j'éprouve le temps / dans l'attente / pétillement de l'amitié /m'emmener vers christine / qu'adviendra
aujourd'hui
hôpital de jour taxotère tokyo
le nom de cette ville donne sur les carnets tokyoïtes d'isabelle
et la vapeur fumante du cérémonial thé
de temps en temps un endormissement irrépressible me ferme les yeux et lentement quoique soudainement disparaît la conscience pas assez dormi peut-être ou quoi
dérivé morphinique ou quoi
conscience revient tout aussi soudain ; le monde réapparaît; la vie chaude; les amis du web monde
" je clôturais ma perception sur un univers minuscule, entre ma tasse de thé et la saisie confuse que j'avais de mon être."
l'existence entre désastre et milliers de petites cellules rieuses
encabossée je suis sans preuve mais oeuvre vive entre miel et fleurs
cap au pire, à la beckett, peut-être, mais beau le parcours et lirécrire ou écrirlire ; pire c'est plus tard
au fond du labyrinthe minotaure aiguise ses crocs thésée bande sa force pourvu qu'une ariane ait laissé traîner un fil
celui d'ariane dreyfus :
« J'oserais me tourner vers vous, dans mes yeux le regard et si vous aussi tu m'émeus »
qu'un jour à l'horizon ce soit voile blanche sur les hautes vagues
et la haute ville d'anne aux fenêtres
estelle à tokyo tu travailles au cosmos des chimies
présence
les pétales des cerisiers tremblés de terre
le montmorency du jardin
celui de van Gogh
les fissures dans la centrale
et le poème s'écrit avec la langue crissée dans la langue de la terre humaine avec vue sur jardin et monde et terre de soi à l'écart de grand ego si possible reflux
on pense au désir aux lignes tirées dans les rues des villes aux chemins de pierre
je vais encore demander si cela fait poème
sur la route encore un fois le chemin autoroutier A6 A vers lyon la bande des ouattures bitume bordures de sécurité zinc et folles herbes et leur haillons evinrude tracte un bateau à deux moteurs lâcher un instant écriture sur iPhone pour reportage photos de l'autre côté monde monde à pare-chocs retour week-end allongé d'ascenseurs ascension
sur la route encore une fois bretelle (le vêtement de l'autoroute, la bretelle d'une robe d'été bleue à petites fleurs jaunes coloriste soeursoeur) encore une fois bretelle de l'A10 vers chartres orléans sortir à orsay refaire le parcours voir le camp des exilés en petites cabanes carton et tôles et tas de détritus et fumée et feux de bois à côté de garage cheptel camions de marchandises passer par le petit bois où sur les côtés ils ont changé les panneaux anti-bruit mobilier urbain peint marron et rouge bientôt support-surface pour les écritures sauvages taggées
aujourd'hui a poussé l'aujourd'hui d'hier ciel gris du matin aux oiseaux et leur chant il pleut beau au jardin
quoi a décidé les deux geais à s'installer en ce même jardin je les imagine habitants des bois
là-haut au bout de la rue en impasse le bois entre dans le bois
alors poussés par une nécessité un coup d'aile ivre suffit et ils pratiquent la lisière
le geai cajole s'il chante et quand il pousse un cri il cajacte mais quid du bois pour ce garrulus glandarius répertorié par linné en 1758
je l'ai vu voler jusque dans le jasmin d'hiver à la jonction du lierre becqueter et repartir avec un petit escargot en fait de gland de chêne
ne pas mourir de mon vivant accueillir l'indéterminé prendre ce risque de vivre dans le tissu du hasard au prix d'une obscurité d'une brume comme la matinale d'une ouate comme ces nuages au coût de l'inconnu insu incertain invérifiable inédit être au présent du kaïros
dans la patience d'être pas dans l'attente
comme si la certitude de notre fin / de ma fin pouvait n'avoir aucun effet sur mon existence | c'est ça
Twitter for iPhone • 07/06/11 08:01
au risque de te rencontrer
au risque de marcher le long du canal saint martin sous la houlette de pierre et d'écrire en compagnie d'anne de piero de joachim de nicolas de caroline de julie de nicolas de gilda de j'en oublie
au risque de ramasser des petits cailloux sur le sable et d'en faire des petits troupeaux sur les étagères de la bibliothéque
au risque de garder ces objets venus des autrefois vieux fauteuils vieilles sacoches vieux trumeaux vieux luminaires vieilles boîtes vieille brouette vieilles bassines en zinc vieux tub autobiographie des objets obsolètes
au risque d'y aller à mains nues et sans armes dans le mille de l'épuisement
au risque de marcher sur les morts
au risque d'écrire d'écrire et d'écrire et de lancer l'écrire dans le webmonde
au risque de ne pas
au risque de la langue
au risque du trait et de la couleur
au risque de porter la fleur dans ton jardinet
au risque de marcher sur une grenouille
au risque du renard mort sur le bord de la route
au risque de le lui dire
au risque de le taire
au risque de t'aimer un bouquet à la hanche
au risque de l'annonciation
et ce rose du manteau de l'ange
et ce rose hantaï
et ce rose matisse
et ce rose twombly
le pinson lance inlassablement ses trilles
sa voix nous aime
6 juin 2011
Commentaires
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