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Rédigé par Maryse Hache le vendredi 31 août 2012 à 09:44 dans porte mangée | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: arcimboldo, ardoise, armure, coussinet, fresque, journal, paperolle, pixel, porte mangée, écolier, écran, écriture
Rédigé par Maryse Hache le jeudi 30 août 2012 à 15:09 dans porte mangée | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: chiffon, détail, irrémédiable, lambeau, palette, peintre, porte mangée, restes
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 29 août 2012 à 12:13 dans porte mangée | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Balises: oisillons, porte mangée, se blottir, serrer
Rédigé par Maryse Hache le mardi 28 août 2012 à 10:28 dans porte mangée | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: jardinier, passé, porte mangée, semper virens, souvenance, émeraude
Rédigé par Maryse Hache le lundi 27 août 2012 à 10:51 dans porte mangée | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: braise, fraisiers, jardinier CD, porte mangée, poème
Rédigé par Maryse Hache le dimanche 26 août 2012 à 09:25 dans porte mangée | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: outils de jardinage, porte mangée, poème
Rédigé par Maryse Hache le samedi 25 août 2012 à 11:16 dans porte mangée | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: ailleurs, avoir lieu, détritus, motherwell, mots, porte mangée, soulages, élégie
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Rédigé par Maryse Hache le vendredi 24 août 2012 à 10:06 dans porte mangée | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: calor, fraternel, jaune, journaux, porte mangée, publicité
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sous le texte bleu visible un autre texte existe
une vie bleue offre des espaces ensommeillés
derrière la surface rigide un volume souple
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21 février 2012
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pas à pas pluie aprés soleil froid ou soleil
sa forme s'altère se chiffonne se froisse
même usée elle tient encore la place
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21 février 2012
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bientôt le miroir habitué à son image ne la reconnaîtra plus
quelqu'un dira pourquoi garder cette forme défaite
seuls les oiseaux de passage en voudront
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21 février 2012
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Rédigé par Maryse Hache le jeudi 23 août 2012 à 12:05 dans porte mangée | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: altérer, miroir, oiseau, porte mangée, texte, volume
Rédigé par Maryse Hache le jeudi 23 août 2012 à 12:03 dans porte mangée | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: chiffonner, céder, loir, mémoire, papier journal, passé, porte mangée
Rédigé par Maryse Hache le mardi 21 août 2012 à 13:56 dans porte mangée | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: bleu, peinture, porte mangée, viscère, écrire
Rédigé par Maryse Hache le lundi 20 août 2012 à 10:04 dans porte mangée | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: bleu, ciel, journal, main calleuse, porte mangée, seuil
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Rédigé par Maryse Hache le dimanche 19 août 2012 à 08:36 dans porte mangée | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: descartes, discours de la méthode, décomposition, mue, porte mangée
puis, au fond du jardin, des travaux ont été réalisés. découvre deux vieilles portes dégondées, l'une adossée contre façade du bâtiment, l'autre contre le pignon. un peu colère. pourquoi n'a-t-elle a pas été jetée à la décharge. pourquoi n'avoir pas fait place nette. colère. sors l'iPhone, toujours de la promenade au jardin et partout ailleurs. et ai photographié comme pour marquer la négligence, rendre l'oubliable inoubliable
Un inoubliable est très oubliable. Au moment où il se produit, je le sens, c'est une sensation comparable à l'état qui suit le rêve : je dois le noter sur le vif, ou je note ou il disparaît. C'est la même chose de la vie éveillée : si je ne fais pas le geste actif de nommer ce que je sens, la "chose" n'existe pas. À ce moment là le mimosa va à la poubelle. Mais je le nomme parce que je le sens. Je sens le parfum du mimosa parler. Je sens la vie. J'entends son pas.
