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Rédigé par Maryse Hache le dimanche 30 mai 2010 à 11:06 dans jardin chantier | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Balises: jardin, rose cuisse-de-nymphe-émue
une proposition, à rendez-vous mensuel, de duo d'écriture, l'une avec lettre l'autre avec dessin / peinture
chacune de son côté, un jour fixé d'avance, une fois par mois, écritdessinepeint
puis les deux écritures sont réunies et publiées telles quelles sans rectifications ni ajouts dans l'inconnu du côte à côte
le semenoir accueille, en cette aventure, michelle kruithof
ça s'appelle duo aléatoire mhk
voici donc le neuvième duo
une vacance
faire confiance
l'espace de la pièce
roses fanées
livres livres livres
triangle de la balalaïka
papier peint aux roses bleues
l'espace du jardin
bercement du vent
branches du laurier palme
branches du grand pin
branches du noisetier
nuages
s'installer à la lucarne
dans l'espace de la langue
poser les mains sur le clavier
et fabriquer une musique
petite mais vivante
dans le bouleau
chante un pinson
michelle kruithof
Rédigé par Maryse Hache le samedi 29 mai 2010 à 13:25 dans duo aléatoire mhk 2009/2010 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: balalïka, clavier, duo aléatoire, michelle kruithof, musique, pinson, vacance
en écho à françois bon
et à son chant sur une phrase de bernard noël
incantation
son polyphonique
tombe à l'intérieur
<hom hé ô aime ô haime a hé hom oh hé la ho aime hom>
voix murmure
voix son bulle vibrée dans les tuyaux où ça souffle
depuis le fond
bulle son envahit le corps
jusqu'au nez
et autres cavernes résonatoires
et se love enfermée en bouche
joue en joues
tremble derrière lèvres
fabrique du mmmmmmm
puis petit jeu de lèvres
se touchent et se lâchent
s'embrassent et se quittent
voilà qu'une voyelle apparaît
une manière de syllabe
un assemblage dû à ouverture fermeture
pas le même son si ordre différent
si fermeture commence et ouverture suit
petite suite d'assemblages sonores
tantôt poussée d'air
on l'entend passer dans la gorge
tantôt laisser couler
ça se mélange ça s'échote ça se superpose ça se mixage
surprise
un bourdonnement agonise au chambranle de la fenêtre
laisserai faire
trop de frissons d'épouvante à l'écoute
même si sans commune mesure
avec l'insecte frelon
reviens au bon bourdon
corps épaisseur d'espace
qui tombe
j'entends déjà tomber
dans le corps de plaine françois bon
_et soudain sonnent les insistées consonnes
les sss les rrr <erre> les pll
presque<plaie>
_
la phrase de boule bernard noël
ai ouvert la fenêtre
c'était une cétoine
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 26 mai 2010 à 16:57 dans rebond / écho | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: bernard noël, bourdonnement, consonne, cétoine, françois bon, son bulle, souffle, voyelle
se lancer dans le tremblement du présent avec une sorte de vertige
déplier léger mains et doigts
reconnaître l'écriture
reconnaître la manière des signes le lancé f la petite boucle d
entre réel et vagabondage entre les bribes de sa vie se mettre au travail et
vous montrer ce que la petite boîte rouge contient
bientôt
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 26 mai 2010 à 15:14 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: boîte rouge, passé, présent, tremblement
Rédigé par Maryse Hache le mardi 25 mai 2010 à 16:06 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: cachan, hortensia, plastique
la mère de ma mère s'appelait blanche
sur le chemin de la vie
elle montait sur sa chaise pour allonger les fils du fromage
elle a été tuée par la mort dans l'hôpital à Créteil
et je lui tisse une écriture
linge de mémoire
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
pour la beauté de sa lumière
le père de ma mère s'appelait fernand
sur le chemin de la vie
il mangeait de la pomme avec le gruyère
il a été tué par la mort dans l'hôpital Boucicaut
et je lui tisse une écriture
linge de réglisse
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
qui attache les yeux de sa lumière
la mère de mon père s'appelait camille
sur le chemin de la vie
elle buvait son café le matin en se promenant dans son jardin
elle a été tuée par la mort dans sa maison de seine et oise
et je lui tisse une écriture
linge de papillon
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
pour voir trembler la lumière de ses cheveux gris
le père de mon père s'appelait albert
sur le chemin de la vie
il allait à des réunions d'anciens combattants et plantait des iris
