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#mh1
*
rater mieux
mais y aller
insister
il reste peut-être
quelque chose
une errance
un oubli bleu
une trace en terre
un oiseau
un fond
tout au fond
aller au
charbon
*
si elle m'a dit
le bâtiment
au fond
du jardin
ou la grille
bordeaux 18 septembre 2009
mk1
#mh2
une dernière touche de
rose
dans les branches déjà presque sans feuilles
une caroline testout
au droit de l'automne
un bouquet de chardons
un mur rouge de vigne vierge
les feuilles du chêne
la libellule sur la margelle
et le rouge-gorge
sur la ferraille rouillée
le temps regarde
au jardin
orsay 23 octobre 2009
mk2
#mh3
il y a sûrement quelqu'un qui entend quelque chose
dans les roses et les fuchsias
quelque chose s'allume
au bord d'un bruit d'eau
où sont les cigarettes
et les doigts de nicotine
tous ces jupons blancs
dans les nuages
orsay palaiseau 20 nov 2009
mk3
#mh4
écrasée cognée
application de fer
traces en rose et vert
avec crème de cire
mimosa sur l'épaule
comme de l'éternité
le cri de la peinture
au solstice de l'hiver
paris 18 décembre 2009
mk4
#mh5
le temps tire ses traits
et les cheveux
rien qu'une question de comment sans pourquoi
elle dit claude favre
moi aussi
à l'épreuve des ventres
des fourmis
et des scalps
sous les feuilles décomposées
près des boules d'hortensia blèmes
rouillés
qui se pavanent
sous les longues tiges nues des églantines
enchevêtrées d'épines
près du coussin d'hysope
de la vie verte se dresse
hors de la terre sombre
puissance au jardin
et joie du
ça recommence
23 janvier 20010
mk5
#mh6
c'est jaune c'est couloir ça sent repas à l'heure écoeurante ça marche chaussures blanches ça implante chambrettes box ça plastique beige fade ça transporte à roulettes ça bruite sons rythmés ça passe ça sonne répété régulier c'est passé
partout ça bagarre molécules
quand lanceras-tu tes longs bras de mimosa pour m'étreindre
aède
thrène
coquellicots
vieilleries
pastorales à tambourins
nous sommes faits aussi
d'hier
maintenant
et à l'heure de notre mort
avec tout ce gel d'hiver
comme elles seront belles
les violettes
mk6
#mh7
Nous avons les bras pleins de fleurs
mimosas de tant d'années;
Ingeborg Bachmann
on aurait les bras plein de mimosas
les grosses branches des tilleuls seraient comme architecture de cathédrale
le soleil serait d'éternité et triomphant
la pluie coulerait fine au bord du printemps
les jours viendraient rose dans les jours
aube et crépuscule déroulées
le monde serait posé là à portée de tranquillité
à l'écart des couteaux
#mh8
après une écoute de lecture, chez publie.net, de claude favre
on écrit des fois comme pousse le vent les feuilles _la bouche ça fait des histoires de pensée d'écriture _ça dit une parl dit frank griot _ça râcle le fond de soi le bord la surface _ça pince la nuit bleue de lune électrique
des fois on écrit comme bouge le vert la lisière des sous-bois _ça remue la limite des horizons _ça longe les haies d'églantines –ça pique les lèvres aux épines des ronces
des fois on se tait d'écriture _ça s'émiette comme partir
9 mai 2010
mk8
huitième duo : avril en mai, pour des raisons géographiques : l'une en bretagne, l'autre dans le gers
sans internet
#mh9
une vacance
faire confiance
l'espace de la pièce
roses fanées
livres livres livres
triangle de la balalaïka
papier peint aux roses bleues
l'espace du jardin
bercement du vent
branches du laurier palme
branches du grand pin
branches du noisetier
nuages
s'installer à la lucarne
dans l'espace de la langue
poser les mains sur le clavier
et fabriquer une musique
petite mais vivante
dans le bouleau
chante un pinson
#mh10
parfum des sauges
sur le bord de la garrigue ou au jardin
éclat d'une soudaine ivresse des sens
fleurs veloutées vert d'eau et bleu violet
d'ou viennent-elles
où vont-elles
pour fabriquer ce charme
pour offrir ce voyage
quel mélange
romarin et camphre
encens
vétiver
avec quelle chimie
cette chimère de bonheur
mk10
#mh11
Réjouis-toi, délecte-toi, que ta douleur s’en aille, ne sois pas triste. Viendrons-nous encore une autre fois sur terre ? Seulement un court instant nous sont prêtés les fleurs et les chants yehuaya de dieu, o ohuaya
in Les Fleurs de l'Intérieur du Ciel, Chants des anciens Mexicains, trad. Patrick Saurin, aux éditions José Corti
cueilli chez arnaud maïsetti http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article482
dans l'air déjà quelques feuilles
bientôt leur tapis brun et ocre
dans la rumeur de leur odeur
recroqueville et métamorphose
le rose hortensia pâlit
les ombelles s'inclinent
le noir violet des mûres
le noir rouge des lauriers-cerises
réjouis-toi
bientôt le chant du printemps
mk11
#mh12
Sauvage appelle
et Langue demande du "comme"
dégorgement — force volcanique — éclaboussure d'étoiles — couleurs en jaillissures — brûlures lancées
et Langue demande comment dire
images
bondissement de bête — bouillonné de magmas — lumière prédatrice — follement frappes des pieds — expulsions sonores — déversement anthracite et jaune et rouge — vert et bleu presque absents
Sauvage je te dis
mk12
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