23/02/2012
aux textes que je lis la langue mienne se nourrit
elle prend des mots et les exile de leur terre natale
elle les installe ailleurs
ou elle font frémir quelquechose que je tente de recueillir
&
je lis dans les carnets d'eucharis
"Voici venir la fin du monde et nous n’avons guère plus de vêtements ni de foyer." Pasternak
et je pense à homme nu dans l'asile
homme nu dans les liens de linge
homme nu couché sur matelas si mince
les rayures de la toile
homme nu couché tourné vers le mur
offrande du dos leçon d'anatomie
bras attaché poignet
homme nu n'a plus de jouir
homme nu à la gamelle penché
reste le vêtement du nourrir
demande :
homme nu
tu dis oui si je te lie au poème
.
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&
je lis chez ronald klapka
« Il y avait cette sensation indicible d’espace entre le tissu et le corps [...]
.
à nouveau
homme nu
.
oui l'espace entre tissu et corps a disparu, le corps donne à voir son tissu brut de peau, plus de vide entre eux, le vide est dehors
.
peut-être ce "vide" entrera au poème
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&
je lis
"...manière d’apaiser leur âme disloquée vers l’avant par la course de chaque jour."
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la course des jours en eux
la course des jours à travers eux
la cours des jours entre tesselles de leur âme
.
le courir de sandra hinège
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