dans ces maisons on s'occupait des poisons de leur nom de leur distribution de leur dosage de leur traçabilité
c'est là qu'on installait la femme dont nous racontons l'histoire
elle avait de l'émotion
elle avait entendu parler de l'Expérience qui lui était proposée
elle rencontra quelqu'un qui lui dit que les moyens de survie passeraient par le temps
mais il y allait avoir dans le temps beaucoup d'expériences dans l'Expérience
elle allait naître à une nouvelle portion de temps
la femme dont nous racontons l'histoire se demanda si elle parviendrait à circuler dans ce temps nouveau
au début rien d'autre que l'arrachement d'un élément présumé hostile qui se ferait dans des conditions requises par les services requis
le sujet ne meurt pas
il souffre
on continue
au bout d'un laps de temps déterminé par les services celle dont nous racontons l'histoire ne désespère pas
elle continue de vivre dans ce temps nouveau qui lui semblera quelquefois invraisemblable et pourtant dans la vie des vrais amis des vrais oiseaux des vrais livres des vrais chats des vraies images des vraies rencontres des vraies musiques des vraies fleurs
au bout d'un laps de temps déterminé par les services un autre arrachement a lieu
un jour elle a peur
un jour elle a mal
ils disent qu'on continue
l'Expérience continue les expériences aussi
vers un jour la femme dont nous racontons l'histoire pense à l'homme dont la main l'avait tenue et dont le nez était cassé par la mort
celle dont nous racontons l'histoire l'avait aimé toujours et avait voulu continuer à l'aimer après sa mort à lui tout le temps de l'Expérience dont il est question ici
on pensa qu'il fallait changer de poison
pour apprivoiser le nouveau poison on lui en proposa un autre encore mais à doses infimes quasi indécelables
ce ne serait pas la fin du monde
le chef autorisait la femme dont nous racontons l'histoire à ce qu'elle le vit de temps en temps et à ce qu'elle lui posa quelques questions
les moyens de sa survie dans le nouveau temps dépendaient en partie de cet homme-là
peu de temps après ces rencontres elle était assurée que l'enfant qu'elle avait été s'était aussi trouvée là un instant avec lui
la femme dont nous racontons l'histoire comprit qu'elle ne réussissait pas à comprendre de quoi était fait le temps de cette Expérience
elle comprit qu'il n'y avait rien à comprendre de ce temps-là ni de celui d'avant l'Expérience
celle dont nous racontons l'histoire avait compris qu'elle avait vécu les temps que son histoire lui avait proposés
texte paru, d'abord, chez candice nguyen theoneshotmi dans le cadre des vases communicants vendredi 1° octobre 2010
à cette même date paraissait ici son texte le train de sept heures et demi
disons que chez moi, il y a un petit souci dès qu'on sort du paragraphe de prose habituel : peu d'aération possible (tant que je n'ai pas modifié le HMTL du blog..) et donc une mise en page qui ne met pas forcément bien en valeur poésie et autres formes d'expérimentation littéraires :(
et sinon, merci de continuer ces balades de ci de là :)
Rédigé par : Candice | mardi 12 oct 2010 à 19:05
à candice @theoneshotmi
oui, grande est la surprise de changement d'habillage d'un texte, si je puis dire / le voir-le lire sur fond blanc ou sur fond noir offre du nouveau, un univers à musique et atmosphère différentes / couleur rebondit sur texte / quant aux photos j'ai la même impression d'offrande de voyage autre / ne saurai dire de manière tranchée si elles ressortent mieux sur noir ou sur blanc
merci encore de la rencontre et je continue mes promenades chez vous, et depuis peu de ..shotmi à shotaway
Rédigé par : maryse hache | mardi 12 oct 2010 à 18:30
et vos photos ressortent bien mieux sur fond blanc, c'est indéniable.
Rédigé par : Candice | mardi 12 oct 2010 à 11:41
il est vrai que c'est toujours surprenant de voir le même texte dans des univers différents. Merci encore Maryse pour cette expérience délicieuse :)
Rédigé par : Candice | mardi 12 oct 2010 à 11:41