ANIMAUX A GRANDE CARAPACE, REGROUPEZ-VOUS !
Volodine, Le Port Intérieur
égarez-vous
ombres des marges, courez, frappez !
cherchez à l’intérieur de soi
sur le parking ?
regarder le GPS et non la route
attendre la fin du signal pour avancer
changez de flux pour rester à flot
dans vos pas sans chemins
dans les maquis les marais salants les miasmes d’eau douce
sous les ombres glissantes des saules affolés par la brise
Salés, les chalutiers et garez-vous, enfin !
eh ! gare-toi !
gare à toi !
Pour que le sol s’ouvre de colère
frappez du pied poings serrés
descendre le long de la crête sur les chemins sacrés
longez la crête d’ici là et contemplez le temps
RER B, RER C
et le A ?
provoquez, provoquez
massez la roche
grattez sous la peau Oublie mon numéro !
et sucez les os jusqu’à ce qu’il ne reste rien pour les chiens
ruissellent les rochers des râles de la riposte
laisser pleuvoir les hallebardes
désobéir
quand gronde le tambour puant, désobéissance!
croire en ses rêves, croître et crève, goître mièvre
frères en ses moires
ne pas être aimable avec les gens qu’on connaît
obéir à soi-même, ouais !
il a craqué son pantalon !
ignorer la consigne
sortir des cadres,
n’en faire qu’à sa tête
le moment venu on renonce
suivre un chemin, bon ou mauvais, la voie tracée
suivre son instinct, toujours
désobéissance en général
Révolution !
Jusqu’à ce que l’amour en liesse et en liasse nous renverse à souhait
La grande messe des masses
Se laisser percuter par le choeur détraqué
un pied devant l’autre
marche à l’envers sur les villes sous les villes, remonter les couloirs
emprunter les foules à contre-sens, gave roulée jusqu’à la source
désobéir aux suites logiques du jour qui succède aux nuits, puis aux jours
désobéir à la désobéissance même –
désobéir, ce n’est qu’obéir à l’envers: être plus pervers encore
S’exiler en Islande, où les jours durent six mois.
et où il n’y a plus rien à bouffer
S’exiler en soi, où six mois durent davantage
De la faim comme dévoration des jours : suffit.
Inauguration du jour nouveau qui pointe
Allons zenfants !
couper le fromage dans le mauvais sens
usage du masque
ton masque est un labyrinthe imprenable!
Et les masques usagés ont rendu l’âme en soupirant
Et les visages usés de toutes les vieilles combines
et vachement hydratant !
facile à dire – et à faire ?
créer un pseudonyme ; Grande Inconnue, Grave Insoumis. Un visage d’argile.
mieux vaut avatar que jamais - concept web 2.0
à la chute du masque tu te relèveras
Le masque parfois déteint sur le visage
toujours à l’état de promesse
jamais de masque à Venise (facile)
je me protège du rayon vert au rayon des roides
à l’aloé vera j’irai voir l’avenir brulant des balivernes
Scream ?
et le mascarat ?
le masque à rat ?!
et la plume
connaître son corps
ne compte que sur tes paupières pour ne plus rien voir
bien vivre avec (ou sans)
souffler et s’essouffler
la corde à sauter
Inspirer l’air du temps
Bomber la poitrine des suites d’infortunes
La ritournelle retombe dans les limbes
ne pas se laisser tomber
laisser tomber ces fichus escaliers
fumer, c’est pas bien
sauf si c’est du saumon pour les omega 3
lui dire bonjour dans le miroir
ou bien, demander à quelqu’un(e) de te l’expliquer
souffrir les caresses
un mètre cinq de jambe
connaître le sien mieux que le mien
apprivoiser corps asymétrique
Rechercher harmonie par symétrie
Corpus
delicti, délicieux
déliquescent
‘core puces ! aïe
Christi
gérer les restes
accroupis-toi sans cesse dans les cendres
n’oublie pas ta réunion Tupperware
finir les plats des enfants
ne pas hésiter à ouvrir la poubelle
tailler sa plume en fer
s’accommoder les crocs
faire du sport tous les jours, sauf en semaine et jours fériés
crème de nuit, crème de jour
éparpiller les cendres
Les cendres des ancêtres qui s’attardent dans la douceur de l’aube
recroquevillés cadavériques croquants acteurs coquins
Tombeau ouvert, je contemple
principes diététiques
ce qui scintille en toi, arrache-le
ne regarde pas les autres c’est en toi que ça se passe
regarder quand même un peu pour ne pas se cogner
mesure de ce qui me sépare de toi, comme un ruban sévère de contorsions
s’alléger au maximum, la route est longue
où est l’éthique ? Des tics parcourent le masque emprunté au mythe
Et la diète éthique ?
faire une sieste esthétique
un bol fumant, avec rien dedans
un couscous en dessert
et un coucou qui chante
en cas de besoin
si tu perds l’usage de la parole, rampe vers les reines gueuses!