et la photographie offre sans doute ce que n'aurai pas vu sans elle. colère est tombée. ai vu les deux lettres CD typo, et soudain le passé parlait. c'était la porte du passé, les couleurs du passé, les journaux du passé, le verrou du passé, le calfeutrage du passé, la vie des passages du passé, redonné là, dans ce petit espace presque clos où respire le souffle des autrefois
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reviendrai
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suis revenue
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il avait plu. l'eau avait défait des assemblages de planches, des embourrages de journal. ça s'effritait. les strates se décomposaient. plus je multipliais les gros plans détails, plus la porte proprement dite disparaissait abandonnait sa forme jointoyée et laissait place à quelquechose de plus abstrait, comme tout petit espace en tableaux de masaccio. détails de donatello, de ghirlandaio. à tel point que l'oeil derrière l'iPhone, pensais, tu pourrais travailler collage ou peinture à partir de ces photos détails
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assiste au changement des apparences sous le joug du temps, de la suite des jours et des nuits, de la succession de soleil et pluie, du froid et chaud
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n'échappe pas à la fascination de ce qui s'amenuise, à la fascination des matières, à la fascination des couleurs
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reviens dès que je peux au fond du jardin saluer porte bleue CD et porte e en route vers une autre forme, et prendre une photo
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il y a le rouge, le bleu, le vert, le jaune du papier journal, le noir charbon
le texte en italique est de Helène Cixous, in L'amour, le loup et autres remords
Rédigé par Maryse Hache le samedi 18 août 2012 à 06:00 dans porte mangée | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: CD, détail, hélène cixous, photographie, porte mangée, voyelle
soudain arrachée de son contexte )
regardez l'Expulsée CD
elle va bientôt disparaître
inexorablement
malgré sa beauté limpide comme eau fraîche
en ses couleurs coutumières
elle va bientôt
orsay 23 juin 2011
le txt en italique est de sarah kane, dans 4.48 Psychose
Rédigé par Maryse Hache le vendredi 17 août 2012 à 11:19 dans porte mangée | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: CD, porte mangée, sarah kane
Rédigé par Maryse Hache le jeudi 16 août 2012 à 10:20 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Balises: arrêter, christine jeanney, commencer, correspondance, françois bon, martine sonnet, mesmoires paysage
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 15 août 2012 à 08:25 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: assomption, baleine paysage, danielle carlès, fin, philippe de jonckheere
5:45 la nuit cède / là dans la vitre en reflet on guette la traînée rose feu / on entend le camion ramasseur de nos déchets / avion vroum / le rose vient / air frais / tilleul immobile attend lumière soleil / on entend oiseau est-ce troglodyte / rose diffus étend son règne rose embrasé et rose pâle exténué et bleu violacé et bleu gris et du jaune d'or s'en mêle 6:38 / il y a là dit quelqu'un comme une beauté terrifiante / possible / la lumière dans le temps / déjà mi-août 14 2012 / roucoule tourterelle / avion vroum / quelqu'un demande si quelque chose du plus intime ne se joue pas dans le souffle de l'air le feuillage de tilleul les voix des oiseaux l'odeur de la terre mouillée la glisse des nuages les boucles des buis / mésange bleu zinzinule / quelqu'un écrit : « Dans nos ténèbres, il n’y a pas une place pour la Beauté. Toute la place est pour la Beauté » / absence de chat roux / quelqu'un dit elle tounicote encore la même ritournelle / quelqu'un dit c'est sa petite vie ordinaire / baleine échouée à l'approche du 15 août /
Rédigé par Maryse Hache le mardi 14 août 2012 à 09:14 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: baleine paysage, beauté, doigts de rose, rené char, ronald klapka
