Semenoir

mesmoires 7 / rotring letraset

 

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publié d'abord dans le forum d'un article  de tierslivre chez françois bon mais plus lisible car intégré à son texte publié au seuil

dans semenoir  mesmoires aujourd'hui avec quelques modifications

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rotring oui ;  ils se vendaient dans le magasin familial qu'avait repris mon père et son frère, après leurs parents et grands parents, de quincaillerie marchands de couleur ;  il en avait fait un lieu spécialisé dans les fournitures pour peintres en lettres, retoucheurs photos, graphistes, et peintres-artistes ; on raconte que c'est mon père qui avait ajouté le nouveau nom : les arts et les techniques, à celui de la boutique (elle portait seulement un nom propre composé, celui de ses propriétaires ) ; boutique où il m'arrivait de travailler un peu à l'accueil des clients derrière les comptoir en chêne à vitrine latérale côté client et vitrine dessus

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se vendait là le matériel rotring, corps et opercules,  bien rangés dans leur emballage, avec leur numéro de diamètre, et les chiffres à virgule correspondant à l'épaisseur du trait ; l'encre de chine, marque schmincke, je crois ;  le mot "abaque" n'existait pas pour moi ;  les formes en plexiglas destinés à former les lettres avec le dit rotring, on les appelait des "pistolets" ;  me souviens soudain que ce qu'on appelait pistolets étaient ces objets en plexiglas destinés à tracer toute sorte de courbes plutôt que lettres ; me demande si nous n'appelions pas ça du nom du fournisseur : mecanorma ; et la mémoire bouge ses lamelles et ramène le présent antérieur au présent du présent ; ce n'était point mecanorma mais normographe ; le plexiglas était de couleur orange

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letraset  ;  les feuilles de "lettres transfert" comme on disait au magasin, et rangés dans des petits tiroirs en chêne, à la dimension des feuilles, tiroirs que j'ai beaucoup fait jouer quand je réceptionnais les commandes et le réassort ;  c'est avec ces feuilles de letraset - une feuille pour les lettres, une feuille transparente pour les protéger - que j'ai fait connaissance avec le nom des polices : georgia, helvetica, times roman, quoi d'autre ?

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la maison letraset avait invité mon père à un voyage à londres pour visiter la maison mère ; cela avait fait quelque bruit à la maison  ;  ma mère, celle de la maison, mais pas la même, avait eu la possibilité de l'accompagner et c'est la première et unique fois qu'ils prirent un avion de leur vie

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jamais utilisé les rotring ; en revanche tenter de l'écrit avec letraset, mais bien malhabile pour construire un beau txt aux lettres alignées comme il se doit, et écartées les une des autres à distance égale ; un txt, en quelque sorte, digne d'être composé sur papier pour être regardé comme un dessin graphique, et digne d'être lu

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devanture autrefois les arts et les techniques 7 rue brézin paris 14°

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écrire plein écrire délié écrire

plumes encriers crayons plumiers

écrire violette pâtés peu écrire

ô ta te ti to tu toto a été têtu

cahiers papier en correspondance

marquise vos beaux yeux amour me 

écrire stylos porte-mine feutres

écrire écrire on pourrait coller 

possible essayer ah collant trop  

trop ça se décolle mal c'est pas

droit le titre et l'écart lettre

à lettre non pas pour écriture à

écrire reprendre stylo à bientôt

coussinets doigts feuille écrans

entrée dans filet amie monde-web

ça pixellise ça lumine ça tapote

ça écrilit écrirelir faire vivre

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mesmoires 6 / pelle-pioche vert coeur olive

 

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il l'emmenait toujours en vacances la belle pliable vert coeur olive avec étui toile protecteur de tranchant calée quelque part sous les sièges de la deux-chevaux l'avais rapporté de son temps armé l'avais gardé utile à la bricole on le vit un jour armé à pelle- pioche coeur vert olive sur un petit terrain devant une maison louée de vacances bretonnes presqu'île de quiberon creuser creuser un trou rectangle et taper et déblayer la terre et creuser et déblayer et frapper et creuser les petites regardaient les bras nus se lever la belle frapper il jugea profondeur largeur s'arrêta déposa la belle et partit vers les buissons d'ajoncs 

