, theoneshotmi, vivant
ça regarde tantôt le visage de l'écureuil tantôt le corps du cétacé tantôt la feuille fragile de l'avant-bras / il y a le voyage avec des canaux des réseaux ça poursuit des changements de caps de joues de jambes d'ongles / le soleil a disparu c'est la nuit fragile / dans la maison quelque chose piétine au-dessus / on entend un léger ronronnement de machine / le passage d'un camion dans la rue 17 janvier 2012 / le narrateur pourrait dire je dans ce fauteuil où il écrit / une lampe couche sa lumière sur un crâne / la chevelure de mélisande comme une âme tombe de la tour / elle jette l'anneau dans le lac : je saurai toujours où il est dit-elle à celui qui vient de lui offrir la gourmette je ne peux plus savoir si elle est au jardin potager tombée prés du bleu des artichauts ou si elle s'est détachée quand j'arrachais le lierre du côté des rhododendrons violets / une baleine échouée dans les phrases et le parfum d'un papier d'arménie à la rose /
Rédigé par Maryse Hache le lundi 23 jan 2012 à 14:21 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: baleine paysage, boris karloff, chevelure, debussy, gourmette, harold et maud, mélisande, papier d'arménie
Rédigé par Maryse Hache le dimanche 22 jan 2012 à 14:12 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: baleine paysage, boris karloff, eau d'or, saltimbanque
Rédigé par Maryse Hache le dimanche 22 jan 2012 à 00:10 dans atelier d'écriture de pierre ménard, quand C'est cRâne | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: anormalité, bassin, handicap, maladie, plus, souplesse
le soleil partout sur voilages des fenêtres sur parquet blond sur fauteuils rouge-sang-de-boeuf (pffuit images en tête avec des bêtes canal de l'ourcq la villette paris) sur murs coquille d'oeuf sur bibliothèqque sur canapé ocre jaune sur plaid bleu turquoise frôlement double-rideaux miroir pied de lampe ombre et lumière inondation 16 janvier 2012 / bruits de la rue trois étages plus bas passage de voitures de deux-roues d'autobus et leur klaxon singulier et reculade sonore des engins municipaux / amorce ronronnement réfrigérateur au lieu de chat roux absent démarrage soufflé-éclaté de chauffe-eau à chauffage machines domestiques vivant à leur manière / tiens une église et ses cloches pour presque vespres ah la terre tourne vrai le temps des soubresauts écriture (le soleil a quitté la rue de chantilly) pour un peu ça chanterait lumière joyeuse en remerciement du jour mais pas déjà qu'elle tombe / une baleine échouée sur les bords urbains en proie à la gravité dont ne peut se soustraire /
Rédigé par Maryse Hache le samedi 21 jan 2012 à 16:05 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: baleine paysage, gravité, paris, rue de chantilly, soleil, vespres
"Mes corps du passé demeurent là. Non pas qu’ils m’attendent, ils n’attendent rien. Ils vivent là leur vie de fantôme, ils jouent entre eux à Colin-Maillard au bord d’une falaise haute de douze mois."
