en rebond avec fiction numérique
de Joachim Séné
dans son blog Fragments, chutes et
conséquences
cette rêverie qui commence comme par
erreur comme si
m'embarque dès le pas de connexion disponible du grand ordinateur
avec pourtant présence connectée du sujet qui tape ces mots que je lis et vois briller
j'aime cette disparition discrète progressive
comme inéluctable
de l'informatique
l'énergie qui passe de la batterie aux doigts
l'apparition des cris d'oiseaux
sont-ils ceux qui appellent à quitter la ville
pour un champ où le blé pousse
frileusement
loin des flux de la connectique
en un lieu sans électricité où la nuit
profonde existe
lieu à bruissement d'ailes
le bureau c'est la terre sur
laquelle l'ordinateur est posé
la disparition se produit inexorablement
la machine s'irréalise
après la batterie la lumière de
l'écran les touches
seul demeure le désir d'écriture
les doigts demeurent aussi
il suffit de les poser sur la terre
et de continuer à tapoter
la terre est notre bureau d'écriture
notre maison de langue
parlons-lui nos mots
parlons-les au vent
parlons-les aux bruissements d'ailes
d'oiseaux
tu leur ressembles fabricateur de langue
toi aussi
tes ailes bruissent quelquefois d'une exaltation
ténue dans le vent sombre
tu navigues fluide entre les mondes
et nous offre la splendide étrangeté de leur métamorphose
18 mars 2010
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