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intriguées les petites restent à observer il use d'un autre outil quelque sécateur et coupe des brassées d'ajoncs verts pas de jaune les rapporte près du trou creusé s'assied et joue des mains mais que fait-il étalant les joncs au sol un à un sur une surface qui leur semble grande et jouant des mains passant dessus dessous dessus dessous on voit bientôt un tressage végétal brillant vert beauté lumière se prend entre fil et trame et il s'arrête c'est fini peut-être d'un même mouvement relevailles de l'homme et de son ouvrage d'herbe beauté imposante de la verte verticale en avait-il fait trois car cela constituait parois d'un petit espace pour être à l'abri des regards où s'accroupir et voir fumer une petite brume de ce que nos viscères y déposaient ou un petit liquide doré qui sifflottait à la sortie de nos corps

 

photos cueillies là

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creuse creuse pelle pioche

pioche creuse en terre des

vies végétales compost vie

perpétuée humus d'humaines

conditions bel homme blond

va tressant armé sans arme

calme en la main ouvragère

ajonc que parfum et fleurs

lui offrent reconnaissance

et toi corps respire l'air

bienheureux de haut dehors 

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mesmoires 5 / moulin à café

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dans le linge moiré il y a moulin à café

pois de senteur acquiesce

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pas le temps de moulinex;  pas le temps de beaucoup de machines domestiques électriques;  il était 7h à peu près ;  son heure matinale ;  il l'attrapait sur une petite étagère de la jaune cuisine ; ouvrait le couvercle et versait depuis un petit sac papier ; on entendait une chute de grains ; il le coincait entre ses genoux et tournait une petite manivelle ;  l'odeur des grains écrasés allait bon train ; chaque jour moulinée sa poudre de vie tombait dans le petit tiroir;  il avait sorti ce qu'il appelait le filtre (en métal argenté)  enlevait la petite grille, déposait le café moulu, remettait la petite grille qui tassait un peu le moulu café, versait l'eau, mettait le couvercle, déposait le tout sur la tasse et attendait qu'il passe ; quelquefois il soulevait le couvercle, posait une main en petit chapeau sur le haut du filtre et soufflait dans le petit espace ouvert entre index et pouce, pour que l'eau passe plus vite ; elle est passée, trop vite

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va mon moulin grains

tourne tourne tourne

petite manivelle vie

café poudroie tourne

ton matin filtre les

jours et ta peine et

réveille les petites

c'est l'heure blouse

bleue ou rose dépend

de la semaine tourne

tourne bouillu foutu

mouliné le buveur de

café un jour février

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mesmoires 4 / bac de mindin

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dans le linge moiré il y a bac de mindin

anémone acquiesce

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crois bien que c'est michel brosseau qui a réveillé mon bac de mindin

mais où dans son blog : à chat perché

 

- estuaire de la loire - st nazaire-st-brévin-les pins - relier les rives d'un été d'août - vacances famille à préfailles peut-être ou st-brévin-les -pins - six ans - petite salopette en coton couleur rouille - la même pour soeursoeur autre couleur - petites sandales cuir nu-pieds - il pleut - sur la mer sur le pont sur nos corps - point de parapluie point d'imperméable - il pleut sur la salopette rouille - et voilà que mouillée mouillée elle colle aux jambes - elle adhère autour des jambes - il y a du vent - c'est froid et mouillé et ça colle - ça va durer combien de temps - vouloir que ça ne colle plus mouillé - faillite totale de la volonté - mouillée aussi ou quoi - il fait nuages vent pluie et la petite salopette rouge colle mouillée aux jambes