il a été tué dans l'hôpital d'orsay
et je lui tisse une écriture
linge de maïs
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
pour faire lumière sur son manteau bleu-marine
la mère de la mère de ma mère s'appelait marie-célestine
sur le chemin de la vie
elle était sévère sévère disait ma mère
je ne sais déjà plus où la mort l'a tuée
je lui tisse une écriture
linge de voile
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
que filtre encore une toute petite lumière
le père de la mère de ma mère s'appelait edmond
sur le chemin de la vie
choses gens événements ont disparu
il a été tué par la mort je ne sais où
et je lui tisse une écriture
linge presque détruit
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
il reste si peu de lumière
la mère du père de ma mère s'appelait albertine
sur le chemin de la vie
elle avait été mariée à 16 ans à un edmond de 37
elle a été tuée par la mort personne pour dire où
et je lui tisse une écriture
linge de bracelet
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
dans la lumière de qui s'éteint
le père du père de ma mère s'appelait lui aussi edmond
sur le chemin de la vie
il était centralien
il a été tué par la mort dans un endroit insu de moi
et je lui tisse une écriture
linge de moindre
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
pour une lumière sur l'ombre
la mère de la mère de mon père s'appelait marie
sur le chemin de la vie
elle était marchande de couleurs
elle a été tuée par la mort dans sa maison alfort
et je lui tisse une écriture
linge de broderie
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
pour une lumière blanc de titane
le père de la mère de mon père s'appelle ... prénom pas su
sur le chemin de la vie
rien ne reste de ce qu'il était
ni dans quel lieu la mort l'a tué
et je lui tisse une écriture
linge du diaphane
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
dans une lumière de presque rien
la mère du père de mon père s'appelait léonie
sur le chemin de la vie
elle fabriquait neuf enfants
elle a été tuée par la mort dans sa maison de boulogne-sur-mer
et je lui tisse une écriture
linge de coquillages
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
qui donne lumière sur son pas de calais
le père du père de mon père s'appelait ...prénom disparu
sur le chemin de la vie
petits ou grands événements disparus aussi
la mort l'a tué en quel espace
et je lui tisse une écriture
linge de haillons
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
petite lumière du ténu
la mort me tuera où
sur le chemin de la vie
voir image du père et de la mère de la mère (c'est la petite fille, léonie) du père de mon père
Rédigé par Maryse Hache le lundi 24 mai 2010 à 15:20 | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Balises: bologne-dur-mer, dédicace, linge, lumière, maisons-alfort, seine et oise, écrire
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 19 mai 2010 à 19:58 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: no borders, peace and love, place stalingrad
atelier d'écriture de pierre
ménard du 15 mai 2010 dans le cadre de sa résidence à la librairie litote en tête
autour
du thème de la ville de paris
ce jour-là il s'agissait de travailler_en se souvenant du texte de Georges
Perec : Tentative d’épuisement d’un
lieu parisien_à décrire ce que nous voyions, installés que nous étions dans
un café, place de Stalingrad à Paris, pendant une heure. Pierre était preneur
de sons et d'images et même twittteur-live. Nous avons ensuite lu nos textes
que Pierre Ménard a enregistrés. L'ensemble des textes, images et son, qu'il a
mixés et mis en forme, est en ligne sur son site liminaire. (le lien est en
début de ce texte)
.
voici ce que j'écrivais
samedi 15 mai 2010
café peace and love au bout de la rue Lafayette place
Stalingrad, Paris 10°
15h30
·
passe un taxi occupé AP 634 TQ
·
temps nuageux et soleilleux,
en alternance
·
feu vert passe au rouge,
plusieurs fois
·
un jeune homme, short vert,
tong aux pieds, parle américain cheveux coupés courts, lunettes de soleil
·
un jeune homme fume, debout,
sur le trottoir, jeans, blouson; je le vois de dos, juste derrière la vitre du
café
·
passent deux gendarmes,
clinquants sur leur moto blanche
·
traversent et passent devant
le primeur deux jeunes filles, une brune à sweat rose et l'autre blonde à
chignon
·
un enfant avec des chaussures
rouges
·
un homme âgé, sac jaune
plastique: supermarché tang, à la main gauche, il mâche. Un chewing-gum?