taille étroite
ceinture
corps disparu
bu par les espaces traversés
années de tilleuls et d'ormes
d'aubes et de pluie
ou corps demeurés dans ses lieux
de présence
corps laissé là-bas sur la grève aux algues roses
corps laissé dans la chambre haute
corps laissé dans l'odeur des pins et le cri des cigales
corps laissé sur l'herbe du talus près de la source
corps laissé près de la barre et des chaussons roses
corps laissé en vue directe de cage thoracique
corps laissé à course course course encore et encore
corps laissé en marche sur l'asphalte socquettes blanches de printemps
corps laissé sous les marronniers le rimbaud bleu en lecture
corps laissé sur le sable à l'élastique au bout de la balle bondissante
corps laissé dans la longue robe verte moirée quarante
corps laissé là avec le tien comme roses
"et voilà" pour l'amour
corps présence ici
(le rouge-gorge me regarde ou quoi
la mésange me regarde ou quoi)
Rédigé par Maryse Hache le samedi 21 jan 2012 à 08:30 dans baleine paysage, rebond / écho | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: arnaud maïsetti, ceinture, chien, corps, escalier
le soleil s'est couché derrière le rideau / toute l'amitié de l'écriture dans une lumière et un rectangle / quelqu'un baille dans une chambre / dans washington hospital center kristin scott thomas fait visite à harrisson ford chacun dans leur rôle sur une lumière d'écran / on entend comme le bruit d'une petite source / sur le mur une toile avec photo d'un homme en portrait papier déchiré rouge et cinq pinceaux à manches sang-de-boeuf disposés parallèles sur un papier de soie jaune paille délavée / une vibration de métro dans le sous-sol parisien duroc ou vanneau 15 janvier 2012 / une baleine échouée sur les bords d'un abîme devant la chute du circonflexe /
Rédigé par Maryse Hache le vendredi 20 jan 2012 à 15:57 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: abîme, baleine paysage, circonflexe, harrison ford, kristin scott thomas, lumière, métro, pinceaux
en rebond à @anaN2B le jardin sauvage
http://sauvageana.blogspot.com/2011/10/la-nuit-est-maintenant-la-forme-de-deux.html
un jour
la nuit était cette fenêtre dans l'escalier
la nuit était cette fenêtre à vitres colorés
la nuit était ces éclats rouge bleu jaune contournés de lignes noires
la nuit était cette lumière de lune passée par ces couleurs
la nuit était ce léger grincement de fenêtre à deux battants
la nuit était ce bruit inreconnu encore dans l'escalier en chêne
la nuit était cette inquiétude sonore dans l'espace
la nuit était cete chambre d'où lon entendait le gincement répétitif
la nuit était ce grand lit à édredon dans cette chambre
la nuit était le grand chien protégeur au pied du lit de cette chambre
la nuit était la petite veilleuse ampoule qui brûle la peur dans cette chambre
la nuit était ce monde minuscule
un monde immense
Rédigé par Maryse Hache le vendredi 20 jan 2012 à 09:00 dans rebond / écho | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: anaN2B, chien, fenêtre, jardin sauvage, nuit
on n'avait pas entendu le bruit qu'elle avait fait en disparaissant / volutes de fumée cigarette dans la chambre et radeau de percale 13 janvier 2012 / volutes de fumée est-ce expression usée comme coquillages / la fenêtre a perdu ses tilleuls et gagné des rideaux couleur sable / la nuit fait silence / une robe noire à un porte-manteau accrochée à une porte joue à broodthaers et son Igitur / une baleine échouée dans un paysage avec secousses de ponctuation /
Rédigé par Maryse Hache le jeudi 19 jan 2012 à 12:19 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: baleine paysage, fumée, isabelle pariente-butterlin, marcel broodthaers, ponctuation, rideau
Rédigé par Maryse Hache le jeudi 19 jan 2012 à 11:00 dans rebond / écho | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
le 13 novembre 2011 je lisais une série de twitts de françois bon qui me lançait dans des twitts miens sur son modèle, en quelque sorte un rebond
il a continué sur twitter et les a réunis sur son blog tierslivre.net sous le titre : conversations avec johnny hallyday
voici la série mienne :
- la folie d'un artiste, disait vladje, est la folie de la vie, funambule de rien toujours prête à la chute dans le noir néant mais qui danse
- écris tes miettes, disait vladje; elles vont dans des petits lieux discrets où se murmure l'histoire des mondes intérieurs
- jouer des couteaux, disait vladje, est déchirure nécessaire; sardines gigotent au fond du puits et la lune rigole de tant de cruauté
- quand la séparation s'annonce, disait vladje, la solitude vrille dans les couloirs et de grandes bêtes métalliques ouvrent des trous
- accepter les 140, disait vladje, et laisser le dehors s'engouffrer au-dedans, qu'ils inscrivent leur lieu de folie dans ta ligne du temps