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lire le témoignage de léon, passeur de loire. pendant  33 ans, il a été matelot sur les bacs qui reliaient St Nazaire à Mindin St Brévin jusqu’en octobre 1975

cliquez sur le lien ci-dessous

http://www.bernardrobert.fr/passeur-de-loire-a-mindin/

c'est à cette adresse que j'ai cueilli la photo

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deux fillettes cheveux en vent breton

traverser l'eau on dit c'est la loire

traverser bateau on dit bac de mindin

vacances en août à st-brévin-les-pins

mois des deux parents il pleut on dit

crachin sont sur le pont pluiepluiepl

la petite salopette rouge collecollec

la rive de l'été s'approche ça collle

les gouttes font petits ronds rouille

couleur plus foncée ça va pointillise

le foncé s'étale ça crachine ça vente

ça pourrait pas s'arrêter le crachine

ça fait froid sur le mouillé ça colle

le bac accoste à l'été crevettes iode

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descente direction café se réchauffer

engloutir bouillons bouillant viandox

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mesmoires 3 / assiette poussin

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dans le linge moiré il y a assiette poussin

berce acquiesce

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sans doute une grand-mère pour acheter ça  ;  petite comme la pitchoune  ;  avec poussin sur le bord de l'enfance comme pour assister au festin ou le partager

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remisée aujourd'hui dans le grand buffet menuisé par l'oncle jean aux dimensions exactes du mur de la cuisine sur lequel il s'appuie ; plus grand monde petit pour manger dans ce genre de vaisselle ;  on n'y déguste plus que douce mélancolie tapioca

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c'est jaune de chrome

ou c'est jaune juliau

ô c'est jaune verdier

c'est jaune de cadmiu

m cut jaune forsythia

on dirait jaune guêpe

c'est jaune jonquille

jaune bouton d'or non

jaune coquille d'oeuf

ô c'est jaune poussin

une petite assiette à

bords ourlés en céram

manger quoi l'enfance

tapioca purée semoule

petit poussin mon pou

mon poussin mon petit

poussin poussinet mon

trésor mon oiseau mon

les pioutes disait le

paternel en affection

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crois soudain qu'elle

était de couleur rose

la couleur des filles

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mesmoires 2 / mouchoir doux

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dans le linge moiré il y a mouchoir doux

 coquelourde acquiesce 

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un petit rectangle de coton fin ; un dessin  : une petite fille et des fleurs, un mouton peut-être ; couleur jaune paille en lointaine souvenance d'enfance ; qui a acheté ce mouchoir ; qui l'a proposé pour le soir ; comment l'idée  - est-ce une idée - vient à la sensation pour le déposer sur la main en prenant bien soin qu'il passe sur l'index  ; et de caresser l'aile du nez avec ce morceau de tissu tandis que le pouce dans la bouche ;  qui l'a nommé  "mouchoir doux" ;  est-ce l'enfant ; est-ce un adulte   

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me demande si le souvenir d'un mouton dessiné sur le mouchoir n'est pas agglutiné au souvenir papier peint toile de jouy aux bergères de la chambre ; possibilité d'aller voir ce mouchoir puisque repose dans tiroir au présent case objet précieux des autrefois ; aller voir  ;  numériser ; il y a bien des petits moutons

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et il convenait absolument à la petite fille, avec la douceur caressse du mouchoir, d'y ajouter succion du pouce ; et il ne convenait absolument pas aux adultes que cela durât trop longtemps ; alors essayèrent main attachée au lit ;  badigeon d'aloès sur le dit pouce ; petite cage en fer enserrant le pouce en grilage avec petit lien attaché au poignet ; supplice ordinaire de la vie enfantine

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voilà le supplice d'aujourd'hui

le regarder en face

et puis

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quoi inventer pour attendrir