·
un homme à moustache et
lunettes passe et jette un coup d'œil dans le café
·
une moto, deux passagers, 646
E4A95
·
une petite camionnette RATP
avec ligne verte reconnaissable, en stationnement, de l'autre côté du
carrefour, angle rue Lafayette, quai de Valmy
·
un petit garçon roux passe sur
une trottinette verte
·
temps nuageux
·
six peupliers en contrebas
·
une station d'autobus de
l'autre côté de la rue
·
un panneau de signalisation
jaune d'or : Déviation
·
un panneau d'interdiction de
stationner, rond bleu cerclé et rayé de rouge avec, en dessous, le petit dessin
: enlèvement demandé
·
une voiture de police s'arrête
au milieu de la rue, portière gauche reste ouverte, clignotement warning
·
en courant, entrent dans le
café, deux jeunes filles asiatiques, elles s'adressent au bar.
·
une vespa LX4, vert foncé,
jeune file à la conduite, capuchon rouge et casque
·
un petit groupe, cinq hommes,
au pied du panneau jaune d'or Déviation : un à casquette, un à chapeau, deux
déjà chauves; ils s'en vont.
·
passe un camion Canter
·
une mini manif passe : NON À
L'EUROPE SÉCURITAIRE ABOLISSONS LES FRONTIÈRES
·
passe une femme à vélo en
début de manif, un enfant derrière, dans un petit siège, tient un ballon
·
retentissement de sirène
·
NO BORDERS
·
passe un enfant à patinette,
petit blouson à capuche mauve
·
la manif passe
·
un petit chien noir court sous
la bannière NON À L'EUROPE
·
un jeune homme avec Nikon
photographie
·
un homme sac en bandoulière
passe
·
la manif stationne toujours
·
sur la gauche, le fer gris du
métro aérien
·
le 26 Gare Saint Lazare passe,
publicité Pinacothèque Munch à l'arrière
·
un homme, longue barbe grise,
sac à dos beige sur l'épaule droite, traverse et rejoint le groupe des
manifestants, arrêté
·
les grandes bandes blanches
obliques sur la chaussée
·
passe un jeune homme tee-shirt
marqué Memphis, bleu électrique,
et un sac à dos avec sa marque Nike
·
une publicité Yves Saint
Laurent et son sigle défilent sur un panneau
·
un homme sort du café, seau
serpillère, échelle aluminium, laveur de carreau du moment
·
maxi manif de voitures de
police, gyrophares allumés, j'en compte 14 pour l'instant, qui suivent les
manifestants quai de Valmy; j'en compte 25 maintenant
·
une bouteille de Schweppes,
étiquette verte et jaune, sur une petite table du bistrot, en terrasse
·
encore une voiture de police,
retardataire
·
une voiture camionnette
blanche remorque une voiture rouge
·
bus 26
·
car Suzanne, bleu
·
voiture de la poste jaune
Arrêts fréquent; elle roule
·
une cabine téléphonique sur ma
gauche
·
passe une Volkswagen rouge
4509 KV 93
·
passe un 26, toujours Munch
·
passe, au loin, une voiture
municipale, transporteuse d'eau dans un grand réservoir et qui abreuve les
arbres? qui nettoie les trottoirs?
