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@ana2B
elle marche sur la terre – sombre brune - elle marche sous l’ordre rouge du ciel – et le rideau d’arbres s’ouvre grands troncs de noir profond -
marche aux bois d'églantines. futaie. clairière. marche en feuilles décompose parfum. et failles énigmes en troncs d'arbres. marche en soudain blondeur sable . et grande flaque à capture ciel
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@memoiresilence
un infini se cachait dans chaque motte de terre ou dans la courbure de chaque brin d’herbe / les arbres millénaires ne laissaient pas voir le ciel / ce que l'on croyait connu était en permanence renouvelé, transformé /
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infini à la hume sous chaque pas. le bois. à la lisière odeur de grésil. un pont au-dessus lignes parallèles voies rouillées chemin de fer. plus de train. infini espace en gazouillis sous les grands arbres. infini vert été. infini automne brun roux. infini sombre en .
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j’y vivais il y a longtemps, non loin de là, le soleil est revenu, une laverie où j’allais à sept heures le matin, un épicier y vendait des artichauts cuits et salés, une petite boutique de bouts de bois, des commerçants, rien d’exceptionnel,
j'y vivais il y a longtemps, felix-faure, en arbres, pharmacie piault, poitrenaud légumes, crémière mesures zinc à la créme, cheval à la glaciére, café tabac taral, propres les noms demeurent, y suis revenue, jardins d'enfants plus grilles sécurité et nouveaux bàtiments à l'orange, il n'y a plus de bac à sable, tabac café même angle carrefour convention, en face la créme se vend café à l'italienne, c'est picard qui téléphone burgunder, platanes, pharmacie même angle houdart de la motte, la vie va, rien d'exceptionnel
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C’est encore Paris, un bout de Paris, la rue de Paris à Montreuil. (...)
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Quand je n'habitais pas encore à Montreuil, je pensais qu’au bout de la rue de Paris, de l’autre côté de la Porte de Montreuil (sorte d’immense rond-point qui surplombe le périph), se trouvait la rue de Montreuil à Paris — mais non, c’est sur la rue d’Avron que je tombais à chaque fois. [...] C’est compliqué, je sais.
on croirait que c'est encore un bout de paris , la rue de paris à orsay. mais non. quand je n'habitais pas encore montrouge je croyais que la porte d'orléans c'était le début de la ville d'orléans. à orsay un camionneur de long camion cherchait à orsay le musée. mais lui dis-je, car il me demandait où il était, le musée d'orsay n'est pas à orsay, rue de paris, mais à paris, et pas quai d'orsay. mais rue de lille. oui, je sais c'est compliqué.
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La marée s’en est allée, les vagues dans ses poches. [...] Vide et plat, le calme cède le pas à l’ennui.
calme. calm. marée basse. les anglais disent cââm. il y a dans l'âme une vague d'ennui. pourvu que le flag plante son noir sur autre crâne incliné. un granit entouré d'une vague épouvante. vague docile écoute des orbes invisibles et se laisse tirer. tout dort et la guerre et les vents et neptune. enfin. ennui noyé en creux de rochers. varech. au sable vides coquillages reposent. grande plage étale. calme. cââm (avec volupté)
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chez http://www.quotiriens.blog.lemonde.fr/
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3.2.Comme elle le savait, elle n'était pas un ange (pour avoir survécu à la petite enfance), mais peut-être, malgré tout, gardait-elle une attirance pour les limbes et, pour conserver les pieds sur terre, se reconnaissait-elle volontiers dans le monde animal, avec une attirance pour la "placidité des ruminants" (un côté terrien sans doute, à moins que le zodiaque n'ait quelque chose à voir avec cela) éloignée des chairs sanglantes de Bacon ou Rembrandt, quoique.
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tu rumines à la bacon ou quoi. tu rumines à la salers margeride ou quoi. animal que donc je suis. je suis bouche à la bacon. bouche crucifixion. bouche trois fois. bouche érynnies sur la haut du chambranle. je suis bouche beckett. ça parle carcasse. ça vox. il y a toujours un maître à évincer viscères. ça voit la peau roulée bord cadre rue abattoir. ça voit franc dans l'oeil du sang des bêtes. ça voit le trou de bouche qui nous attend au soleil. ça lang bouche trou. ça lang creuse trous. tu le vois l'ange annonceur. tu les vois les coups des pinceaux. tu le vois l'escalier boeuf à la soutine. tu le vois kikoïne dans la cour rue brézin. tu le vois l'ange qui annonce cou gueule rouge en avant. ça saigne à l'intérieur. et. je suis luciole palpite.
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