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il y eut mouchoir doux

doux mouchoir ennui du

temps puis mouchoir au

parfum goûté oreillers

voyages eau-de-cologne

linge cacher noisettes

quatre coins noués car

tape un deux trois sol

eil au potager jardine

il y eut mouchoir vlan

dentelle fière chiffre

mouchoir blanc ne vois 

tu rien venir en adieu

lin broderies mort due

coton carreaux en bleu

un jour quand trame et

chaîne auront délié fi

leur bel oeuvre tissée

heure du choir dernier

vienne le beau linceul

bien plié en l'armoire

couchez-moi dedans nue

avec brin je vous prie 

lavande dans les dents

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mesmoires 1 / robe à smocks

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dans le linge moiré brille robe à smocks 

tilleul acquiesce en lumière soleil

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vue sur les photos ; quelqu' un y a mis une broche or  représentant un petit bouton de rose ; comme souvent la fréquentation de la photo rend difficile d'accés le souvenir lui-même ; et pourtant, comme un petit quadrillage et une couleur un peu rose, pas un rose layette, pas un rose pâle, un rose un peu jaune orangé ; les deux soeurs, robes identiques ; pour quoi la photo ? ; quel événement ? ; on avait fait friser les cheveux de soeursoeur, cheveux raides comme des baguettes de tambour disait-on ; les photos des deux petites filles, encadrées avec soin et art d'encadreur, témoin : le petit liseré doré, ont longtemps été en place stratégique pour le regard de la grand-mère 

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qui avait fabriqué les petites robes à smock ; pas leur mère ;  recoudre les boutons c'était son maximum en fait de travaux d'aiguille; s'il fallait faire un ourlet l'angoisse montait : quelle hauteur, trois centimètres, est-ce assez, est-ce trop, ah! non couper, non, et si, après, on voulait rallonger ;  on ne rallongeait jamais sauf la sauce à l'angoisse ; on ne pouvait pas donner un coup de ciseau dans le réel ça déchirerait quelque chose à laquelle on ne pouvait pas toucher sans que l'échafaudage de l'univers intime s'écroulât ; passé, simple, s'il en fût

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robe smocks rose orangé

du fond de souvenirs ou

vue sur la photo soeurs

habillées à l'identique

avec une broche rose or

piqué revers du col qui

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avait frisé et pourquoi

les cheveux raides dits

baguettes de tambour de

la  cadette et qui donc

.

avait cousu les petites

robes pas leur mère une

.

incapable aux travaux d

aiguilles à  moins coud

re boutons sinon jamais

aucun ourlet car quelle

mesure alors l'angoisse

montait couper impossib

le rallonger après donc

on ne coupait ni ne ral

longeait si ce n'est la 

soupe à l'angoisse donn

er un coup de ciseaux à

même la figure du réel

aurait fait s'effondrer

l'échafaudage de son un

ivers intime définitive

ment fin et intouchable

 

 

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porte mangée 35 / J 176 ses entours

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recueille recueille nos songes petite auge

fais-toi douce à nos restes

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paille de nos vies 

petit nid des autrefois

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13 juillet 2012

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cut-up #11 en francis royo

 

cut-up francis royo

prélévé chez lui et proposé d'abord en séquence de 140 signes sur twitter

en hommage

bonheur de le lire : le chant-ru / l'arrache-corps / aporos / bribes

 

 

Ce que je veux

J’attends ma nuit de roses

Je m’époumone de combats

jonchés de sourires 

de silences

et de fleurs imbrassables

Oublier mille vies mille blessures

et très vite encore

se faire douceur violemment

des lacérations de verrous

pour s’attacher encore

au chemin

mais

ne plus être du pas

porte mangée 34 / J 176 ses entours

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attente silence en fascination camaïeu rouille

ça compose

chant des choses en partance

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linge disparu au fil 

temps peint ses fers

il y a morsure

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une courbe un creux une ouverture à offrande

presque marque d'une main potière tourneuse

pot de terre offert au regard prends garde au pot de fer

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13 juillet 2012

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porte mangée 33 / J 176 ses entours

