grand bonheur d'accueillir au semenoir christine jeanney rencontrée en lecture de blog sur le web depuis plus d'un an et jamais lâchée depuis
le texte mien chez elle : la boîte et je m'endors
échange proposé tardivement pour les vases communicants et accepté avec enthousiasme et couleurs
nous sommes parties d'un "objet" elle tableau, moi boîte, pour ma part, non sans avoir pensé à la belle propostion de françois bon : autobiograhie des objets
tableau / au bout de mon lit juste à ma taille, papa l’a fabriqué, bois mesuré coupé poncé petite rainure ajoutée pour y poser les craies, peint de vert spécifique spécial tableau noir (mais vert), cadeau puisqu’il déteste peindre, pattes de mouches /bonshommes /rayures /malhabiles /ronds /chiffres à l’envers /j’installe mes peluches pour leur faire la classe, elles ne comprennent rien cela me fâche/copier le papier peint reproduire même si lui plusieurs fois, Bambi, tête tordue, regarde un papillon se poser sur ses fesses, la ligne de sa croupe et le toupet de ses oreilles presque pareil, blanc sur fond vert, je ne l’efface pas pendant plusieurs mois il y reste imprimé presque, fierté
tableau / toile achetée bon marché avec boîte et palette et huiles et flacons mystérieux à expérimenter dilution fixation /chevalet bancal et hésitant lutte contre la pesanteur se casse la gueule souvent/ copier la femme à la raie verte, Matisse enveloppe douceur savante, vivante, copier un homme toréador Picasso forcément espagnol dans le port du dos et la hanche quand on les trace/copier l’enfant Renoir, l’offrir au frère qui s’en débarrasse ça s’écaille entre nous petite fêlure usuelle
tableau / des fleurs blanches amoureuses, mers calmes et chatoyantes, offrandes /compter les châteaux d’eau sur la voie rapide quand on se retrouve /un jour une ville apparue ses usines /peinture à la fourchette /étrangeté comme si n’était pas moi, bleu /blanc /forêt bleue /homme bleu /signes bleus l’écriture peinte pas encore décodée mais existe passer à autre chose, ensuite, autres, tourbillons sans suite efface chiffonnés poussière abandonnés, constat de laisser là et passer sous silence sans tristesse juste voilà
tableau / autre tableau qui n’y ressemble pas en y ressemblant, touches noires disposées en rectangle fabuleux, frappe cliquetante /double clic, lumières indiquent qu’il y a connexion ou/et majuscule coincée, cadre orientable et malléable, taille des lettres et disposition à ma volonté soumises, toute la place, autres influencent, autres influences, influx, inflexion, in fine pas d’in fine car ce tableau bouge, à croire qu’il est plus volatile que de la craie et que le papillon sur les fesses de Bambi virevoltera sans se poser, mon cou dans tous les sens, tableau plus large qu’imaginé et aussi ton reflet dedans, juste à ma taille car je n’ai plus de taille, la rainure ajoutée pour y poser ma tête, peint de mots spécifiques et au bout de mon lit / tableau
voir la liste de tous les participants aux vases d'avril concocté par brigetoun
Christine. Si je pouvais j'accrocherais sur mon mur tous ces tableaux. Je les regarderais tous les soirs en me disant simplement : c'est bien ainsi. Pierre R.
Rédigé par : Pierre R. Chantelois | samedi 02 avr 2011 à 05:51
Miroir littéraire du tableau (pourtant ils réfléchissent peu, sauf les blancs à stabilo quelconques, rouges ou bleus, pour exposés rasoirs), touches d'écriture comme de peinture, aplats ici et là, retour à la ligne et barre penchée, table et eau (celle de l'éponge), faire la classe un métier d'avenir à l'époque, enseigner et en suer, crissement de la craie sur le vert, poussières dans l'atmosphère pas encore soupçonnée, miettes blanches, petits mots perdus ou retrouvés, rassemblés par la maîtresse du cours du monde, comme ici par la mise en gloire d'un souvenir.
Rédigé par : Dominique Hasselmann | vendredi 01 avr 2011 à 18:11
délice, les souvenirs filtrés par la musique en contrepoint des mots - toujours faire de tout beauté souriante (même quand le sourire est mouillé)
Rédigé par : brigetoun | vendredi 01 avr 2011 à 17:16