chez www.martinesonnet.fr
Quand j’en aurai soupé de toutes mes allées et venues dans la gare, le matin dans un sens, le soir dans l’autre, j’irai m’affaler dans l’un des deux fauteuils du salon aménagé en vitrine du magasin Pier Import ; mes affaires jetées sur la table basse, je vous regarderai passer. Vous serez ma télévision. La fatigue vient, je le sens bien. Tellement d’années de pratique. A une époque, le magasin m’a servi de raccourci pour entrer dans ou sortir de la gare, mais un jour compression de personnel, fermeture de caisses, et l’axe de traversée pour sortie discrète sans achat a perdu tout son intérêt. Un raccourci qui vous gagnait quoi ? à peine une minute ? encore fallait-il supporter la vue de leur bimbeloterie exotique, fauteuils et autre meubles tout rotin forcément lascifs, coussins et poufs habillés coton des Indes, crument éclairés néon. A bien y réfléchir, longer leur salon aux bras de fauteuils tendus vers nous – comme l’offrande d’un répit toujours possible – nous fait peut-être autant de bien que la minute gagnée autrefois à traverser leurs rayons. On en faisait quoi d’ailleurs de cette minute une fois sortis de la gare, fiers de notre combine comme s’il y avait de quoi ?
déjà quelques jours que j'ai trouvé cette manière de citer ce que je lis et le partager de cette façon-là : le "blog it" de typepad / ça passe par le blog mien et par twitter //
j'aime cette proposition que les fauteuils en vitrine tendent leur bras à notre fatigue et un répit dans la ville où il y a si peu de bancs pour se reposer, même si la vitre nous empêche de répondre à l'accueil /
toutes mes venues dans vos allées de montparnasse monde employée aux écritures me sont bonheur, celles-là sans fatigue
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