·
la vitrine de Mac Donald, de
l'autre côté, en transversale
·
passe un jeune homme
boitillant, écouteurs aux oreilles, sac de sport orange et vert sur l'épaule
droite
·
un peu au-delà, de l'autre
côté du quai de Valmy, la façade vitrée d'un immeuble avec reflets des arbres
·
un homme passe, à cheveux
blancs, lunettes, veste de peau, sac sur l'épaule, se mouche
·
un jeune homme traverse, dans
la main gauche, petit paquet enveloppé dans un sac plastique noir fin genre sac
poubelle, et une petit papier blanc peut-être la facture de ce qu'il y a dans
le paquet
·
un cycliste attend au
carrefour de pouvoir passer
·
un 26, gare Saint Lazare Gare
de Lyon, publicité Copie conforme avec rouge à lèvres
·
couple traverse, elle cheveux
courts teints en blond, lunettes cerclées noir, lui main dans le dos, elle lui
tient le bras; dans la main droite, sac à mains noir et sac noir; tous les deux
habillés de noir
·
quelqu'un téléphone dans la
cabine
·
derrière la cabine un panneau
publicitaire; je vois du jaune
·
un métro passe, aérien
·
un magasin là-bas, à gauche,
La Générale d'optique
·
le café d'en face : La Pointe
Lafayette
·
une sirène : les pompiers
passent
·
une femme pousse une poussette
vert pomme dans laquelle se transporte un bébé
·
la Supérette Lafayette, fruits
et légumes à l'étal
·
des jeunes gens accoudés aux
grilles
·
une sirène de police
·
le laveur de carreau
temporaire lave le carreau, à ma gauche
·
le plafond du café est rouge
avec des ligne noires
·
un escalier de fer gris, qui
mène au métro aérien
·
passe une femme en boubou
jaune à grands motifs de cercles bruns
·
un jeune homme passe, baguette
de pain emballée dans la main gauche, sac de toile vert clair en bandoulière
·
un 26, Munch
·
un graffiti tag rose sur le
mur d'un bâtiment, quai de Valmy
·
pause; je bois un jus de
tomate
·
passe une femme, cheveux gris,
manteau marron, canne à main droite
·
une femme s'installe à une
table du café, brune, cheveux longs, chaussures à talons hauts, manteau crème,
elle boit un coca-cola à la paille, au majeur de la main droite, elle porte
deux bagues, une à grosse pierre verte, l'autre à grosse pierre de lune, elle a
posé au sol un petit sac à main de paille tressée rose
·
camionnette en arrêt
carrefour, elle attend son tout pour tourner
·
la bouteille de Schweppes est
maintenant par terre; je ne l'ai pas vu bouger
·
sirène
·
enseigne, rouge blanc et noir
: Facom, en majuscules
·
le 26 dans l'autre sens
·
une sorte de petit autel à
mégots sur le trottoir du peace and love
·
le soleil se cache
·
passent les nuages
·
vole une petite graine
d'arbre, en étoile
·
sur des plots en béton,
graffitis roses
·
panneau de signalisation Voie
pompiers Accès secours
·
une Renault grise, une Peugeot
bleue, une Mercédès noire,, les unes derrière les autres, en attente de tourner
vers le quai de Valmy
·
une femme à vélo, petit
foulard vert pomme autour du cou, et deux enfants, chacun à vélo, à la queue
leu leu; ils s'arrêtent devant le café La Pointe Lafayette
·
passent trois femmes âgées,
cheveux teints en blond, l'une porte une veste en fausse peau de léopard
·
le laveur de carreaux lave
toujours
·
un 26
·
un couple à lunettes de
soleil, la femme, mains dans les poches, sac à dos en cuir, l'homme pousse la
poussette, sac à dos bleu
·
sade écrit en bleu sur fond blanc d'étiquette posée sur une
camionnette blanche; qu'est-ce
·
passe un garçonnet, dribblant
·
un peintre, en bleu de travail
à taches de peinture blanche, poche plastique dans la main gauche
·
une femme, sac Lidl à la main
droite, traîne un caddy de la main gauche, l'air soucieux et grave, la tête
enveloppée dans un grand châle à paillettes
·
roule un métro, aérien
·
26, direction gare Saint
Lazare
·
un autre, juste derrière, vide
·
un cycliste
·
un petit chien au bout d'une
laisse tenue, main gauche, par un homme à cheveux gris, blouson noir, il traîne
un caddy main droite
·
une jeune fille, chaussures
rouges, robe noire à bordure rouge, talons hauts rouges, rouge à lèvres rouge,
entre dans le café
·
un homme traverse le
carrefour, teeshirt rose et patins à roulettes
·
sirène
·
13 petits cars de police
passent
·
sirène
·
6 camionnettes de police
passent
·
un quad vert pomme va tourner
·
·
on me fait signe; l'heure est
passée
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 19 mai 2010 à 19:31 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: georges pérec, manifestation, no borders, paris, pierre ménard, stalingrad, tentative, épuisement
Rédigé par Maryse Hache le lundi 17 mai 2010 à 23:09 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Balises: boulogne-sur-mer, broderie, broodthaers, camille, l'échappée belle, moule, photo
atelier d'écriture de pierre ménard dans le cadre de sa résidence à la librairie litote en tête
autour du thème de la ville de paris
étais absente-présente à celui de samedi 10 avril. Ai rédigé "en chambre" mais quasi synchrone avec le groupe et dans les propositions de durée limitée. gratitude à pierre ménard de l'avoir rendu possible.
pierre ménard a mis il ya quelques jours en ligne sur son site liminaire , ce dont je le remercie encore près du cœur, les textes des participants.
il empruntait les propositions d'écriture à jacques-françois piquet et michel valprémy :
Puiser dans le nom des rues, des quartiers du lieu où l’on a passé sa jeunesse, matière à écrire de courts textes autobiographiques, fragments de vie, biographie familiale, les lieux fonctionnant comme théâtre de la mémoire. Jacques-François Piquet, Noms de Nantes, Joca Seria, 2002.