Se munir d’une lampe de poche, les jours sont courts
Et les jours courent de proche en proche,
Retrouver ses lunettes
Appelle, appelle, appelle
Oublie mon numéro !
appuie sur le quatrième bouton rouge à droite et rendors-toi aussitôt
caresse le chat
dans le sens du râle
ne penser au besoin que par défaut
CRIEZ!
Courir dans l’autre sens Tupperware
Son doudou, parce qu’on est toujours plus fort à deux
connexion pour certains !
ce qu’on leur laisse
rien du tout
du moins
des mots dans les oreilles
du moins
une lueur d’espoir
un flacon déjà presque vide
effets de surface
un chêne
moins que moins
un as et un valet de pique
de la sueur, des larmes, du saucisson
leur laisser l’espoir, ne rien donner
à qui ?
à eux évidemment !
ce qu’on leur laisse
et ce qu’ils prennent
des rêves qui désorientent ou donnent enfin la réponse
mais leurs cris
mais à qui ?
crier, ne pas crier
même si tu vois en toi la lune absinthe, ne crie pas !
porte ta voix toujours plus haut
étouffer, rejeter
mets un chiffon dans ta bouche au décollage
chuchoter dans ta bouche
ne pas hésiter à ouvrir la poubelle
ne pas attendre que bouche soit pleine
libérez vos syllabes
déclamez vos états
écouter l’autre, ce n’est pas seulement écouter ce qu’il dit
exulter enfin et écouter l’écho de son propre silence
sourde
alors chante
août tu veux
et février tes cordes
si tu vois un tunnel avec de la lumière au fond, fais demi-tour
et si tu vois de la lumière dans l’autre fond : creuse.
chuchote à t’en briser la voix
rappel
s’il reste des ruines, émiette-les !
et s’il ne reste rien, prends tout !
tous aux abris !
ne change pas, perpétue-toi !
marcher en dehors des restes
marcher en dehors des ornières
pour votre sécurité ne traversez pas les voies
Attendez l’arrêt complet du manège !
Cuti
rappelle stp
nous vous rappelons qu’il est interdit de fumer dans les toilettes
remplir votre déclaration d’impôt
changer d’adresse
j’espère que tu as payé la cantine
et les autres ?
C’est l’enfer !
Vive Sartre !
leur nom est personne
Je est moi
Font bien marrer
c’est rigolo
s’en emparer, s’en détacher
quels autres ?
si je est un autre, nous sont les autres
si le poète est voyant, nous sommes sa bouche
si la visage est un masque, nous serons ses verrues
détruire l’issue
ouvrir la porte
sans les courants d’air
changer les portes
blinder les portes
porter les blindes
mettre un bouchon
mais pas trop loin
en construire une autre
et puis encore une autre et encore une autre
achever les cimetières
ouvrir les cimetières
enterrer les cimetières
l’issue de ses vices
piétiner la taupinière
combler la fissure
prononcer la clôture
abandonner
recommencer
et devenir taupe
et fier
et pourquoi pas
se taire
parle, il restera toujours du silence après
plutôt se pendre
s’il y a un masque, ne te démasque pas, s’il y a une ceinture, pends-toi!
à ton cou
plutôt se perdre
plutôt crever
plutôt, mais le plus tard sera le mieux
distribuer les cartes dans le désordre
et la ciguë ?
“La femme à la corde, la femme à la tête dans la cuisinière à gaz” (Hamlet-Machine)
vivre!
écouter l’autre pour le détourner
réchauffement climatique, plus d’arbre, bientôt. A quoi se pendre ?
se reprendre et s’épandre
à tout prendre, s’éprendre ?
s’éprendre et revivre, donc ne plus se pendre
Mai où ça ?
août tu veux
septembre c’est tendre
mal partout, sauf ici
janvier qu’à ma tête
février ce qui te plaît
mars t’attaque
les faits vriés sont parus dans les journaux, d’hivers informations
rides éphémères
juillet, t’es où ?
