l'harmonica et la disposition particulière des deux mains une pour étouffer un peu les sons puis les libérer l'autre pour le tenir
le crissement de l'aiguille sur les 78 tours harmonia mundi humoresque de dvorak
le son sourd dans les basses longtemps cru que bruit d'objet non un jour dans une forêt un animal chant de la chouette
musique insupportable des airs répétés jour après jour mêmes heures combien de fois par jours que faisait sonore générique vomitiive comme les fleurs rouge géraniums aux fenêtres
comment ne pas entendre son de télévision qu'on ne veut pas écouter quand couché dans pièce jouxtant celle où elle trône sans le pouvoir de l'éteindre comme du sable qui coule
brouhaha musiqué parlandé marchandisé des halls de grande attentes et accueil de surfaces
un dictionnaire un tourne disques un 33 t son guitare et voix de brassens le bruit de l'arrêt du bras pour bruit des feuilles tournées du dictionnaire et ça repart
musique à la mandoline et sa petite caisse arrondie ça grattait comme ça pouvait et à l'oreille ça reproduisait la mazurka de chopin po 33 n°2
celle pianotée des ballonnés sauts de chat grands jetés pas de bourrée et les petits pages menuet de boccherini
voix multiples de toutes les voix qui vocifèrent en voyous et en voyants
celle du rouge-gorge dans l'aubépine à croire qu'il fait le rossignol non c'est toi qui confonds
le vent dans les haubans à préfailles ou au portel et leur claquement sur les mâts
les hautbois depuis les musigrains jusqu'à leur douceur de parfum frais avec baudelaire
comment ce si petit corps de troglodyte peut-il fabriquer musique aussi puissante
le violoncelle encore et encore hypnotique comme les flammes
la musique de ses sabots sur l'asphalte de la rue parisienne au petit matin
musique à la balalaïka avec son du grattement du médiator
celle des merles quand le jour commence sa mêlée à la nuit l'été pas la même que dans le mille du jour
celle de l'alouette en trilles très très haut dans le bleu au-dessus du vert grande campagne
bruits des boutons du petit transistor philips
bruit du disque vinyle de la pile qui tombait quand c'était son 33 tour
bruit de l'automatisme du bras quand l'aiguille avait joué le dernier sillon et qu'il s'en revenait tout seul à sa place de départ
jouer à reconnaître le chant des oiseaux
musique avec odeur de l'écrasement des grains de café dans le moulin plus soutenue que celle de l'égrugeoir et la petite pluie salée qu'il distribuait
les radios qu'on déteste entendre car pas question d'écouter ça cruauté des sens
où la musique intérieure
le chant des oiseaux des caraïbes qu'on avait d'abord pris pour des grenouilles ou l'inverse s'acheter un disque en rentrant pour écouter encore leur chant
jouer à taper l'eau dans la baignoire pour la gaieté du bruit et des éclaboussures
impossibilité à fabriquer un mouvement une gestuelle sans suivre la musique servilité de quoi qu'est-ce qui empêche la dissociation
vagues vagues vagues
musique des sphères silence
nous demandons au monde de se faire entendre par nos voix dans nos voix avec nos voix
bruit du monde voix du web éclats flux ondes et oiseaux
d'abord paru chez tiers-livre en participation aux nocturnes de BU d'angers 09 I "…ce qu'on appelle musique"
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