- les dangers hurlent au fond des vallons, disait vladje, la promenade s'approche des épines et des baies rouges et tu dis oui au soleil
- l'inconfort, disait vladje, est l'escargot de la vie ordinaire - c'est dans l'impatience des bolides que tu formes tes gestes blancs
- les scarifications dans ton soleil, disait vladje, accomplissent des voies de lumière nouvelle; on a le compte, lui disait johnny
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 18 jan 2012 à 15:17 dans rebond / écho | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: françois bon, johnny hallyday, twitter, vladje
même si le bruit d'une radio dans une chambre elle endormie / absence de chat roux sur la percale ou sur un fauteuil / il y a des rideaux à la fenêtre en place des tilleuls / une lumiére électrique rouge dans le bas d'un meuble / au-dessus quelqu'un marche 12 janvier 2012 / à boulogne-billancourt hier il est tombé du plâtre / en un temps plus lointain il y avait une couveuse un homme à la gorge badigeonnée de teinture d'iode et glycérine car adoucir la brûlure et une Frida / le son d'une petite clochette dans la cour sans voix de soprano colorature/ on enlève des chaussures à l'étage au-dessus ou quoi / une image au mur du couloir dit qu'elle est partie avec les hirondelles / une baleine échouée comme une rangée d'ifs un jour d'ouragan /
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 18 jan 2012 à 13:12 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Balises: baleine paysage, boulogne-billancourt, couveuse, hirondelle, if, ouragan, plâtre, rideau
des petites coupures au bord des ongles comme crevasses / chat roux dort la tête sur l'accoudoir du fauteuil 11 janvier 2012 / volutes de fumée dans la pièce / on entend des histoires de meurtre à la strychnine et l'arsenic 1887 / nuit dans la rue au-dessus du lierre / bruit dune voiture sur la chaussée et vibration d'un carreau de la fenêtre / vagues et écume sur des rochers d'Angleterre / dans la pièce des chocolats sur le buffet breton 1930 artisan hand-made à décor de roses sculptées pour leurs fiançailles / on avait tourné des bandages autour de ses pieds / dans le jardin l'hellébore et ses fleurs blanches à côté de la coquille d'un escargot vide / une baleine échouée émerveillée du vol d'un pic-vert aperçu dans l'après-midi /
Rédigé par Maryse Hache le mardi 17 jan 2012 à 21:40 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Rédigé par Maryse Hache le lundi 16 jan 2012 à 09:31 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: baleine échouée, louis imagine, nuage, pic-épeiche
le jour dans la voix des tourterelles turques (la petite ligne à la base du cou en forme de croissant) / le vrombissement d'un avion / une lumière un peu jaune grise / le craquement des âmes dans une armoire dans un radiateur en fonte 8 janvier 2012 / absence du chat roux / les fenêtres ne donnent plus sur la gabelle / des amis vivant en belgique et de passage en ces contrées ont laissé sur une table une petite rangée de macarons colorés dans une boîte / quelqu'un s'endort près d'un rêve / on entend le gargouillis d'un ventre impudique / quelqu'une évoque duby les paysages le finage / odeurs de myrtille d'étable de tomme de vache viennent en visite depuis la lozère / une baleine échouée ne sait plus quoi faire de ces deux cent tonnes bleues /
Rédigé par Maryse Hache le dimanche 15 jan 2012 à 18:45 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: baleine, chat roux, duby, lozère, macaron, myrtille, tourterelle turque
comme un triomphe dans la chambre ça sonne de rayons soleil matin / brest là-bas luit / sous un noisetier nu d'hiver la blanche hellébore et son vert semper virens vous riez ma bonne commère / le chat roux et son sommeil arrondi / le chat roux et il se réveille 6 janvier 2012 ses griffes sortent et rentrent et sortent de ronronnement et font des petits trous dans le drap du lit comme le chat de maumau "qui plante des griffes dans la cuisse à travers la combinaison blanche (points rouges à travers la combinaison blanche (petits boutons rouges perlant taches)." / un vase communique en silence infra-mince sur un meuble en odeur de cire / une baleine échouée au bord des grands vides écoute les voix @FFilées du vendredi enchanté /
Rédigé par Maryse Hache le samedi 14 jan 2012 à 16:42 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
rebond entrelacé à autobiographie des objets 58 de françois bon
texte mien seul publié aussi dans les commentaires de autobiographie des objets
Nous aurons été des inquiets. Nous n’aurons pas su habiter. Ces maisons dans lesquelles on entrait avaient leur permanence : les vies s’installaient une fois par toutes. Pour ça aussi que les cassures sont si dramatiques : ils n’ont pas appris à faire sans. Pour ça aussi qu’un livre comme Sans famille d’Hector Malot nous harponnait plein ventre.