A quand encore Mai ?
au prochain souffle d’air
Sous les trottoirs, l’amer
Derrière les murs, d’autres murs
Dans les ministères, des voix sourdes
Au-dessus du ciel, de la terre qui ment
contradictions élémentaires
silence à la fin du gouffre!
gouffre au bout du fil
le temps passe immobile
être ou ne pas être, être ou apparaître, ne pas avoir l’air de ce qu’on est, ne pas être ce qu’on paraît
sous une lumière tiède et noire
bête et méchant
con et beau à la fois
dictions contraires
boire et conduire
boire et mal se conduire
refuser de choisir
sous-programme
après nos rêves: poussière qui danse, après la danse: lunaire silence!
afficher le sous-titre
écrire suffit
aller bosser tous les matins
écrire suffit
rejoindre celui qui habite au sous-sol
écrire suffit sa peine
déjeuner avant 13 h
entrer dans l’ordi, se retourner au dernier moment : leur dire au revoir avec un petit sourire
ramasser les miettes
ça peine
Téléphoner au dentiste
avant de faire une sieste crapuleuse
précautions élémentaires
s’il fait très noir sur la côte ouest, descends les chaloupes avec tes griffes chaudes ! à
mettre un gilet pour aller dans la baignoire
là, à l’instant, devant soi, l’inconnu est si vaste que pour fixer son image
regarder ses pieds quand on traverse le doute
partir à l’aventure
mais revenir sans histoire à dormir debout
changer de visage pour éviter d’être reconnu par une célébrité
mettre une chaussure à l’envers pour brouiller les pistes
N’oublie pas ton parapluie
surtout par grand soleil
goutte de lumière qui transperce, acide sur le métal de ton visage
Watson t’est cher
sauve qui peut
toile d’araignée jacasseuse, sauve qui peut!
sauve qui peut ! 14 juillet, vacanciers, plage, monuments aux morts, et messes des minuit, tongues, crèmes solaires, cadavres.
peut qui sauve
sauver qui ?
cochon qui s’en dédit
il dit qu’il sauve le cochon
chercher dans le fond de sa poche : y a plus la clé, courir quand même
découvrez qui ne vous suit pas
lady gaga
chacun pour soi
c’est pas moi
demain je te sauve s’il en est encore temps
mais là je me sauve
et courir, un r, avec une seule jambe. courir pour se sauver, de quoi ?
Du conditionnel et du futur pour courir à deux airs
à jamais
janvier qu’à ma tête
braises sous décembre
ultimes conseils
ne plante pas tes crocs dans le clown affable!
Dis bonjour à la dame !
ne mets pas tes doigts dans ton niais
c’est au pied du mur qu’on le voit le mieux
écris une fable au clown
Tiens-toi droit
et ras et risible
presque abattant dans la risée, dans l'esclaffement, dans le grotesque, le sens que je m'étais fait de mon importance
rrrrrrrrrrrrr
bbrrr bbrrr bbrrr
avoir sous la main une machine à masser les pieds
les mains SUR la table
inutiles conseils
ne jamais écouter les conseils
Dis bonjour à la dame
oublie surtout ne te retourne pas
un couteau un bout de ficelle rien d’autre
vide tes poches
mouche ton nez pour dire bonjour à la dame
jette ton nez pour dire au revoir au mouchoir
et lave tes mains !
ne perds pas tes mains de lave
apprends à sourire
tiens-toi droite
mais tords toi de rire
sois moins gauche
justesse qui s’arrache à la maladresse même : change de main pour écrire -
regarde la forme des phrases, les directions neuves qu’elles prennent
et jette toi dans le précipice du verbe
les mauvais jours finiront
bientôt tu ouvriras la porte
et tu fermeras toutes les fenêtres, pour pas qu’on te pique tes bonbecs !
à la va-comme-je-te-pousse agnespk
une ligne vide, j’aime pas
et après?
et après, rien ! nada! niente!
zorro est arrivé en se pressant pour une fois, Olé!
