/ quelqu'un dit il n'y a rien d'autre à faire que les travaux et les jours /
(baleine paysage 115)
/ baleine échouée sur les humides bords des royaumes /
(baleine paysage 113)
« Que voulez-vous que je vous dise de moi? Je ne sais rien de moi! Je ne sais même pas l'heure de ma mort. » (JLB)
Tu ne dis que pour faire silence, rendre gorge à celui du monde.
Tu n'investis que le seuil qui t'arrache à l'inconfort des apparences, pauvres utopies escamotant ce que l'on nomme.
Tu ne t'en remets qu'aux présences calleuses, sans invocation ni ornement, à l'humeur des aubes, à la musique qui tourne, saccage et passe.
Tu n'en appelles qu'aux pouvoirs pressentis, dégrisés, à la distance garante - dès avant ton passage - du bon vouloir de leurs contours.
Tu n'avoues que la dette investie par qui la comble, à l'heure du déguisement, des évidences maudites.
Tu ne t'arraches qu'à ce temps sans fracture, toujours désignant, toujours pétrifiant – là même où plus rien n'est à surmonter, absorber ni redoubler...
Que les tréfonds dont tu n'entrevis que les poissons sombres, le remords qui accrédite, les croisées requalifiant « le lieu et la formule »...
Loin, très loin, le bord qui contamine, garant de l'infidélité à soi, comme si les mots pressentaient sans enchâsser, comme s'ils étaient hantés à la fois par le fouet et l'apprêt, gage du regard jamais assoupli, de l'échappée amoindrie par le terme néfaste, mais non encore gravé dans la hardiesse de tes lances.
En marge
Des vergers engourdis
Des entrailles des clôtures
Des longues hibernations
Sans images.
/ quelqu'un dit les mots nous font cortège /
(baleine paysage 114)
http://www.youtube.com/watch?v=bR3N1yBEGbw&feature=related
/ quelqu'un demande si les idées sont nuages montant dans notre ciel intelligible /
(baleine paysage 116)
« Quant au monde quand tu sortiras, que sera-t-il devenu? En tout cas, rien des apparences actuelles. » (A.R)
andré rougier
Commentaires
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