7:05 les doigts de rose ont disparu, c'est l'heure de l'épaule éblouissante / on entend avion vroum / mésange zinzinule bleue au balcon / quelqu'un dit twitt peut-être y a-t-il dans le corps un reste de force pour "tirer de son corps encore un peu de force pour avoir la force de tirer de son corps la force qu’il faudra pour continuer encore à forcer le" / à contempler fleurs ou nuages une force douce peut venir dit quelqu'un / ou à écouter la gorge du pinson / le poème demande si la porte mangée là-bas au fond du jardin dans l'espace compost a caché son ivoire / possible / on entend roucoule tourterelle / pas encore l'heure blême 13 août 2012 / entrée de chat roux / c'est l'été / arrosoirs et cuves dans la patience de la pluie / chat roux rêve / baleine échouée à l'approche du 15 août /
Rédigé par Maryse Hache le lundi 13 août 2012 à 10:39 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: arnaud maisetti, compost, danielle carlès, doigts de rose; épaule éblouissnte, heure blême
Rédigé par Maryse Hache le dimanche 12 août 2012 à 11:19 dans général instin | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: brioche, dimanche, guerre , général instin, oeillet
6:01 le rose point reflété dans la vitre de la fenêtre ouverte / bleu de ciel avec taches blanches / tilleul tout en ombre / aucun oiseau / air frais / 6:33 le rose va vers embrasement / avion vroum / toujours pas d'oiseau / tilleul sort de la nuit / on entend loin la rumeur voiturière de la N 118 / ventres blancs nuages disparus / 6:40 pinson ouvre les cuicuis fringote / air fraîchit encore / au loin tourterelle roucoule / dans un vase quelques roses jardin / zinzinule mésange / corneille / 7:03 soleil pose bagues lumière sur branches tilleul / qui cuicuite est-ce troglodyte / tache claire du saule pleureur au fond derrière tilleul / épaule éblouissante en tache dorée sur le mur de la pièce / avion vroum / entrée de chat roux après sa nuit au jardin / mésange zinzinule charbonnière /grand nettoyage du carré des rosiers presque achevé / la lumière se déploie 7:57 / caresses au chat roux / mésange à tête noire et mésange charbonnière au balcon nourricier / la lumière chante dans le poème / on voit quelques mûres surgir des buis / quelqu'un a coupé deux branches du magnolia / les sauges et leurs petites fleurs rouges à parfum camphré / l'odeur des cistes / la porte mangée la-bas vers les noisetiers / avion vroum 8:06 / quelqu'un dit ça peut s'approcher par le ventre / mésange à tête noire et ventre dodu / poème cherche brillance d'une cétoine / l'été va / baleine échouée à l'approche du 15 août /
Rédigé par Maryse Hache le dimanche 12 août 2012 à 09:13 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: aurore, baleine paysage, ciste, cétoine, magnolia, mûre, rose, sauge
6:00 l'aurore encore / jour rose vers les cerisiers du voisin / bientôt d'or / la lumière tombe dans la phrase et sur tilleul / le monde vole bleu dans les plumes de zinzinule mésange / le poème ronronne en gorge de chat roux / est-ce plainte chez roucoule tourterelle/ y a-t-il douleur là-bas sous les troënes / c'est l'été des ombres et lumières / c'est l'été en odeur sucré d'héliotropes / c'est l'été des bourdonnements d'abeilles dans les fleurs de marjolaine / c'est l'été des zinc arrosoirs / c'est l'été d'un petit vent balancelle / c'est l'été du rouge fuschia / c'est l'été d'avion vroum / installation des cuves à eau de pluie / jardin réjoui 11 août 2012 / quelqu'un dit un chèvrefeuille ou des pois de senteurs ou quoi devant / quelqu'un dit may be un rosier d'ombre / baleine échouée près des bords verts /
Rédigé par Maryse Hache le samedi 11 août 2012 à 11:06 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: aurore, cuve, eau de pluie, fuschia, héliotrope, rose
6:00 les fameux doigts de rose aurore en splendeur / absence des quadrilatéres urbains / plus de baies mais une fenêtre à crémone / plus de stries gris pâle zébre / ah le son de l'avion vroum voyage et la vie qu'il apporte dans les airs comme un sentiment géographique du passé au présent / plus de peupliers 10 août 2012 / tilleul tu es là / entrée de chat roux / mésange zinzinule jaune et bleue au balcon / patience de la vie animale de la vie végétale / la geste des herbes au jardin / il y a au fond près du noyer des phlox blancs / quelqu'un a travaillé le carré des rosiers / une cuisse-de-nymphe-émue encore / une rose rouge parfum citronné sur les barres rouillées / même la rouille nous aime / on entend un rouge-gorge / il y a roses trémières / il y a course de stolons fraises / on voit des cuves pour attraper l'eau de pluie en attente lien avec la gouttière / jardin content / balancelle dans le feuillage / on devine billes vermillon fruits aubépine arbre à gaieté / althea fleuri bleu / bleu bourrache près du seringa / presque huîtres au jardin / poissons rouges divertissement nympheas vanille / libellule / quelqu'un dit la douleur quelquefois entre sous terre / quelqu'un dit au jardin aussi il y a des questions qui restent sans réponses / pie craquille / sortie de chat roux / baleine échouée prés de ses bords /