Après la pluie le beau temps
les terribles commenceront
On tuera tous les affreux à l’aube
et même après
Après la lune rousse
à Pâques ou à la Trinité
Sur mer
Un mercredi de printemps
peut-être
et à la lune blanche, on convoquera le poète
qui laissera entrer cette fraîcheur blême
et tu ouvriras les yeux
expérimentez il en restera toujours quelque chose
un jour bientôt peut-être tu arracheras l’ancre
une fois l’ancre arrachée, on se sent seiche
ancre allègre
allègre claude
et des doigts en moins
Qu’est-ce qu’un chemin ?
une trace
jusqu’à ce qu’il ne te reste plus rien
là, à l’instant, devant soi, l’inconnu est si vaste que pour fixer son image
il faut cligner trois fois des yeux
mais très violemment
puis se retourner
et vivre
“On est prié de tenir les siens en liesse” (Alechinsky)
et les vôtres en laisse
et les autres ?
je ne serai le chien de personne
même pas d’Ulysse
ni celui à sa mèmère
ni celui de Micheline la bouchère
de la rue Paul Vaillant Couturier
qui peut pourtant manger autant de saucisses qu’il veut
mais de qui serai-je le chat?
Levez l’ancre, capitaine!
anti-sous-marinage
insubmersible, carapace.
à l’accordage !
Viens jouer dans ma même cour
dans le clown affable
chi va piano va sano
Me cours pas d’ssus !
à l’accord d’âge
Désaccorde moi
et retrouver les harmoniques
A la corde, à je...
Ah, l’accord ?
non, la corde à sauter
de joie
pour les pirates du bonheur
Make it View
maquille toi !
fais toi belle !
Il faudra souffrir
Décroche tes rideaux tu verras le monde
briser la vitre
fermer tous les reflets
les reflets qu’on ne voit pas
les reflets qu’on ne veut pas voir
et ta soeur
Décroche ton téléphone, tu m’entendras !
décroche tes rides, pour te dérider
est ce que l’on peut m’effacer ?
Débouche ta bouche
la dame est brillante
sueur et fond de teint se mêlent
au naturel
maquiller quel visage?
les quilles pour en faire des marionnettes et n’oublie pas de repeindre les volets
penchez-vous au-dehors
crachez par terre
dans le sens du vent
(sinon...)
parler breton
dans le sens du vent
la cuisine au beurre
plus dure sera la chute agnespk
e pericoloso sporgersi
avant la chute l’envol
e pirocolos spongersi
vertigo
ne boudez pas les balconnets
du monde au balcon ?
zut l’est tombé
et pof ! le chien.
et paf ! la chienne !
Centre ton livre livre au centre et tes intérêts est ce que l’on peut lire au lit avec un ipad? Li ? si tu regardes droit devant t’es ki toi jmpineau? et protéger son lit avec un ipad, on peut ? désaxé pousser jusqu’à la marge |
Compose tes traces, efface
marche dans le sable et retourne toi
accroupi tu défèques dans un trou
tu te retournes il n’y a rien
tu as enfin réussi
déjà tout petit tu volais les rognures d’ongle
de tes parents
flotte
écris, et n’efface plus
Veuillez vérifier la syntaxe de l’adresse
si vous n’arrivez à naviguer sur aucun site, vérifier la connexion
si votre ordinateur ou votre réseau est protégé par pare-feu assurez-vous de casser votre syntaxe, ne citez pas vos sources, ne vous assurez-pas
faites rendre gorge à la langue
brillez comme sardines
sautez dans l’infini avant l’heure des racines
épileptique-ponctuation
Enclume pour forger des syllabes
que langue prenne gorge
qu’alphabet cuise dans chaudron
faites rouge-gorge à la langue pour lui clouer le bec
mais les animaux morts s’étouffent sur leurs mots
l’alouette s’épuise à chanter pour toi qui ne l’entends pas
On a compris nous aussi
Quoi? Nada, niente!
Que tout a une fin
Vous, moi. Surtout moi.
Sur tout moi rejaillit le début, l’aube oubliée.
Les filaments d’un premier matin, ainsi perce la lumière
Doc, tu mens !
Hypocrite Hypocrate
Fascinez-vous mutuellement
Accrochez-vous aux gréements
Vous en aurez de l’agrément
A votre gré
A tous les degrés
Agrégés et agrégats,
Désagrégez-vous
Gangrènes graveleuses
grumeaux et gravats!
Gravez de grands mots
Mangez des agrumes...