Autour d’un mot choisi dans le vocabulaire urbain (kiosque, quartier, bus, rue, pavés, vocabulaire urbain), retrouver la ville de son enfance, à travers de courts textes aux sonorités en échos, au-delà des assonances, exercices de précision rythmique, de composition, de phrasé, où les mots s’aimantent à toute vitesse, passant du coq à l’âne, de la gare au marché. L’énumération est une manière de fragmenter autant d’éléments très précis et variés, détails miniatures. Le déclencheur de cette frénésie verbale est avant tout le son. Michel Valprémy, Albumville, Atelier de l’Agneau, 2002..
voici ce que j'écrivais en lien avec la deuxième proposition:
texte 2 #caniveau et son eau jaillissante après un tour d'écrou allant
droite ou gauche, côté pente ou côté de l'autre, par dépose à l'oblique de
serpillère mouillée, l'inclinant à prendre telle ou telle course et sa plaque de fonte rouillée déplacée et déposée sur le
bitume / cela ouvrait soudain le trottoir que l'on ne soupçonnait pas de cacher
tant de profondeur / aurait-on la chance de pouvoir jeter le sien et sonder ce
trou d'ombre quelquefois fumante / trou rectangulaire ouvrant sur quel noir
mystère, donnant sur quel néant urbain elle apprenait à lire aussi, regardant par la fenêtre du
train, en épelant les noms des stations_bien détacher les syllabes :
den-fert-ro-che-reau_ou en épelant le nom des publicités dans les tunnels
sombres_certaines facilitaient la chose en détachant déjà les syllabes : dubo-dubon-dubonnet
/ une lecture en transport dans l'odeur du grésil les grands de l'avenue felix faure qui montent jusqu'au
troisième étage_étaient-ce des platanes /ceux de la rue de la convention / les
grands marronniers à grappes blanches de la cour de récréation, avant le
bonheur plus tardif de rencontrer ceux du boulevard arago / aucun rue sarrasate
/ aucun rue de lourmel /en revoilà rue saint-charles / aucun rue boulard /aucun
rue daguerre on pouvait y acheter des chapeaux ou des imperméables que
l'on appelait parlo; elle comprit
plus tard le sens des deux syllabes : parer à l'eau vieille dame, autrefois rousse / elle vend des œufs tout
en se promenant dans les rues du paris quatorzième / ils sont bien rangés dans
des alvéoles au fond de petites boîtes en carton carrées et bleu marine ça c'est du meuble #le chanteur des rue et le bruit que font sur les
trottoirs les pièces qu'on leur lance, où elles tutoient les mégots
#regard
#bouche d'égout
#train pour la vallée de chevreuse, station denfert-rochereau
#grille
et ses jours de dentelle de fonte rouillée autour du pied des arbres / elles
bougent et grincent souvent lorsqu'on passe dessus
#arbres
#à la toile d'avion, avenue du général leclerc
#les marchands avec charrettes à bras
#madame coco
#les mégots que ramassent les clochards sur les trottoirs
#ségalot, avenue du général leclerc
#le ré mouleur
#le vi trier
#le balayeur des rues et son balai de branches
#au soldat laboureur, avenue du général leclerc
#aux galeries d'orléans
#la toute petite librairie, avenue du général leclerc, où après cinq ans de captivité,
le kriegsgefang peut rencontrer, grâce à un oncle compréhensif propriétaire de
la dite, celle qui l'attend depuis cinq ans / retrouvailles, à l'insu de leurs
parents respectifs, libres au milieu de livres
l'enfance des villes de l'enfance m'a retrouvée
samedi 10 avril 2010
Rédigé par Maryse Hache le vendredi 14 mai 2010 à 12:46 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: arbres, bouche d'égout, caniveau, denfert-rochereau, jacques-françois piquet, kriegsgefang, libre, livre, michel valprémy, mégot, pierre ménard, regard
je reviens du gers et d'un travail autour d'un solo de clown intitulé quand est-ce que ça commence, solo conçu
par le comédien et moi-même il y a un peu plus de cinq ans et qui attendait une
continuation
et je souris d'entendre le sens que prend ce titre au fur et à mesure des
années
