me cherchiez-vous madame
un espoir si charmant me serait-il permis
et si l'on devenait ... végétal par littérature
racine
petite chose de faibles filaments ensemble
obstinément dans l'enfonçure sous la terre profonde
fixer un peu stable ce qui dépasse de surface
proliférer en latérales pour chemin de flux
et traverser en circonvolutions
j'en pincerais bien pour la racine
à radicelles tournoyantes
à ramifications infinies
à boutures adventices
celle qui ne se contente pas de la ligne
à moins qu'elle ne tourne
et fasse cercle
et reviens l'éternel
je ne l'ai point encore embrassé d'aujourd'hui
petite racine de rimbaud bleu
sous les marronnniers blancs
guêpes et orchidées
tout à coup la montagne devenait violette
de temps en temps elle regardait
les étoiles danser dans le ciel
oh pouvu que je tienne jusqu'à l'aube
bruyère et chèvrefeuille
petite racine de du bellay
bouche rouge et bel aubépin verdissant
petite racine de blandine tenant tête aux lions
dans la fosse
et quelle est cette peur dont le coeur est frappé
petite racine d'horace o fons bandusiae
vos yeux seuls et les miens sont ouverts
compagne du péril moi-même devant vous
au fin fond des forêts j'aurais voulu marcher
poussière sur l'épaule
petit tiroir de bois où déposer le café moulu de sa vie
une autre fois je t'ouvrirai mon âme
reviens, reviens criait la trompe
l'écriture comme
la sagesse des plantes: même quand elles sont à racines
il y a toujours un dehors où elles font rhizome
— avec le vent, avec un animal, avec l'homme
toujours à entrées multiples
paru d'abord vendredi 3 décembre 2010 chez @petiteracine cécile portier dans le cadre des vases communicants
alors que je recevais son texte : le geste d'écrire, chez moi au semenoir
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