à christine zottele
elle ouvre des voies
vers les sens
vers les morts
vers le ciel
tubéreuse à la hanche
possible que l'on vit bientôt le cortège dans l'allée sous le cerisier il entrerait par la grille du fond dépasserait le noyer laisserait sur sa gauche la porte mangée et après le chèvrefeuille en couronne et le cerisier longerait les hortensias et s'arrêterait là le long du mur près des roses trémières
quelques amis attendaient marguerites à la main quelqu'un se souvenait qu'une grande bête rouge se tenait dans son éternité de chien au pied du noyer dans la floraison d'un chèvrefeuille quelqu'un d'autre qu'il y eut un jour où sabots d'un cheval donnèrent frisson aux pierres disparues de la cour quelqu'un d'autre encore que la noiraude elle l'avait couchée de ses mains dans son trou de toujours là près des coquelourdes
c'était la belle heure oblique quand la grille verte s'ouvrit et donna passage à quatre grandes phrases solennelles et debout tenant chacune un des quatre bras d'une sorte de brancard en jonc tressé quelqu'un y était couché pour ceux qui savent lire les ouvertures de la terre la grande béance le long du mur de pierre près des roses trémières passés les hortensias et les coquelourdes l'attendait
j'observais les phrases lentement cheminer leur fardeau funèbre
quelque chose cloche dans cette histoire le cadavre couché sur le jonc c'est moi / et le narrateur c'est moi aussi non / enfin presque / ça doit être rêve ou pièce de théâtre ou rebond d'écrirlir /une chose est sûre c'est pas du direct
elle copie-colle
elle apprivoise même un cauchemar
elle bribe barrière
vers le sens
vers le ciel
vers le sang
tubéreuse à l'épaule
à @czottele
c'est du bonheur que vous sentiez et aimiez "rythme" et "mesure" de ce que j'écris et vous en parlez juste /
je pense que l'écriture nous installe d'emblée dans une grande cour, dans le sens de "tous les mots sont adultes " de françois bon /
je pense aussi qu'il n'y a pas une manière de remercier qu'il faudrait, et qu'il est riche que nous développions chacune notre manière singulière, comme vous le faites ici, ce dont je vous remercie fond du coeur
vous redis aussi combien votre accompagnement, signifié par vos tweets et RT, m'est encouragement à poursuivre
Rédigé par : maryse hache | lundi 09 juil 2012 à 16:07
comment dire comme vous - il faudrait dire à la manière de baleine échouée - cueillir les mots du jardin au quotidien - qu'on commence à connaître - presque sien à force - à force douceur - dire combien on se sent d'un coup entrer (par petite grille de derrière) dans la cour-jardin des grandes - les Maryse Hache, Christine Jeanney, AnaNB - celles qui donnent force et poids (juste) et rythme aux mots - oui rythme surtout - c'est cela que j'aime cette mesure de la phrase qui danse pavane ou ronde échevelée et - mais sais pas dire comme vous - j'apprends doucement force et rythme - sais pas remercier comme il faudrait - c'est un cadeau -Merci Maryse- si beau ce dimanche soir ici à semenoir
et j'observais les phrases cheminer leur fardeau funèbre
Rédigé par : czottele | dimanche 08 juil 2012 à 20:34