j'ai souri aussi le jour où le comédien m'a annoncé qu'il avait obtenu une
résidence de sept jours dans un village du gers appelé Samatan pour travailler sur ce solo patient
je me souviens de beckett et de son "ça commence quand ça finit"
j'ai aussi beaucoup photographié pendant ces six jours
dehors dedans, sur le plateau, en coulisses, dans les loges,
j'ai photographié le comédien, le costume, le maquillage, les objets, la maison où nous logions, le petit lac, le restaurant où nous prenions nos repas
j'ai
photographié le septième jour, celui de l'inauguration du festival au sein
duquel notre travail était présenté, les anonymes venus là, les grandes tables
dressées sur la place, les barnums sous lesquels se tenaient ceux qui servaient
les repas et la buvette, les comédiens qui jouaient dehors, ceux qui nous ont
accueillis
donc j'ai photographié des chaussures, en gros plan, en solitaires et elles m'ont parlé de van gogh de heidegger et de martine drai
quand est-ce que ça commence
ça commence quand je lis sur publie.net : je suis une mauvais malade, lecture qui installe en moi un écho qui ne s'éteint pas
ça commence quand j'avais tellement aimé aussi relire cet extrait de ponge dans Le Parti pris des choses qu'elle citait :
Les statues se
réveilleront un jour avec un bâillon de tissu-éponge entre les cuisses. Alors
les femmes arracheront le leur et le jetteront aux orties. Leurs corps, fiers
jadis et d’être sans issue vingt-cinq jours sur trente, laisseront voir le sang
couler jusqu’aux chevilles. Ils se montreront en beauté.
Ainsi sera
communiquée à tous, par la vision d’une réalité un peu plus importante que la
rondeur ou que la fermeté des seins, la terreur qui saisit les petites filles
la première fois.
Toute idée de
forme pure en sera définitivement souillée.
ça commence quand je regarde des chaussures
peintes et lis le texte dans lequel les images sont insérées, et quand je
regarde d'autres chaussures
accompagnées d'un texte, encore
ce jour-là aussi j'ai pensé à van gogh et à heidegger
ça commence par l'écoute d'une lecture : un extrait de l'histoire des
chaussures, au centre cerise rue montorgueil, en lien avec remue.net, où je
vois le visage de certaines personnes que je lis régulièrement sur le site mais
dont je ne connais pas encore l'apparence de chair
ça commence comme ça la rencontre avec l'écriture et les chaussures de martine
drai
quand la pensée d'elle m'est revenue, en photographiant les chaussures, là-bas,
dans le gers pendant le travail théâtral, je me suis dit, je vais les publier
sur le semenoir en rebond avec les
siennes
elle ne le saura pas tout de suite car je ne l'ai pas vue sur twitter
et pourquoi chercher tout de suite à la prévenir
laissons cela au hasard des échos de notre pays de langue
ça commence quand ça finit, dit beckett
sait-on jamais ce qui nous attend
il y a quelques jours, en rentrant du gers, _où je n'avais aucun accès internet
nulle part_ai regardé mon compte twitter et ai lu via martine sonnet et via
remue.net l'annonce de sa disparition
elle a en fin commencé
elle ne saura donc jamais
dans cet
aujourd'hui où elle a quitté ses chaussures qui l'ont quittée
que ce texte et ces images s'offrent à son souvenir et en son hommage
lire : hommage à Martine Drai sur publie.net pour faire sa connaissance, la lire un peu, et regarder ses chaussures
mercredi 12 mai 2010
Rédigé par Maryse Hache le jeudi 13 mai 2010 à 07:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: beckett, chaussures, clown, heidegger, malade, martine drai, ponge, publie.net, samatan, sang, van gogh
atelier d'écriture de pierre ménard dans le cadre de sa résidence à la
librairie litote en tête
autour
du thème de la ville de paris
étais absente-présente à celui de samedi 10 avril. Ai rédigé "en
chambre" mais quasi synchrone avec le groupe et dans les propositions de
durée limitée. gratitude à pierre ménard de l'avoir rendu possible.