ils avaient su habiter dans ces maisons deux fois pout toutes une première chacun au fond de leur enfance un au pas de calais à boulogne sur mer une à maisons-alfort une deuxième réunis au fond du mariage en vallée de chevreuse seine et oise dans la rue qui passe sous un grand viaduc . pour ça que l'aubépine des fiançailles plantée à maisons-alfort devait la suivre déplantée et replantée au jardin de la vallée de chevreuse et y entrer en permanence
J’en revois, de ces maisons : comme ces cousins pharmaciens, dans la grande rue droite qui traverse Mirambeau, la maison bien trop grande, ses pièces inutiles et les souvenirs des voyages – eux, qui m’avaient offert Sergent Pepper’s, que je n’aurais eu les moyens de me procurer seul, ou bien même je n’aurais pas osé.
j'en revois de ces maisons : comme celle de ces oncle et tante dans la belle avenue de lamballe du paris seizième maison très grande à piano et salle de bains ou celle de ces autres au fond d'une cour rue falguière quinzième arrondissement de paris appartement à immense couloir courbe au bout duquel était ils disaient l'office et je crois gens de maison dans une immense pièce il y avait deux immenses fauteuils en cuir blond tabac
Ou bien quand les grands-parents, une fois le garage de Saint-Michel en l’Herm vendu, comme on vendrait quarante ans pile de sa vie, s’étaient établis à Luçon, quinze kilomètres, dans une maison où tout de la leur avait pu se poser armoire par armoire et chambre par chambre sans changement.
ou bien quand les grands-parents avaient quitté chacun leur enfance une de l'avenue emile zola l'autre de je ne sais pas où et s'étaient installés au fond du mariage quelques rues du paris quinzième plus loin avenue felix-faure ils avaient posé un buffet une petite vitrine une table six chaises une bibliothèque en acajou avec porte vitrée leur lit et une armoire il y avait un grand fauteuil louis XIII
Au lieu de ça, nous errons, à peine posés dans des villes malades.
sais-je habiter la maison mienne au présent de la vallée de chevreuse quatre fois pour toutes?
J’avance ici à tâtons : j’avais l’image de ce fauteuil, soudain retrouvé en août dernier, dans cette maison de Damvix où je n’étais pas entré depuis probablement vingt ans – ce n’est rien, vingt ans, quand on marche dans ses souvenirs. C’est beaucoup pour une maison : le ciment fatigue, les choses décrépissent, elles sont restées là pourtant, elles n’ont pas bougé, même ce désordre de papier, dans le tiroir du milieu du buffet, on pourrait trier ce qui remonter à quarante ans et plus, et porte les marques manuscrites de tant de décès depuis lors.
j'avance dans le souvenir de ce fauteuil louis XIII toujours là en sa permanence depuis plus de cent ans dans les maisons de la famille et avant en quel lieu. a-t-il été détrempé lors de la crue de la seine en 1910?
Avenue Emile Zola
http://lefildutemps.free.fr/crue_1910/quinzieme.htm#emile_zola
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il a déménagé peu aprés avec ma grand-mére au fond de son mariage avec fernand avenue felix-faure. il était installé devant la bibliothèque acajou à porte vitrée parallèle à la fenêtre (autant qu'un fauteuil peut -être parallèle à une fenêtre) en face du piano sur lequel était posé un rectangle d'eau dans lequel nageaient quelques poissons rouge. faisait face au fauteuil louis XIII celui de mon grand-père lorsquil recevait visite fauteuil roulant celui-là avec manivelles car il était cul de jatte .