Et évitez de maugréer.
Et si jamais mes cris
se voyaient du dehors
à portée
perçante
ils casseraient la vitre
ils casseraient les tasses
en miettes minces
en petites particules transparentes et éclatées
en milliards de morceaux ciselés
en de multiples pointes acérées
et ne seraient guère une chose partagée
ce serait la chose de la guerre partagée
je voudrais être
de ce cri
qui vous tue
Et si jamais ils s’entendaient
de l’autre côté des rivières
répercutés par l’écho
d’un espace libre de tout obstacle
C’est dans leur petite tête cet écho infini
qui leur dit que l’espace d’un instant ils sont libres
libérez l’espace libre
donnez-nous la barre d’espace
et barrons-nous avec
Marche à l’ombre des ombres
à bas la vie morte, chère et dépeuplée
ne votez pas, marchez
ne marchez pas, courrez
ne courrez pas, volez
n’achetez rien, dispersez tout
éclatez toutes les vitres en mille morceaux
dansez-vous les uns avec les autres
écrivez-vous les uns sur les autres
attention : le mot amour se vend aussi
attention : on vous écoute, criez plus fort
attention: on vous regarde, soyez davantage envahissant
la vie contre la survie : la prise contre la surprise
belle et rebelle - ce n’est pas de surenchère dont nos rêves sont faits
être ou ne pas être : mais écrivez
va-t-en, monde ancien
reculez, lettres mortes
périssez, vieilles peaux
allez, papier de peu et de trop de grain
joie à celui qui lira
le mot de la fin : ce qui commence après lui
une parole
enfin drue
aiguë
hors de toute incarnation
Je rêve ou il n’y a pas d’autre monde ?
Il y en a un mais il s’est caché
Il n’y en a pas, mais celui-ci
n’est pas le nôtre
Ne nous faisons pas refiler de contre façons
par notre mémoire infectée
apprendre à guérir du désespoir c’est une chose
maintenant apprenons à guérir de l’espoir
Faisons diversion
Je te voudrais
une lettre ouverte
que tu écrirais sans moi
et que je pourrais lire
à mesure
de ma pensée contrariée
de toi
dans laquelle
il n’y aurait plus que cette intention
inaccomplie
déroulée
sous mes yeux
de ces mots
qui déjà
ne m’appartiendraient plus
Libérez les mots
Lâchez les verbes
Détachez les adjectifs
Fouettez les adverbes
Excitez les prépositions molles
Stimulez les pronoms fourbus
Abandonnez les discours
ergotons à minima
sur la place du sénat
brandissons les bras donneurs de leçons
Blanc
L’écran blanc la page
l’écran sans les mots
blanchir l’espace
noircir de balivernes
un espace à la Jules Verne
merci ! (pourquoi donc le correcteur m’ajoute un s ?)
Le correcteur est débile !!! ou il n’aime pas Jules
ou bien il veut accorder : Jules pour lui est pluriel, alors Verne aussi
Des Jules et des Vernes
Des Vernes et des pas mûres
Des bulles et des verres
Champagne pour tout le monde !
(c’est mon programme)
Je vote pour toi sans hésiter
Oubliez tout ! (le grand blanc)
Méfie-toi des souvenirs comme d'une montre arrêtée. Georges Schéhadé
Faites vos devoirs
de mes moires !
Place à la grande caravane de mots !
Grattez les murs
Caressez les cheminées
Cognez les toits
Tapez à toutes les portes
Peignez les girafes
Giflez les zèbres
Embrassez les rhinocéros
Fermez les robinets
Ouvrez les vannes !