pierre ménard a mis il ya quelques jours en ligne sur son site liminaire , ce dont je le remercie encore près du cœur, les textes des participants.
il empruntait les propositions d'écriture à jacques-françois piquet et michel valprémy
:
Puiser dans le nom des rues, des quartiers du lieu où l’on a passé sa jeunesse, matière à écrire de courts textes autobiographiques, fragments de vie, biographie familiale, les lieux fonctionnant comme théâtre de la mémoire. Jacques-François Piquet, Noms de Nantes, Joca Seria, 2002.
Autour d’un mot choisi dans le vocabulaire urbain (kiosque, quartier, bus, rue, pavés, vocabulaire urbain), retrouver la ville de son enfance, à travers de courts textes aux sonorités en échos, au-delà des assonances, exercices de précision rythmique, de composition, de phrasé, où les mots s’aimantent à toute vitesse, passant du coq à l’âne, de la gare au marché. L’énumération est une manière de fragmenter autant d’éléments très précis et variés, détails miniatures. Le déclencheur de cette frénésie verbale est avant tout le son. Michel Valprémy, Albumville, Atelier de l’Agneau, 2002..
voici ce que j'écrivais en lien avec la première proposition :
1.avenue felix faure
1.1 avenue felix-faure chez madame debossu
jardin d'enfants, trottoir en
face du 48, un peu plus loin, en allant vers le boulevard Victor / petit groupe
de bambins jouant au sable avec panoplie ad hoc : seau, pelle, rateau, passoire
/ confection rituelle de châteaux et de haute importance_comme s'il en allait
de leur vie et qu'il savaient déjà que nous sommes poussière etc. / petit va et
vient entre tas de sable et châteaux alentour / on entendait des voix crier
avec une modulation qui veut du sa ble fin / ainsi déjà certains
comptaient sur le désir des autres d'avoir le produit convoité sans l'avoir
fabriqué eux-mêmes_avec leur passoire_et ceux-là avaient raison ; il en était
toujours pour répondre moi; ils en voulaient / c'est ainsi qu'un seau fut
retourné au-dessus d'un château presque achevé et qu'un sable_comble de
l'horreur, et ce fut un drame_et qu'un sable grossier se déversa sur le
château, détruisant pour toujours la pureté et la belle harmonie de la finesse
de la matière qui le constituait jusqu'à ce geste destructeur / c'est ainsi que
l'enfant de quatre à cinq ans découvrit le mensonge et que la parole pouvait
dire ce qui n'est pas
1.2 avenue felix faure chez piault
pharmacien, face au 48, le 45 /
c'est là qu'un jour sa mère, peu courageuse ordinaire, après avoir descendu
l'étage de l'immeuble et traversé la rue_pas dans les clous comme on avait dit
qu'il fallait_et appuie bien sur la
coupure_ déboula / la blouse blanche et l'homme qui était dedans demanda de
tremper le doigt dans un petit bol rempli de liquide_de l'eau_ce qui fut fait /
or ce liquide inerte et sans surprise en avait une en réserve / au moment ou
elle y trempa son doigt, et la coupure qui saignait, l'eau soudain devint
mousseuse / plus tard elle sut que l'eau était oxygénée, qu'elle avait assisté
à sa première leçon de chimie et à une réaction de la dite
1.3 avenue felix faure chez poitreneau
c'était preuve qu'on avait
grandi : avoir la permission de descendre l'étage, suivre le trottoir à droite
et cinq boutiques plus loin entrer chez le marchand de légumes, lui demander
haut et fort_n'oublie pas bonjour
monsieur, s'il vous plaît monsieur, merci monsieur, au revoir monsieur_lui
demander tout haut une livre de poireaux, poireaux qu'il enveloppait dans du
journal, les déposer dans le dit sac à commissions, payer en comptant bien pour
savoir combien il allait rendre comme monnaie, et refaire le trajet en sens
inverse, fière d'avoir réussi toutes les étapes / on avait repoussé, en
longeant cinq immeubles d'une rue parisienne du quinzième arrondissement, la
limite du monde
1.4 avenue felix faure chez taral
si le grand père l'avait
demandé je te fais confiance ma p'tite
fille, on entrait dans le bureau de tabac-café, à quelques pas de la
maison, à l'angle de la rue de la convention et de l'avenue felix-faure,
acheter 1 des gauloises bleues sans filtre 2 des petites ampoules en verre
