caroline sagot duvauroux, Le bleu l'oiseau l'Antonello,
in Le vent chaule suivi de l'Herbe écrit, josé corti
c'est peut-être à 17 h dans la chambre d'une grand-mère que perdue sa nomination de fils dans le bleu des yeux
une dépouille de mésange et plumes bleues dans l'allée
il se tait tout en habits se couche au grand lit sa fille au grand même lit tout en habits se couche aussi le chagrin nu
elle est morte hier au grand lit du palier mamy est morte elle dit lui dit mamie aussi mais c'est sa mére la morte d'à côté
les plumes bleues s'éparpillent dans l'allée
venez monsieur mon ami je n'arrive pas à la réveiller elle s'est couchée fatiguée elle a dit à quatre heures c'est l'heure du goûter les petites pain beurre et chocolat c'est l'une des deux grandie couchée au grand lit de la consolation repos allongée prés de son père sans paroles juste le cœur dans tristesse souviens-toi de l'enfance
elle s'est couchée vers quatre heures venez vite je n'arrive pas à la réveiller
nous gardons la gentille à côté pauvre cadavre qu'elle a vue en route pour le passé décomposé son père elle l'a vu yeux bleus pleurés dans le sanglot posés sur ses yeux bleus fermés à elle sa douce maman
soupir dernier donné dans chambre bleue cueilli par personne fors roses du papier peint vase grenat de bohême sur cheminée et pomponnette animal-enveloppe à pyjama posé sur le grand fauteuil bleu et velours
je n'arrive pas à la réveiller venez vite
faut-il qu'il soit nigaud a-t-il peut-être songé monsieur son ami avoir fait une guerre si tant meurtrière et pas reconnaître la mort dans le grand lit où étendue sa douce femme
morte dans la mort du sommeil de quatre heures je suis un peu fatiguée a-t-elle dit vais m'allonger pendant presque soixante ans ensemble et bien la première que couchée au grand lit d'après-midi
elle est morte il a dit on pourra pas la réveiller y'a plus qu'à la préparer
à côté dans la chambre bleue elle est préparée à côté dans la chambre de mamée c'était sa mère à la morte d'aujourd'hui c'était comme ça que famille la nommait le fils dans la chambre de sa grand-mère à lui songe à sa mère morte à côté dans la chambre bleue et pense à sa fille couchée à ses côtés il pense à la fatigue impeccable de sa mère il pense à la lessive qu'elle faisait le matin de cet après-midi là c'est déjà hier plus le temps de la lessiveuse mais machine à laver sans essorage alors sortir linge mouillé le passer dans sorte de pressoir-essoroir rouleau compresseur d'eau en bois à manivelle puis déposer draps dans un grand panier remonter de la cave et étendre au jardin oui fatigue impeccable fatigue dernière à trop demander au coeur musculeux
allô mamie est morte allô mamie est morte dit le grand- père dit le père père et fille, fils et petite fille viennent jusqu'à la morte la regarder la veiller s'en persuader de c'est presque elle mais plus
où le bleu des yeux dans l'allée à la mésange dans le myosotis au pied du mur du potager dans les pervenches sous les tilleuls dans les reflets du ciel au bassin dans les yeux de son fils là au pied du lit larmes et bleu
il pense à ses cheveux les vois gris sur blanc mais plus tout à fait les anglaises que chaque matin elle formait souples autour d'un gros crayon jaune ils sont là posés sur l'oreiller mais couleur sans lumière une beauté familière a sauté par la fenêtre entrouverte elle la laissait toujours entrouverte
il pense à ses cheveux noirs au temps des noisettes avec son frérot dans les bois au rabot qu'elle souhaitait qu'il utilise en son âge tendre lui avait fait petite étagère en bois d'acajou
il pense à ses pinceaux de martre qu'elle ne vendra plus au magasin. ça faisait déjà quelques années qu'elle ne venait plus y travailler, plus derrière le comptoir, plus les caresses au chat florestan ronronné sur ses genoux
les plumes bleues dessinent sur le chemin au jardin le souvenir de la mésange
une grand-mère et une mère c'est selon généalogie meurt la mort installée dans les yeux de son fils dans ceux de sa petite fille alors c'est vrai que la mort vient étouffe la voix ferme les paupières alors c'est vrai que ça vous fait une gueule de pierre une odeur déjà moins sucrée une allure de disparue disjointe on pleure devant le lit à côté du lit dans la chambre à côté c'est sûr on meurt on mourra cul aux racines arrêtés dans nos élans vol de mésange stop l'oubli commence là horizontal sur mort elle ne reviendra pas
le fils mourra aussi
oui il mourra
et la petite fille
oui aussi
un jour une autre fois un autre lit
même le chien aussi dans la mort
ce jour-là jugé intrus dans la chambre bleue
d'autres mésanges mortes bleu au jardin dans l'allée
à quoi pense la petite fille
au chagrin de son père
mort corps bientôt en boîte qui la portera dans ces planches dernières mercenaire ou fils puis couvercle la grande disparition plomb levée le monde joue le grand effacement d'elle
le temps remue dans le présent mais on sait bien que passé participe frappe à la porte
concordance désaccordée
bientôt plumes de bleue mésange au jardin dans l'allée vont au vent
tandis que les phrases s'alignent
bientôt mésange nouvelle pioupioute
au jardin bleu s'envole au ciel
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