Rédigé par Maryse Hache le vendredi 10 août 2012 à 10:23 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: doigts de rose, douleur, jardin, rouge-gorge, tilleul
6:00 c'est le rose l'aube rose d'été entre deux ensembles de blocs urbains / quelqu'un demande si c'est la couleur de l'enfance / possible / il y a des griffures jaune soleil éblouissant au bleu pâle du ciel / quelqu'un dit le résolument pur est une abstraction quelquefois hideuse / quelqu'un dit sauf si c'est soie de porc et si c'est winnie qui le dit / possible / on entend bruits de ville / quelqu'un dit épaule éblouissante fait son entrée jaune éblouissante dans la pièce / on entend des bruits métalliques dans le couloir 9 août 2012 / quelqu'un demande si quelque chose lime quelque chose / possible / il y a toujours de l'usure quelque part / on voit le haut des peupliers / quelqu'un dit plus pour longtemps / la phrase s'inquiète / quelqu'un dit il n' y a pas que les peupliers dans la vie / peut-être c'est une fin avec commencement dit la phrase / on ne voit pas tilleul / on n'entend aucune zinzinule mésange / on n'entend aucun avion vroum / on ne voit pas chat roux / on ne voit pas roses anglaises roses trémières escholtzia cerisier aubépine hortensia bignonia églantine géranium vivace chicorée sauvage coquelourde / peut-être le poème retourne au jardin dit quelqu'un / baleine échouée au bord de bientôt /
Rédigé par Maryse Hache le jeudi 09 août 2012 à 09:21 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: baleine paysage, beckett, bientôt, danielle carlès, oh les beaux jours, peuplier, tilleul
7:03 épaule éblouissante et son pain brioché entre deux blocs urbains / roucoule tourterelle ou pigeon turc / quelqu'un dit chaque jour quelqu'un roule son rocher / chaque jour la dame enregistrée d'autobus récite ses stations / chaque jour quelque chose se lève et fait son quelque chose / quelqu'un dit papillon empereur / quelqu'un dit quoi leurre / quelqu'un dit dit plutôt erreur / la phrase dit peut-être bonheur / ou meurs dit un autre / ai peur dit quelqu'un / possible / la dame enregistrée d'autobus inlassable finit sa déclinaison par station RER / on entend hurler / terreur quelqu'un demande / guerre et horreur / guernica goya lièvre de mars laurent grisel / peupliers calmes dans les hauteurs 8 août 2012 / baleine échouée auprès des touffeurs /
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 08 août 2012 à 15:06 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: baleine paysage, danielle carlès, goya, guernica, laurent grisel, les misères et les malheurs de la guerre, lièvre de mars
6:20 épaule éblouissante / moutonné de blanc neige avec bouillonné savonneux et pigments poudreux bleu moussu / épaule sculpte quadrilatères urbains tuffeau angevin ou blocs crayeux selon déplacement indolents nuages / on entend rumeur de la ville 7 août 2012 / puis distincte la voix de la dame enregistrée d'autobus / elle se pose sur l'air des oiseaux et s'élève jusqu'au 5• étage / on entend valse à deux temps moteur / on entend décélération à quatre temps / dans le couloir on entend talons pointus / on entend voix enfantines / quelqu'un dit quelque chose a commencé quelque chose va finir / quelqu'un demande si poème sera là / possible / si poème est là quelque chose d'autre commence / on entend insolite klaxon / aucun chat roux ne ronronne / aucun tilleul / peupliers calmes / lumière placide / baleine échouée près d'envie crayonné pastel /
Rédigé par Maryse Hache le mardi 07 août 2012 à 14:42 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: angers, baleine paysage, craie, danielle carlès, indolent, pastel, poème, talon, tuffeau