Quittez les fenêtres fermées
dégagez la vue
ôtez les grand calicots
ne laissez passer que les songes
agrippez les tours
partez avec le vent
ATTENTION LE TRAIN VA PARTIR
voir la vidéo de cet atelier google docks proposé par fbon : l'écriture du texte en train de se faire à plusieurs rédacteurs, chez pierre ménard / philippe diaz, liminaire
piste de travail : les Slogans de Maria Soudaïeva/Antoine Volodine, proposé par fbon, l'ensemble des contributions ici, je l'ai repris, copié-collé, chez françois bon
mercredi matin couloir jaune lumière électrique six chaises rouge un homme passe dossiers sous le bras porte jaune faux bois un nom sur la porte un homme ouvre la porte une jeune femme se tient à côté de lui il appelle quelqu’un par son nom la personne se lève va jusqu’à lui bonjour il dit ils se serrent la main la porte se referme
mercredi matin couloir jaune lumière électrique huit chaises vertes un homme passe dossiers sous le bras porte jaune faux bois un nom sur la porte un homme ouvre la porte une jeune femme se tient à côté de lui il appelle quelqu’un par son nom la personne se lève va jusqu’à lui bonjour il dit ils se serrent la main la porte claque
mardi matin couloir électrique lumière jaune huit chaises rouge un homme passe faux dossiers sous le bras porte jaune bois kraft un nom sur la porte un homme ouvre la porte une jeune femme se tient derrière lui il appelle quelqu’un par son nom la personne se lève va jusqu’à lui il dit au revoir ils se serrent la main la porte claque
dimanche matin couloir jaune lumière électrique six chaises rouge un homme passe baguettes sous le bras porte jaune faux bois un nom sur la porte un homme ouvre la porte une jeune femme se tient à côté de lui il appelle quelqu’un par son nom la personne se lève va jusqu’à lui bonjour il dit ils se serrent la main la porte se referme
mardi matin couloir jaune lumière électrique six et huit chaises rouge un homme passe dossiers cuir sous le bras porte jaune faux bois un nom sur la porte un homme ouvre la porte une vieille femme fatiguée se tient derrière lui il appelle quelqu’un par son nom la personne se lève va jusqu’à lui bonjour il dit ils se serrent la main la porte claque
tous les matins couloir électrique lumière jaune huit chaises rouge un homme passe dossiers sous le bras porte jaune bois kraft pas de nom sur la porte un homme ouvre la porte une jeune femme se tient derrière lui il appelle quelqu’un par son nom la personne se lève va jusqu’à lui elle dit au revoir la porte claque
mercredi matin couloir jaune lumière électrique sept chaises rouge un homme passe dossiers sous le bras porte jaune faux bois un nom sur la porte une femme ouvre la porte un jeune homme se tient à côté d’elle il appelle quelqu’un par son nom la personne se lève va jusqu’à lui bonjour il dit ils se servent à la main la porte se referme
Mardi matin. Dans le couloir jaune, la lumière électrique éclaire six chaises rouges. Un homme passe, dossiers sous le bras. Il toque à la porte jaune en faux bois avec un nom gravé dessus. Un homme ouvre la porte, une jeune femme se tient à côté de lui. Il appelle soudain quelqu’un par son nom. La personne concernée se lève et va jusqu’à lui. Il lui dit bonjour et se serrent la main. Soudain, la porte se referme.
mardi matin plate forme jaune lumière électrique six chaises rouge personne ne passe dossiers sous le bras porte jaune faux bois un nom sur la porte un homme ouvre la porte une jeune femme se tient à côté de lui il appelle quelqu’un par son nom la personne se lève va jusqu’à lui bonjour il dit ils se serrent la main la porte se referme
mardi matin couloir jaune lumière électrique six chaises rouge une femme tombe dossiers sous le bras porte jaune faux bois un nom sur la porte un homme ouvre la fenêtre une jeune femme se tient à côté de lui il appelle quelqu’un par son nom la personne se lève va jusqu’à lui bonjour il dit ils s’embrassent la porte se referme
mardi soir entrée jaune lumière chaude six chaises rouge une ombre passe dossiers sous le pied porte noir faux cuir un nom sur la porte un homme ouvre la porte une jeune chèvre se tient à côté de lui il appelle quelqu’un par son nom la personne se lève va jusqu’à lui bonjour il dit ils se serrent la main la porte se referme
mardi matin couloir jaune lumière tamisée six fauteuils profonds un homme passe peignoirs sous le bras porte jaune beau bois un nom sur la porte un homme ouvre la porte une agréable jeune femme se tient à côté de lui il appelle quelqu’un par son nom la personne se lève va jusqu’à lui bonjour il dit ils se serrent la main la porte se referme
mardi matin, couloir blanc, lumière électrique, seize chaises noires, un homme vêtu de blanc passe, un nom sur la porte, un autre homme au même uniforme ouvre la porte, une femme se tient à côté de lui, il appelle quelqu’un par son nom, la personne se lève va jusqu’à lui, bonjour il dit, ils se serrent la main, la porte se referme.
le prochain nom sera le mien, encore 20 mn de répis