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énigme du mur pignon

entrée pour tourterelles

aération pour autrefois grenier à paille

élégance de l'ouverture

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reliques surannées leur silence

à contempler

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petits restes

à la dérive

dans nos rêveries

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13 juillet 2012

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porte mangée 32 / J 176

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la vie ça éparpille des fois

ça chélidoine et copeaux

ça bleuit ça noisette

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16 août 2012

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l'écriture des fois on dirait ça s'épuise

ça grignote une matière si fragile ça consume

ça croise aussi les fers et ça pousse

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16 août 2012

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porte mangée 31 / J 176

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l'écriture déploie ses rouleaux

petit elfe des mots veille

ombre et feuilles d'or

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16 août 2012

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la vie des fois pâlit son teint

lumière trop crue

cavalcade ça s'essoufffle

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16 août 2013

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l'aile bleue gracile en son soulèvement

dans les phrases au-dessus du trou

et des ombres violettes

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16 août 2012

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porte mangée 30 / J 176

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des fois le soleil fait son théâtre

il sculpte pleins et déliés de vie

l'écriture vibre rouge frissonne bleu

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16 août 2012

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soudain l'écriture adosse ses phrases

les travaille à feuilles d'or

dans une pâte lumière crémeuse

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16 août 2012

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possible qu'un âne se glisse dans les mots

un âne au sourire d'oranges

avec picotin composite chiffonné

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16 août 2012

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porte mangée 29 / J 142

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la pensée floute parmi les détails

elle lance des mots miettes

une concrétion noire résiste au concept

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13 juillet 2012

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la pensée précise un peu son cheminement

(un petit noyau dur semble s'élaborer)

pourvu qu'elle reste lumineuse

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13 juillet 2012

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porte mangée 28 / J 142

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la vie déroule sa page d'écriture

la vie roule ses lamelles cendrées

la vie lance ses rouleaux

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13 juillet 2012

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un petit elfe épuisé couche entre nos épaules

veille en bord de trou coûte que coûte

l'aile bleue dans l'élégance du présent

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13 juillet 2012

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porte mangée 27 / J 142

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dans le bleu des jours petits signes mystère

broderie des petites courbes du temps

traces de l'ouvert des anneaux

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13 juillet 2012

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écriture des jours à l'Emporte-pièce

avec golfes de vapeurs sang-de-boeuf

et tentes des glaciers nacre

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13 juillet 2012

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trou noir tu nous tiens sous ton corset

carré de bien des songes invisibles

porte d'ivoire à gueule ouverte

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13 juillet 2012

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publienet / ouvrez / le temps est un grand maigre / dominique quélen

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publie.net lance une nouvelle collection "ouvrez"

chaque vendredi un texte bref  0,99€ 

 

ça commence ce vendredi 14 septembre, les premiers textes sortent

 

voilà le premier que je lis :

 cliquez sur l'image, elle conduit chez publie.net

si vous voulez que le texte entre chez vous, vous trouverez la marche à suivre

 

 

page de présentation copiée-collée depuis publie.net

 

 

 

Description

"Le temps est un grand maigre" : à quoi pensait donc Honoré de Balzac quand il a écrit cette phrase, lui qui n’était ni grand ni maigre, et qui s’est battu sans cesse contre le temps ?

Et pourquoi cette phrase, longtemps après Balzac, y est reprise par les mains de Pierre Michon qui en fait le titre de son propre hommage à Balzac ? Une phrase alors passe d'un auteur à un autre, c'est nous-mêmes que nous venons lire à partir de leur énigme.