7: 30 tant éblouissante épaule / quelqu'un dit il y avait des étangs à ville-d'avray / tentation joufflue d'angelots / douceur bleue de ciel et courbes blanc nuage / grands quadrilatères urbains sculptés lumière / ça frémit dans vert peuplier 6 août 2012 / on entend l'autobus / visite zèbre sur baie en parallèles grises translucides / corneille craossaille / ça stridence ville / ça siffle recule machine / jusqu'au 3 août 1918 / ou 5 août 1899 / quelqu'un dit le poème ne sait rien du jour / quelqu'un dit la dame enregistrée d'autobus sait le nom de la station et le dit / quelqu'un dit le jour a passé et le poème n'en sait pas plus / baleine échouée dans les bras du temps /
Rédigé par Maryse Hache le lundi 06 août 2012 à 19:58 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: angelot, baleine paysage, danielle carlès, françois bon, poème, temps, tierslivre
8:00 baleine éblouissante éblouissante / lumière oblique dans la pièce / on entend des voix dans le couloir / qu'est-ce que je vous sers dit quelqu'un / bonne journée / lumière sculpte blocs quadrilatères urbains sur bleu de ciel / elle ouvre leur volume / bruits de la ville en tranquille samedi / on entend des moineaux / machine citadine toilette trottoirs / on entend frottement / quelqu'un dit toile émeri papier de verre râpe à bois / quelqu'un dit quelque chose élimine quelque chose du poème / possible / on entend une voix de femme enregistrée d'autobus / baies en lignes parallèles translucides / le monde en zébrures grises / vent moove les hauts vert peupliers sur la place / moteur et siffle marche arrière 4 août / bruits de verre jeté déchets containers / quelqu'un dit elle portait des pendants d'oreille cristal / on ne voit pas de chat roux / on entend au loin une voix enfantine maman / quelqu'un dit là-bas au jardin roses trémières grenat / on entend une répétitive sonnerie / catalogue noir lugubre en crava crava de corneille / pelletée de sable à la ramasse / quelqu'un demande si lignes de force au paysage tiennent aussi ceux qui regardent / possible / fauteuil et chaise vides / on entend avion moteur / quelqu'un demande s'ils attendent / quelqu'un dit qu'ils sont sans tension dans leur simple présence / possible / nuages de passage en chevelure quadrilatères et camaïeux blanc / baleine échouée revenue sur nos bords /
Rédigé par Maryse Hache le samedi 04 août 2012 à 11:31 dans baleine paysage | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: baleine paysage, cristal, danielle carlès, force, pendants d'oreille, rose trémière, épaule éblouissante
1-
Blanche était la fleur, nimbée de lumière au soleil couchant. Blanches et fragiles pétales séchées par le temps, cassantes sous les doigts, blanches pétales tenant là, miraculeusement, dans la cascade de tes cheveux blonds.
Tu l’avais trouvé par terre, subtil point lumineux sur une terre humide et sombre, pétales déployées dans leur blanche intégrité, admirant ce jupon ébouriffé, figé dans sa danse aérienne. Tes yeux enfantins reflétaient l’émerveillement du monde face au miracle du jour nouveau, joie pure et rayonnante du plus beau des trésors. Tu avais fais délicatement roulé la tige entre pouce et index, te perdant encore dans la contemplation de cette précieuse architecture végétale, défilement des courbes, creux et rebonds, courses des veines et veinules sur le tissu presque transparent. Tu savourais chaque infime variation de la merveilleuse sculpture, dégradé savant du blanc pur au beige onctueux, plis dévoilant la douceur des pistil et étamines. Tu avais ri, éclat cristallin papillonnant jusqu’à moi, « regarde maman ce qu’il y avait ici », fleur protégée entre tes paumes réunies en berceau, me présentant ton trésor avec fierté et précaution. « C’est magnifique » avais-tu ajouté, tes mots prononcés dans un souffle, comme si la simple force de tes paroles pouvaient effriter la matière. Puis tu t’étais enfui, galopant au loin, plaçant d’une main gracile la fleur blanche derrière ton oreille.
A l’horizon, le soleil crépitait ses derniers feux en un jaillissement d’ocre et de safran.
2-
Quelques bouts de toi, laissés épars dans cette chambre qui prépare ton départ.
Tissu vert de ta robe préférée, celle en coton clair veiné de foncé, celle que tu mettais à chaque début de printemps pour courir dans les prés fleuris à côté de notre maison, celle qui découvrait tes genoux toujours un peu écorchés, celle que tu as délaissée à l’aube de ton adolescence pour des vêtements disais-tu « plus de ton âge », celle que je n’ai jamais pu jeter tant ton enfance semble s’y être cristallisée.
