à vienne dans un "heurige" où le vin blanc me buvait à volonté jusqu'à me jucher une balançoire dans la tête
à st aubin où le soleil où le foin pour dormir dans la grange avec les moutons et où l'amour dans l'odeur du feu de cheminée
à st brévin-les-pins où le coquillage quand je m'étais jetée dans la mer main en avant avait entaillé la paume de l'une d'elles et que ne voulais que personne ne s'occupe d'une piqûre de tétanos fors mon papa
à paris dans une galerie où j'ai découvert subjuguée élégie à la république espagnole de motherwell
à dampmart où j'ai beaucoup dansé avec toi
à séville où la célèbre chanteuse avec micro pour être entendue sur cet immense plateau et dans cette tout aussi immense salle en plein air de l'exposition universelle a repris son chant interrompu un instant par une panne d'électricité mais a capella et au son des olé de la foule en joie
à châtenay-malabry où le père s'est endormi le jour des amoureux
à lalinde où elle m'a demandé de tenir le lapin pendant qu'elle le saignait
à pontempeyrat où je me suis couchée dans le lit caillouteux d'une rivière pour profiter de la course des eaux sur ma peau dans la lumière de l'été et le silence des rives
à bruxelles où je suis entrée dans l'armoire d'oscar au musée des beaux-arts
à rome où le café sur les terrasses au soleil
à paris à la bibliothèque ste geneviève sartre les mots
à vatan où la 2CV passait presque tous les étés sur le chemin des vacances
à monaco où la daurade se mangeait en terrasse au soleil au poivre blanc et au vin blanc
à ithaque l'odeur des fleurs jaunes
à st malo tout à côté où comment_et je montais pour la première fois_le cheval mangeait et mangeait et mangeait encore les ombelles odorantes du fenouil juste avant qu'il me conduise sur la plage le long des vagues
à verchères où je ne sais rien que le nom dans l'enfance
à berlin où l'on s'assied aux longues tables communes des cafés sur les trottoirs et où l'on bavarde
au cap-gris-nez où jamais fous de bassan aussi nombreux n'ont fait entendre leurs cris de crécelle rugueuse à mes oreilles
paru d'abord chez liminaire en compagnie des autres participants
atelier d'écriture sur la ville de pierre ménard du 11 septembre 2010
piste de travail : Jérôme Leroy, Le déclenchement muet des opérations cannibales, Editions des Equateurs, 2006.
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