Dans l'espace restreint de proses aiguisées comme des chants, la contrainte même du bref, le côté très concret des fragments de vie dont on se saisit, tout devient alors ici un miroir à vivre :

"Ainsi nous sourions faiblement, étant presque morts, à lire la fable de notre vie dans de grands volumes qu’il faut manier avec soin. Tout y est superbe de nombre et de proportions, le dessin n’en est pas brouillé par les détails. Des héros fades sortent grandis d’épreuves pareilles aux nôtres en apparence. Les yeux voient clair, les mains sont plates comme des truelles. Et pas de mauvaises herbes entre les marbres, pas de citernes d’eau croupie sous des halles en plein vent, pas de parfums s’évaporant avant qu’on les ait respirés, rien qui ait l’air de sortir à l’instant de derrière. Et pas trace non plus du fléau de l’homme : jusque-là tapi en nous, il dissimule un peu de monnaie dans sa main et tout seul au fond de quelque arrière-cuisine, sans remettre à demain de vivre, il s’apprête à dîner des restes du repas de midi de la veille."

 

FB

Dominique Quélen vit et travaille à Lille. Nombreux textes publiés. 

 

 

porte mangée 26 / J 142

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la vie précieuse étale ses trésors

améthyste émeraude rubis topaze

opale noisette aigue-marine

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13 juillet 2012

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encore une fois comme le même

mais trésors sont uniques

s'exposent jusqu'aux diamants

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13 juillet 2012

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ça tombe ça tombe trésors joncheraie

ça se fond dans paysage

ça dévore

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13 juillet 2012

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porte mangée 25 / J 142

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des fois un elfe fait visite

esprit épuisé exhausted

éclats en berne

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13 juillet 2012

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des fois ce sont les choses de près

aux abords des rouleaux qui emportent

juste au-dessus d'un gouffre

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13 juillet 2012

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des fois débris s'amoncellent

peut-être presque charpie

le bleu veille

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13 juillet  2012

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porte mangée 24 / J 122

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choses apparaissantes 

surprise soudain l'incohérence

bleu hasard vous sourit

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23 juin 2012

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en exil et debout

face devant l'espace

un petit courage

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23 juin 2012

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porte mangée 23 / J 122

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des fois la vie c'est flou

les lunettes n'y font rien

c'est couleur mais c'est flou

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                    23 juin 2012

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ça indécise jaune jonquille

ça brouille bleu métal

la vie ça bouge la photo

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23 juin 2012

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porte mangée 22 / J 122

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c'est ça oui ça repose

c'est inaudible

ça s'ouvre 

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23 juin 2012

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ça exhibe mutation

c'est presque imperceptible

mais ça suit son cours

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23 juin 2012

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trouver le chemin de vie

à l'abri de l'aile bleue

et du trou de la langue

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23 juin 2012

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publiepapier et parution abyssal cabaret

 

publiepapier 

suis bien maladroite pour soutenir, au semenoir,  la lancée par publie.net  de la branche publie papier

vais tenter de faire mieux bientôt

en attendant ce mieux, vous pouvez cliquer sur ce lien qui vous mène au site publie papier, et à la première page des titres parus

en bas cette page il y a une succession de n° 0|12|24 / cela permet d'accéder aux autres pages et aux autres titres, cliquez dessus 

l'ensemble de l'équipe a besoin de notre, de votre soutien, auteurs et lecteurs pour continuer à offrir cette écriture en route de vie

 

 

voici quelques titres, parmi ceux que j'ai lus en numérique, et leur habillage papier,  et qui m'ont nourris :

il y en a beaucoup d'autres

cliquer sur les images vous conduit aux pages du texte chez publie.net 

 

1/

Grisel, Laurent | Un hymne à la paix (16 fois)

« Fêtons : il n’y aura plus de vainqueurs, jamais. » 

 

2/

 

Markowicz, André | Les gens de cendre

« Langue d’eau noire » : ce qu’on écrit pour soi quand on traduit les autres, et qu’on vit dans leurs images.

 

 3/

 

Jeanney, Christine | Signes cliniques

« Statistiques : une femme sur sept. Je suis une de ces sept. »

 

4/

 

Kafka | À la colonie pénitentiaire

« Et le cadavre finit toujours par tomber dans la fosse après un vol incompréhensiblement doux. »

 

5/

  

 

Dussidour, Dominique | Petits récits d’écrire et de penser

Si je veux prendre connaissance de ce que je pense, je dois l’écrire.