Me reviens en mémoire les jeux que nous partagions dans la piscine gonflable du jardin, joyeux éclats d’eau et de soleil mêlés, de ton maillot deux pièces jaune canard à petites fleurs. Je me souviens du cerisier à côté de chez nous sur lequel tu te perchais sans arrêt, tes jambes fines dansant dans l’air, le nez pointant vers les nuages. Je me souviens du jour où la maladresse a fait naître cette petite cicatrice au coin de ta lèvre, du sang qui s’écoulait et du coton que j’y pressais, de ton visage débordant de larmes niché dans le creux de mes bras aimants. Je me souviens de tes grands yeux curieux s’éveillant au monde et à ses contradictions. Tes fou rires communicatifs et tes colères soudaines, frustrations de ne pouvoir faire toute seule, ton refus des interdictions et ton enthousiasme débordant. Je me souviens de ta détresse lorsque tu m’arrivais pas à comprendre, lorsque tu répétais sans cesse, lorsque tu insistais, de tes « pourquoi » s’enchainant en chapelet et auxquels je tentais tant bien que mal de répondre. Je me souviens de l’intensité brutale de tes émotions, violentes, te happant en un déferlement de joie ou de tristesse, de mes mots cherchant à t’apaiser. Je me souviens de ces magnifiques journées, brillantes et bouillonnantes passées à tes côtés, à te regarder grandir et découvrir.
Et la saveur des fraises entre nos doigts gourmands…
3-
Cela fait des années que l’on ne s’est vu. « Peu importe la distance » dit-on sans trop y croire, en espérant étouffer l’inquiétude naissante de se savoir séparés pour longtemps. Adage pourtant véridique pour nous. Nos lettres nous rapprochent, deux par semaine. J’écris, tu me réponds. Ou l’inverse. Impossible de me souvenir qui a commencé. Peut-être quelques semaines après ton départ à l’autre bout de la planète dans un pays dont je ne connaissais même pas le nom, moi pour prendre simplement de tes nouvelles ou toi pour m’en donner. Il me faudrait ouvrir cette valise en cuir vieilli où sont rangés tous tes courriers, classés, triés, méticuleusement repliés dans leur enveloppe d’origine, avec si possible un timbre chaque fois différent pour en accentuer l’exotisme, puis rechercher le premier, tout premier de la première pile dans le premier carton, décacheter de nouveau les mains tremblantes et déplier en un bruissement délicieux les feuilles jaunies, sagement numérotées, recouvertes de ta fine et ample écriture. Il me faudrait relire chacun de ces premiers mots, échangés, par-delà les terres et océans. Mais peu importe le point de départ de ce qui est devenu un rituel immuable. Seule compte chaque nouvelle lettre et les trésors qui y sont inscrits.
Aujourd’hui, pensant à toi, à chaque expérience que tout nouveau jour nous apporte, je tisse pour toi un tapis de fleurs, comme tu les aimes tant. Teintes profondes, bleu nuit, rose pourpre, ocre et or flamboyant. Un tapis de fleurs méticuleusement choisies, cousues patiemment, en longue échappe chaleureuse pour y réchauffer ton cou, ta peau, pour y plonger ton nez, y retrouver nichée, entre pétales et vert clair veiné de sombre, l’odeur accueillante de la maison…
texte Louise imagine
collage maryse hache
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bien de la joie à recevoir, ce mois-ci au semenoir, ce texte de louise imagine : toi , et qu'elle accueille mon txt : couleur, chez elle : ici
qu'elle en soit remerciée
vous pouvez aussi la encontrer là
ou encor là, plutôt pour les photos
je crois que ma première rencontre avec elle a eu lieu par isabelle pariente-butterlin, d'abord, puis avec l'instant t, chez publie.net
et nous échangeons souvent autour d'un travail d'écriture qu'elle m' a confié pour deux séries photos de tania kazakishvili
cet échange-là, du jour, trouve lieu dans le cadre des vases communicants, ensemble polyphonique de création et d'échanges littéraires, lancé par françois bon et jérôme denis. Depuis juillet 2009, le premier vendredi du mois, chacun écrit chez l'autre, blog ou site.
comme chaque mois merci à brigite célerier qui tient blog paumée et qui y fait, en cette occasion mensuelle vasesco, une fluide cueillette de chacun des partcipants
elle répertorie aussi, chaque mois, tous les participants ici
vous pouvez lire aussi lire tous les textes, réunis par pierre ménard / liminaire
Rédigé par Maryse Hache le vendredi 03 août 2012 à 00:01 dans vases communicants | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Balises: collage, fleur blanche, lettre, louise imagine, maison, robe verte, vasescommunicants
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