transparent laissant voir un liquide bleu pâle_il disait des ampoules d'essence_et 3 une boîte de cachou lajaunie
1.5 avenue felix-faure le cheval
il trottait sur les pavés de
cette avenue, tôt le matin, très tôt, ses sabots claquaient pendant un petit
moment puis s'arrêtait / il apportait du lait frais à la crémière, au coin de
la rue Houdart de la Motte / quand on venait lui en acheter elle plongeait une
grande mesure grise en aluminium dans le beau liquide blanc et le faisait
couler dans un pot à lait qu'on apportait vide / le cheval faisait aussi
entendre son pas_et là on pouvait voir son grand corps de bête en pleine ville,
par la fenêtre, il était plus tard_lorsqu'il livrait des grands pains de glace;
on appelait le lieu d'où il venait les glacières / le temps des réfrigérateurs
viendrait un peu plus tard
2.rue de lourmel
l'école religieuse des filles
3.rue lacordaire
l'école laïque des filles
2.3 rue de lourmel rue
lacordaire
lorsqu'on était dans l'une on
pouvait voir la cour de récréation de l'autre par-dessus le mur / deux mondes
séparés par le mur /
4.boulevard victor
le dimanche on allait, en
tenant la main des parents, jusqu'à ce boulevard, près duquel poussaient des
herbes qu'ils disaient folles sur des terrains qu'ils disaient vagues /on
sentait que cela avait à voir avec quelque chose d'indéfinissable, excepté son
côté dangereux et défendu sauf accompagnées des grands / le dimanche on allait
tout près du bout du monde
5.la rue brézin
le quatorzième arrondissement
c'était pour le jeudi / les autres jours de la semaine, dans le quinzième, les
petites_montées sur le petit balcon à cette occasion, remuant leur main en
signe d'aurevoir, quand avant de tourner avec son scooter au coin de la rue
houdart de la motte et de la rue de plélo, il tournait la tête dans leur
direction_savaient qu'il y partait travailler / le jeudi donc accompagnées de
leur mère, elles prenaient le 62 et allaient voir le travailleur dans sa
boutique / on allait au magasin, on avait le droit de passer derrière les
comptoirs et même de s'asseoir à la caisse sur les genoux de celle qui rendait
la monnaie / c'était une ancienne boutique de marchand de couleurs, devenue
après la guerre Les arts et les techniques
en ce temps-là, avenue felix-faure, avenue de la convention, rue brézin, avenue
du général leclerc _autrefois avenue d'orléans avant l'entrée du dit général
dans paris libéré_rue houdart de la motte, avenue du maine, les grands
appelaient les petites bout d'zan
samedi 10 avril 2010
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 12 mai 2010 à 11:37 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: cheval, glacière, les arts et les techniques, liminaire, michel valprémy, paris, pierre ménard, ville, zan
une proposition, à rendez-vous mensuel, de duo d'écriture, l'une avec lettre l'autre avec dessin / peinture
chacune de son côté, un jour fixé d'avance, une fois par mois, écritdessinepeint
puis les deux écritures sont réunies et publiées telles quelles sans rectifications ni ajouts dans l'inconnu du côte à côte
le semenoir accueille, en cette aventure, michelle kruithof
ça s'appelle duo aléatoire mhk
voici donc le huitième duo : (avril en mai), pour des raisons géographiques, l'une en bretagne, l'autre dans le gers, sans internet
après une lecture, chez publie.net, de claude favre
on écrit des fois comme pousse le vent les feuilles _la bouche ça fait des histoires de pensée d'écriture _ça dit une parl dit fred griot _ça râcle le fond de soi le bord la surface _ça pince la nuit bleue de lune électrique
des fois on écrit comme bouge le vert la lisière des sous-bois _ça remue la limite des horizons _ça longe les haies d'églantines –ça pique les lèvres aux épines des ronces
des fois on se tait d'écriture _ça s'émiette comme partir
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 12 mai 2010 à 10:56 dans duo aléatoire mhk 2009/2010 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: bouche, claude favre, feuilles, fred griot, michelle kruithof, publie.net, sous-bois, vent, écriture, églantine
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