 

6/

 

• Ancet, Jacques | La tendresse

  « pourquoi ce désir de t’écrire toi qui n’es pas, y trouverai-je ainsi à exister moi-même enroulant ma phrase autour du ventre d’ombre »

 

7/

Grossi, Christophe | Va-t’en va-t’en c’est mieux pour tout le monde

La France des villes et des autoroutes via un représentant en librairie, avec échappées intérieures et roman d’amour qui finit mal.

 

 

8/

Bourrion, Daniel | Légendes

« ici, entre ces murs, le long de cette rue qui écartèle notre hameau, nos vies : nous en avons parlé à la veillée comme le faisaient nos pères, les pères de nos pères, leurs pères avant »

 

 

et la parution du txt  mien abyssal cabaret

Hache, Maryse | Abyssal cabaret

"La femme dont nous racontons l’histoire sait bien que le théâtre s’effondre..."

 

 

 

 je copie-colle depuis publie.papier ce qui suit :

 comment se procurer ces livres : dans toutes les librairies...

Dans cette phase de mise en place, nous vous recommandons les services en ligne de deux librairies : 
 Vent d’Ouest à Nantes. 
 Dialogues à Brest...

Un merci particulier à ces deux libraires, chacun doté d’un service en ligne particulièrement efficient. Dialogues et Vent d’Ouest sont les premières à proposer certains de nos titres en disponibilité immédiate, merci pour cette implication... déjà les livres qui arrivent tous les jours chez nos lecteurs !

Vous pouvez aussi commander nos livres auprès des librairies suivantes : 
 Ombres Blanches à Toulouse (en cours) 
 Sauramps à Montpellier 
 Kleber à Strasbourg 
 L’Armitière à Rouen 
 Paris, Le Divan 
 Paris librairie de Paris 
 Paris, le réseau Arbre à Lettres 
 Paris encore, la vieille et fière Delamain 
 via le réseau Chapitre.com

Soutenez-les ! On rappelle que nos livres sont accessibles sur commande depuis l’ensemble des librairies diffusant Hachette Livre. Vos commandes sont centralisées le soir, les livres sont imprimés à l’unité le lendemain matin et expédiés l’après-midi même à votre libraire.

Belgique et Québec : on branche les tuyaux, stay tuned !

® papier+epub : l’ensemble de nos titres incluent un code d’accès pour téléchargement de leur version epub, à télécharger sur publie.net ou directement sur le site de votre librairie, en partenariat avec ePagine.fr (en préparation)

® « papier+epub » est une marque déposée par publie.net à l’INPI.

 

 

commentaires

ils sont ouverts si vous souhaitez de l'aide ou d'autres explications

 

merci

bonne promenade et lecture

orsay

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étonnée à quel point le mot orsay est à moi, il est moi, il est la maison, le jardin, à la rigueur la petite ville, mais déjà géographiquement s'il dépasse les murs meulières qui font jardin clos, il s'égare un peu

depuis que françois bon travaille sur le plateau de saclay, tout à coté de cet orsay, ville de 16638 habitants et 776 ha dit le site de la mairie, il utilise souvent ce mot orsay dans le titrage, ou dans le cours du texte, et à chaque fois quelque chose, comment dire autrement, d'automatique, des petites perceptions volatiles comme buée viennent me parler de moi, orsay c'est moi, point

il faut un laps de temps, à la mesure d'une très petite infime nano fraction de seconde (est-elle corsetée assez courte dans ce vocabulaire), pour que la raison, ou quoi, le cerveau jugement ou quoi, change un peu son axe et dépose l'idendité du mot orsay hors de moi ce jour-là, chez tiers-livre je lis : Orsay | le squelette dans le catafalque

 

tiens, me dis-je, la camarde est déjà là / il y a un mort à la maison si le coeur vous en dit, bien présenté sur son catafalque / jetons un coup d'oeil / hé non c'est pas moi /

