à 19h45, je lis sur twitter, publié par @_chsanchez, à 17h38 :
corps pluriels #18 | enfantines 7 - Le blog de @ChristoGrossi http://bit.ly/dCIFOj
j'ouvre dans le blog de christophe grossi : déboîtements, le lien dans barbe noire et je lis le texte du 17 octobre corps pluriels#13 I enfantines 5
les premiers mots lancent leurs filets, je les lui emprunte et
entre les trépassés et les reliques tu traverses le 11 novembre 2010
les ceusses de la grande éclature mondiale comptent leurs vers
largement dépassé quatorze
au moins dix huit millions
leurs corps de gloire de guerre réduits en humus de terre, ici sur les grandes plaines de flandres et meuse, là-bas sur les grandes plaines du monde, et dans les grandes étendues de marbre et pierre toujours sans cesse mourants, sous sons de cloches, canons et clairons
tu traverses le 11 novembre 2010, vivante d'un aïeul revenu vivant de verdun, mort plus tard, chair à vers quand même, mais après une vie entière
entre les trépassés et les reliques
à part les morts il y a quelqu'un
oui il y a quelqu'un
il y a quelques uns
dans la vie
dans la beauté du monde
coûte que coûte
christophe
votre désolation d'un retard à répondre et mon bonheur de la réponse vôtre /
d'être nommée "funambule du verbe" par vous m'est aussi une belle émotion /
oui, trajet dans l'Histoire et l'histoire, que je vais tenter avec publication progressive, sur semenoir, d'éléments de la correspondance de mon père, pendant les années de kriegsgefang 39-45 / presque toutes les lettres sont conservées avec les réponses de la destinataire principale, ma mère / deux fiancés séparés de corps et dans l'attente pendant cinq ans /
"confiance inébranlable" publiée il y a quelques jours et que vous avez relayé sur twitter, a lancé son écriture manuscrite dans les e-toiles/ un peu de son corps déposé là par sa main dans l'écriture, et qui va s'effaçant/ toutes reposent encore en une petite boîte rouge qui tient l'écriture, souvent au crayon noir à papier, à l'abri de la destruction par la lumière
"lis vos corps pluriels" avec beaucoup d'attention et oui, ce jour là ils m'ont offert un salto dans l'écriture mienne /
et oui à pierre ménard et à son "j'écris avec les mots des autres ..."/
je rebondis avec les mots miens sans qu'ils m'appartiennent, et je remercie que vous y ayez vu une élégance à laquelle je m'essaie toujours/
je vis aussi dans les mots des autres / merci d'être de ceux-là
bien à vous
maryse hache
Rédigé par : maryse hache | mercredi 17 nov 2010 à 15:21
Bonsoir Maryse,
Désolé d'avoir tardé à vous répondre mais la traversée de ce 11 novembre 2010 a été plus longue et sinueuse que prévu.
Je ne peux être que touché par votre geste : première fois à ma connaissance qu'un(e) funambule du verbe s'empare de mes déboîtements, première fois que mes mots (je crois) servent de matière à écrire. Et ce que vous en faites, là où vous allez, me touche bien évidemment : ce trajet dans l'Histoire, celle du siècle passé à travers la mémoire familiale et votre propre passage, font plus que résonner et rebondir en moi.
Je pense à ce que dit Pierre Ménard dans son "coming out" : "J’écris avec les mots des autres, je l’ai déjà dit, je me répète. Je n’ai pas de mots. Ce que je lis, c’est ce que j’écris."
Rien ne nous appartient et je crois moi aussi au palimpseste dans l'écriture contemporaine et dématérialisée. Ce que vous faites ici, avec quelques-uns de mes mots (qui d'ailleurs sont également empruntés), et avec grande élégance.
Sincèrement,
Christophe Grossi
Rédigé par : ChG | mardi 16 nov 2010 à 22:11