continue dimanche 25 juillet 2010 la lecture sur sony reader du texte de pierre ménard publié chez publie.net deux temps trois mouvements
Dans chaque geste d'aujourd'hui retrouver ceux d'hier 65 de 575
où vont les gestes d'hier que nous allions les débusquer
où la main tendre sur la peau
où le corps se couchant au sol dans ta lumière
où la manière qu'il avait de croiser les jambes assis dans son grand fauteuil
où ses mains avec la pince brucelle devant la loupe et la lampe
les gestes d'hier sont installés dans des interstices sensibles que le temps réveille au gré de mots d'images de parfum ou de fleurs
la lune s'installe au ciel de la nuit et sur le jardin
la liseuse et son encre électronique sous la lumière de la lampe
déjà presque minuit et son silence sur le jardin
Dégoûté à force d'écoute. On voudrait faire le vide. Ne plus rien entendre comme on peut fermer les yeux. 66 de 575
cruauté des sens
impossibilité de s'en abstraire
ne plus rien sentir
cette odeur tu ne peux pas ne pas la respirer
le haut-le-cœur est irrépressible
cela t'insupporte jusqu'aux pleurs
comment t'échapper
cela rappelle un autre jour plus ancien
ce jour-là tu l'avais sentie depuis le rez-de-chaussée
lorsque tu es arrivée au palier et que tu as sonné et que la porte s'est ouverte
tu as su que l'odeur venait de l'appartement
tu as dit du haut de tes huit neuf ans et avec force ton dégôut pour cette odeur-là
l'odeur de choux-fleur cuit
et tu n'as pas pu entrer
tu es partie en courant
la lune poursuit sa course et sa brillance dans le bleu
le silence s'étale sur le jardin
l'avenir choisira les pages qu'il préfère 68 de 573
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