après lecture de Les
ascenseurs de juliette zara, enfantissages, en vase communicant chez
christine jeanney, tentatives, texte que vous pouvez lire là (cliquez
sur le là)
voilà ce que j'ai écrit
car lire me fait écrire
il sont neufs les ascenseurs presque neufs ils sont deux côte à côte tout
métallique clinquants modernes parole obligatoire_est-ce
pour ceux qui ne voient pas le chiffre lumineux de l'étage affiché sur la paroi_ils font entendre la voix d'une femme qui rythme_toujours la même modulation _les glissade(s) en disant que les portes
s'ouvrent : "ouverture des portes" que les portes se ferment : "fermeture
des portes" que l'ascenseur monte : "sens montée" que l'ascenseur
descend : "sens descente"
depuis le mois de juillet c'est lundi la glissade de l'ascenseur sens montée_bonjour_
2h à 3h plus tard sens descente_au revoir_cette parole de la femme enregistrée ne
t'empêchera pas de saluer les habitants de la boîte glissante du lundi
ne pas lâcher ce je ne sais quoi_comme une courtoisie de l'ascenseur une sorte de lumière vers l'humain
qui avec toi fait la glissade
pour ton cœur écoeuré_ des fois écoeuré pas toutes les fois_la parole obligatoire de l'ascenseur t'empêche
d'être presque chez toi tranquille de rassembler ton serein calme de te laisser
aller à une rêverie celle dont tu ne sais pas où elle te mènera
car la glissade tu sais qu'elle mène
terminus 6° ouverture des portes_ le ciel du 7° pas pour to day pas le lieu pour
mais ciel quand même
du ciel il y en a tu vois les grandes baie(s) qui donnent sur les
bâtisses regarde tu les vois les mouettes qui dansent comme dans un ciel
maritime tu les vois ces merveilleux nuages tu la vois la grande bâtisse sombre
qui emprisonne tu le vois le dôme doré tu les vois les immeubles blancs au
soleil
tu le vois ce rayon qui vient se poser sur une chaise entre ceux qui attendent
leur tour
ils sont trois ils ont pris l'ascenseur qui parle ils ont fait la glissade
montée ils feront la glissade descente
ici nous faisons tous la glissade
je t'attendrai du mimosa sur l'épaule
vendredi 1er janvier 2010
Quelquefois doux quelquefois brutal l'ascenseur inspire le poète. Entre l'enfer et le ciel sans doute choisira-t-il de s'arrêter à l'étage le plus anonyme pour y séjourner dans une paix relative que seuls des bruits lointains de machines berceront... Comme les trains chantés par Larbaud et Cendrars les ascenseurs ont-ils leurs musiques respectives ?
B.
Rédigé par : B. | dimanche 03 jan 2010 à 11:04