Dans son fauteuil, mon grand-père lisait le journal. J’en revois les vieux cartons, c’était L’Éclair, ou L’Ouest-Éclair avant que ça devienne Ouest-France– peut-être parce qu’à notre visite mensuelle nous les rapportions, les journaux du mois. Dans un garage c’est une marchandise qui a bien de l’utilité, pour protéger un tapis de sol de voiture (il n’y avait pas encore ces housses de nylon qu’utilisent maintenant les garagistes, et pour isoler aussi les pièces de carrosserie à repeindre.
dans son fauteuil roulant mon grand-père lisait Combat. le rituel de la lecture était lié à celui des petites miettes platese et brunes déposées à la surface du rectangle d'eau pour nourrir les poissons rouge. puis venait le rituel de la couverture qu'il disposait autour de sa taille car il allait bientôt prendre sa place de vigie à la fenêtre et il se protégeait d'un petit vent qui passait en bas de la dite fenêtre qui avait nom coulis d'air
et l'usure est venue dans l'assise des visiteurs. fernand ne se déplaçait guére en dehors de la maison et pour cause. il y avait le jour de la tante madeleine à l'haleine nauséabonde raie au milieu et frange au ras des yeux qui lui donnait l'air un peu buté petit ruban noir autour du cou pour tenir les rides véloces venait-elle de bezons où elle a tombeau. il y avait le jour du cousin lucien grand homme autrefois blond ou roux, en âge de grand-père lui aussi, on le disait avec du solennel respect dans la voix ingénieur aux ponts et chaussées un jour d'été où notre famille prenait vacances on apprit sa mort au soleil de la plage . il y avait le jour de la tante georgette elle venait de la rue d'en face houdart de la motte on pouvait lire sur la façade de son immeuble gaz à tous les étages elle aussi raie au milieu air un peu buté elle était originaire d'alsace. il y avait le jour de jacqueline souris. et il y avait tous les jours - l'une habitait le même appartement que le fauteuil, l'autre le cousin habitait l'appartement au-dessus - deux petits mioches juchés sur le fauteuil à goûter au vert paradis à jouer à des jeux au fond de leur enfance à s'inventer des paroles que personne ne retrouve au fond de leur adulteâge
Aucun de nous pour contester à J-C. que cette maison devienne sienne : quand, à dix-huit ans, il a appris qu’il aurait à se passer de la vue, on a tous commencé d’en porter la question en nous-mêmes. Et c’est peut-être pour cela qu’il m’était à la fois si difficile d’y revenir, mais qu’en même temps c’est possible : dans la maison, le fenil, le garage, le jardin et même les conches, J-C. voit. Mais ce qu’il voit, c’est probablement exactement ce que je vois moi au-dedans, incapable de présent. Et donc la cuisine restée strictement à l’identique : que lui importe, à lui, qui voit avec les mains, et ces curieux sens de la présence à distance qui ne nous sont pas accessibles. Là où était l’ancien placard, on traverse le mur. J’ai beau savoir qu’il s’agit d’une ouverture banale à l’excès, de ciment brut (pourquoi J-C. se préoccuperait-il de peinture, et on dirait que les siens ont intériorisé cela aussi, que ça fait partie du partage qu’on lui doit), je ne pourrai jamais franchir cette ouverture sans l’impression que je traverse le placard et les objets qui sont sur les étagères de bois minces, déformées par l’humidité résiduelle et le poids de ce qu’elles contiennent. Ainsi, dans ce qui était leur chambre, et là où je l’ai vu pour la dernière fois, le salut qu’on fait aux morts, le front froid qu’on embrasse et ce curieux visage qu’on ne reconnaît pas [1], presque enfant et rétréci, les mêmes tableaux sont restés aux murs, et pareille la fenêtre qui semble désormais enterrée par la route sans cesse exhaussée, maintenant que Damvix est devenu une étape touristique dans le maraismouillé. Ils ont cassé la cloison et ils ont bien fait : d’ailleurs, à découvrir par la trace au plafond quelle en était l’épaisseur, ça n’a pas dû être difficile. L’armoire aux livres, qui est le terme de celui-ci, mais qu’il n’est pas temps de rejoindre encore, était ici, où il y a de vagues étagères et un journal. Ici aussi le téléphone, et comme c’était le seul aux Bourdettes, le nom du lieu-dit, le 6 à Damvix servait au voisinage, pour les vêlages notamment. L’armoire aux livres est partie au grenier, on devait aller la voir, et puis j’avais ma dose d’intensité, on a gardé ça pour plus tard.