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porte mangée 21 / J 114

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la vie mène la danse

elle se faufile jointures 

un petit rien s'accroche

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15 juin 2012

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la vie insiste au soleil

le lis-tu mon petit message

là dans le blanc pollen

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15 juin 2012

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il y a de la beauté dans les yeux 

voyant le rouge voyant le turquoise

voyant l'infime

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15 juin 2012

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porte mangée 20 / J 114

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un abandon une souplesse

une empreinte en défaite

une disparition en cours 

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15 juin 2012

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la verticalité à rouge que veux-tu

la verticalité à veines que veux-tu

la verticalité en déroute

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15 juin 2012

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une Errance surprise candeur

une Etreinte vapeurs frisson

une Entaille d'ombelles

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15 juin 2012

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porte mangée 19 / J 114

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écriture sentinelle au bord du trou

phrases à tenter fleurir décombres

une bleue mésange en sautoir

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15 mai 2012

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langue s'affûte aux ailes de l'aube

fait chiffonnage de tout bois

tente éclats près des remugles

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15mai 2012

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mots  se lancent en mêlées

petit loir et rouge-gorge

azur et sang

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15 mai 2012

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danielle carlès | pour Aurore

ils sont notre chair mal menée

spécimen d’humanité dans

les os de l’homme nu

brûle en désordre

toute vérité

 

portefaix des émotions banales

épuisé tremblant aveugle

aux rêves ordinaires

tendu à supporter

l’écrasement

 

dans la fermentation des aubes

bleues sur les dentelles

de cendre où le jour

boit lentement le

lait sidéral

 

l’enfant têtu à vivre tient au

même fil s’ouvrent clair

les yeux sur la peur

le froid hors des

eaux salines

 

danielle carlès 

 

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encore  une joie à cet échange en vase, ce mois de septembre 2012, au semenoir

il accueille ce texte de  danielle carlès : pour Aurore , tandis que son blog : fonsbandusiae accueille mon txt : aimer les roses, chez elle : ici

 

joie aussi toute particulière dans la découverte de son écriture personnelle et pas de celle de la traductrice, pourtant pas des moindres

car elle nous offre, quotidiennement, horace, en traduction avec texte latin, et pour certains textes, plusieurs formes de traduction jusqu'à des vers justifiés

comme exemple de traductions  multiples, voir les deux traductions de l'ode à la fontaine de bandusie : o fons bandusiae, l'une qu'elle désigne comme un peu académique :  ici, et l'autre en vers justifiés : là

ne suis pas latiniste émérite mais le petit peu que je suis me suffit pour goûter son travail (il a réveillé cette langue ensommeillée en moi)  et pour  guetter la parution prochaine des Satires d'Horace, en édition numérique bilingue, chez publie.net.

 

cet échange du jour, trouve lieu dans le cadre des vases communicants, ensemble polyphonique de création et d'échanges littéraires, lancé par françois bon et jérôme denis. Depuis juillet 2009, le premier vendredi du mois, chacun écrit chez l'autre, blog ou site.

comme chaque mois merci à brigite célerier qui tient blog paumée et qui y fait, en cette occasion mensuelle vasesco,  une fluide cueillette de chacun des partcipants

elle répertorie aussi, chaque mois, tous les participants ici 

 

vous pouvez lire aussi lire (extraits ou entier selon nombre de lignes)  tous les textes, réunis par pierre ménard / liminaire dans un sccoop.it dédié aux vases

 

 

porte mangée 18 / J 111

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dans l'amenuisement d'une bribe

un petit animal se repose

chant de tourterelle

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12 juin 2012 

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quelquechose antérieur s'écrase inexorable 

quelquechose prend distance telle que contours brouillonnent

entrée d'autres mondes insoupçonnés

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12 juin 2012

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disparition en légèreté 

cadence travaux

poème tente d'approcher

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12 juin 2012

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