/ quelqu'un dit il n'y a rien d'autre à faire que les travaux et les jours /
(baleine paysage 115)
/ baleine échouée sur les humides bords des royaumes /
(baleine paysage 113)
« Que voulez-vous que je vous dise de moi? Je ne sais rien de moi! Je ne sais même pas l'heure de ma mort. » (JLB)
Tu ne dis que pour faire silence, rendre gorge à celui du monde.
Tu n'investis que le seuil qui t'arrache à l'inconfort des apparences, pauvres utopies escamotant ce que l'on nomme.
Tu ne t'en remets qu'aux présences calleuses, sans invocation ni ornement, à l'humeur des aubes, à la musique qui tourne, saccage et passe.
Tu n'en appelles qu'aux pouvoirs pressentis, dégrisés, à la distance garante - dès avant ton passage - du bon vouloir de leurs contours.
Tu n'avoues que la dette investie par qui la comble, à l'heure du déguisement, des évidences maudites.
Tu ne t'arraches qu'à ce temps sans fracture, toujours désignant, toujours pétrifiant – là même où plus rien n'est à surmonter, absorber ni redoubler...
Que les tréfonds dont tu n'entrevis que les poissons sombres, le remords qui accrédite, les croisées requalifiant « le lieu et la formule »...
Loin, très loin, le bord qui contamine, garant de l'infidélité à soi, comme si les mots pressentaient sans enchâsser, comme s'ils étaient hantés à la fois par le fouet et l'apprêt, gage du regard jamais assoupli, de l'échappée amoindrie par le terme néfaste, mais non encore gravé dans la hardiesse de tes lances.
En marge
Des vergers engourdis
Des entrailles des clôtures
Des longues hibernations
Sans images.
/ quelqu'un dit les mots nous font cortège /
(baleine paysage 114)
http://www.youtube.com/watch?v=bR3N1yBEGbw&feature=related
/ quelqu'un demande si les idées sont nuages montant dans notre ciel intelligible /
(baleine paysage 116)
« Quant au monde quand tu sortiras, que sera-t-il devenu? En tout cas, rien des apparences actuelles. » (A.R)
andré rougier
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son texte, au semenoir, et le mien :
buée de silence, à lire chez lui aux confins, ont été écrits dans le cadre des vases communicants, ensemble polyphonique de création et d'échanges littéraires, lancée par
françois bon et
jérôme denis.
Depuis juillet 2009, le premier vendredi du mois, chacun écrit chez l'autre, blog ou site
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nous avons écrit chacun en solitaire, sans concertation préalable
une première mouture de mon vase, dont chaque strophe renvoyait à ses confins, le gênait trop pour que je le laisse ainsi
les vases ne sont pas épreuve mais joie d'écrire
ai donc écrit un autre texte, celui que vous lisez maintenant, et le remercie de m'avoir offert cette occasion d'un deuxième txt
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comme chaque mois merci à
brigitte célerier qui tient blog ouvert pour répertorier tous les participants, les consulter ici :
brigetoun
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