la pièce habitée par le fauteuil on la disait salle à manger. je vois encore au-dedans la table le poële vert bronze avec une petite porte que l'on ouvrait quelquefois pour y glisser un plat que l'on voulait garder chaud à côté une petite vitrine où s'exposait quoi d'autre qu'une petite figurine danseuse espagnole à jupe volants et pois les six chaises et du côté opposé au fauteuil sur un petite table un grand poste de radio avec une petite ligne verte lumineuse trait de repérage des stations et j'entends encore au-dedans une sorte de gazouillis sonore lorsqu'on tournait un bouton qui modifiait la position du trait vert
Il n’aurait pas laissé se perdre du papier comme ça, le grand-père. Les enveloppes reçues par le courrier étaient décollées à l’eau dans une bassine, pendues au fil à linge pour séchage, et recollées à l’envers pour le prochain envoi.
jamais je n'ai vu la grand-mère dans le grand fauteuil Louis XIII
Après son décès, le journal continue d’arriver, de la même façon, à la même heure. Parfois, dans ces quelques mois (au retour de la Villa Médicis), où je m’héberge à Damvix, je romps avant elle la bande brune. Elle le lira après son repas. Je n’ai plus souvenir de comment ils le lisaient, sur les deux fauteuils, à tour de rôle ou en se passant les pages.
aprés le décès du grand-père le fauteuil s'est installé rue brézin quatorzième arrondissement de paris. et c'est le père qui s'y asseyait. il y lisait France-soir et le dimanche le Hérisson. (le buffet avait déménagé chez un petit-fils en province avec la petite vitrine le poste de radio avait disparu dans un cimetière aux objets obsolètes) peu de jours avant sa mort il s'y asseyait encore. il avait habité trois fois pour toutes une au fond de son enfance et deux au fond de son mariage
« On parle de toi dans le journal », dépôt aussi de l’autorité symbolique : les accidents ou les prouesses. Peut-être que plus tard, dans ma propre famille, un bout d’article dans Ouest-France (y compris dans celui où, après inversion de ma photographie et de celle de Leslie Kaplan, les critiques des deux livres étaient inversées aussi) valait pour preuve bien mieux que le livre lui-même – mais il fallait qu’il s’agisse d’un journal légitime sur le territoire même, leMonde par exemple n’opérait pas.
aprés la mort de mon père, c'est dans le fauteuil Louis XIII que ma mère pleurait et lisait les journaux
La permanence serait dans ce rapport au verbe habiter : l’isolement où on est, comment le relier à la communauté. Les lettres et le courrier postal l’accomplissent pour le domaine privé, le journal s’en fait la médiation pour le domaine public. Il se trouve que pour nous désormais les deux instances en gros se rejoignent, sans pourtant se confondre. Le temps de veille que j’organise est évidemment variable, n’est plus conditionné par la source unique du journal parce que c’est celui-ci dont on se saisit gare Montparnasse, ou bien qui vous arrive par la poste. Le matin, vers 5h, dans ma rue, j’entends le bruit de la Mobylette qui délivre à quelques personnes La Nouvelle République du Centre-Ouest, que pour ma part je ne lis pas – n’étant pas dépendant du territoire départemental ou régional pour mes activités.
je ne lis plus guère les journaux papier et ma grand-mère s'appelait blanche
Quand l’heure de lecture était finie, ma grand-mère avait pour autre rituel de partir chez Blanche, la voisine, et lui porter le journal lu, en rapportait le journal de l’avant-veille, parce que Blanche à son tour avait passé celui de la veille à sa voisine, qui ne connaîtrait jamais la vie du monde autrement qu’à un jour de décalage. Presque une propagation de liens pour nous aujourd’hui, partageant les articles repérés, selon les diverses communautés qui sont les nôtres, et chacun ses intersections propres de communauté.
je ne me souviens pas avoir jamais vu ma grand-mère lire un journal
J’approche progressivement de l’armoire aux livres, qui sera mon terme, dans la pièce désormais sans cloison où je revois le front dur et blanc du grand-père mort.
le fauteuil Louis XIII habite maintenant une maison de l'ancienne seine et oise, dans la rue qui passe sous un viaduc. on y voit certains jours à côté d'une fenêtre une femme assise lisant écrivant sur un rectangle plat et lumineux
Au mois d’août dernier, j’ai revu ce fauteuil, comme à la fois surpris qu’à écart de vingt ans, en rotin fragile, il ait pu ne pas s’éloigner de la fenêtre avec la lumière, et du petit convecteur électrique, à la fois dans la certitude que c’était normal. Peut-être que J-C., propriétaire désormais de la maison, utilise le fauteuil pour cette légitimité même. Moi j’y revoyais le moment, après repas, qui était réservé à la lecture du journal : l’identification qu’on a à l’information quand elle est liée à celui de votre communauté, qui était d’abord celle d’un pays, la commune, le canton, le département – puisque ainsi était construit le journal –, pour eux qui savaient encore habiter. Ce ne l’est plus pour nous.
Rédigé par Maryse Hache le samedi 14 jan 2012 à 14:35 dans rebond / écho | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: autobiographie des objets, av felix faure, fauteui Louis XIII, françois bon, habiter, rue brézin, vallée de chevreuse
fond de l'âme en promenade dans petite flaque ondulée avec morceau de ciel / Vent vient en 5 janvier 2012 avec deux tourterelles turques rosé sable comme un charme du réel / Vent va jusquà équihen dans les haubans sa main dans la sienne en douceur de confiance et sa soeur de l'autre côté du grand manteau et sa main aussi dans la sienne / un avion fait son bruit à l'approche d'orly / dans l'escalier une petite fenêtre à morceaux de couleurs joue de grince avec Vent / un bas-rouge en mémoire au pied de l'escalier au cas où Vent et fenêtre en grince effarouchent les enfants / le chat roux en sommeill sur un lit / la ville en voitures chantiers boutiques et macadam / des mésanges yeux maquillés ventre jaune tête bleue se succèdent à picorer sur la rambarde de fenêtre / et une baleine échouée sur sa rive de percale goûte à l'agitation de Vent /
Rédigé par Maryse Hache le vendredi 13 jan 2012 à 18:33 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
sous la langue qu'est-ce qui a glissé ? / dans une fenêtre à lumière de poésie une inquiétude fixe Esther / la lune touche le ciel de la nuit / son d'avion pour un ah les voyages certains applaudiraient / une belle endormie quelque part vers la forêt de Brocéliande 4 janvier 2012 / dans une chambre quelqu'un ne dort pas / au ventre récurrence des valeurs / une baleine échouée s'installe encore dans le poème près d'un pétale fané rose
Rédigé par Maryse Hache le jeudi 12 jan 2012 à 18:30 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
vers justifiés (22) / essai
amal game à lance-rais
mousse des rayons rimb
bombardements miel bre
tonnes bombardes biblio
thèques à bosons rayon
nages et soleils ultra
violet le rayon de tes
yeux vlan dans le mill
e bombyx et vers à soi
tombe vertical au sols
tice l'été d'un puits
ô lumière éblouissante
te laisseras-tu te lai
sseras-tu rayir si par
hasard dans le tunnel
en pays à grand effroi
tu croises troubadours
ou lou bel Lucien Suel
qu'ils virent brûlures
froidure et grand paur
Rédigé par Maryse Hache le jeudi 12 jan 2012 à 00:46 dans quand C'est cRâne | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: christine jeanney, lucien suel, rayons, rimbaud, soleil, troubadour, vers justifiés
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